Le jour venait de se lever sur Londres et les premiers rayons lumineux filtraient à travers la fenêtre de la maison de Zayn. Le brun sentit sa peau chauffer au contact du soleil et grogna, espérant ainsi que quelqu'un entendrait sa plainte et daigne fermer les stores. Mais il n'y avait personne ici et il n'aurait plus jamais personne. Zayn ouvrit un œil et jeta un regard dans la pièce. Sa maison était devenue d'avantage un abri pour junkie qu'un véritable « petit lieu de Paradis », comme il le disait autrefois. Le brun cligna des yeux et fût surpris de voir la lumière du jour. Il avait cru qu'il ne jamais se réveiller. Il avait tellement bu la veille et Liam... O Liam ! Zayn se retenu de pleurer et se leva péniblement du sol. Il dut prendre appuie sur tous les meubles de la cuisine pour ne s'effondrer à chaque pas qu'il faisait. Il n'avait pas assez dormi pour récupérer les insomnies qu'il multipliait et il n'était pas certain d'être encore sobre. Sa tête lui faisait encore affreusement mal, sans compter les vertiges qui le faisaient divaguer. Zayn mit en marche la machine à café et glissa une tasse dessous tout en cherchant de quoi combler son manque. Il y avait un creux en lui, un vide impossible à combler. Une absence d'un je-ne-sais-quoi qu'il essayait de reboucher avec ce qu'il pouvait. Certains utilisaient le sexe comme moyen de thérapie. D'autres encore, disaient que l'amour les sauvait. Ou leur boulot. Leurs gosses. Tout ce qui leur faisait une émotion, en fin de compte. Mais pas Zayn. Oh ça non. Lui, il ne voulait rien ressentir au contraire. Alors, il utilisait la cocaïne en se disant qu'au moins, la drogue ne le quitterait pas. C'était une valeur sure. Au pire des cas, que risquait-il ? De mourir ? Le brun savait qu'en passant de l'autre côté, il emporterait sa compagne depuis quelques mois avec lui, son addiction qui avait été lente mais tout aussi destructrice. Quelqu'un sonna à la porte. Zayn tourna la tête vers la porte d'entrée et lâcha un soupir. Dans le meilleur des cas, Louis se présenterait à lui et lui demanderais pourquoi Liam et lui étaient fâchés. Zayn pouvait être certain que son meilleur ami ne remettrait pas les pieds ici pendant un moment. Quant à Harry, le bouclé avait bien trop peur de venir ici. Lui aussi avait eu sa phase « sex, drugs and rock'n' roll » mais y avait rapidement mit un terme en voyant les conséquences de la drogue sur le long terme. Et Niall, il ne viendrait juste pas. C'était un truc à eux, une règle instaurée entre les deux garçons. Niall était au courant de rien mais il se doutait bien que Zayn n'était pas aussi clean qui le faisait croire alors, l'irlandais gardait ses distances. Et c'était plus simple comme ça. Pour tout le monde. Feindre que tout allait bien était préférable à affronter une réalité dangereuse. La personne qui avait précédemment sonné retenta l'expérience. Elle savait que Zayn et souhaitait le voir, le brun ne pouvait pas la fuir. Alors, il prit sa tasse de café et se dirigea vers la porte. Il avait conscience de ne porter qu'un caleçon en guise de vêtements mais si quelqu'un se pointait chez lui à huit heures, il ne pouvait s'agir que de quelqu'un de proche. Personne ne savait que l'anglo-pakistanais avait vendu son appartement bien situé dans le cœur de Londres pour une simple maison de banlieue. Ici vivait principalement des familles avec des enfants en bas âge. Tous savaient qui vivait dans la maison de Zayn mais jamais le brun ne s'était montré en public. Sa maison, c'était son repère. Le métis passa une main dans ses cheveux aspergés de bière à cause de la sortie de la veille et ouvrit la porte. Devant lui, une femme. Elle devait mesurer un mètre soixante tout au plus et possédait de grands yeux bleus qu'elle camouflait derrière un maquillage outrageux et sombres. Elle était si mince que le brun se demanda comment elle faisait pour tenir debout et bien sûr, il en profita pour jeter un coup d'œil à ses gambettes découvertes. Elle avait enfilé une robe noire bustier, plutôt courte. Elle lui arrivait à mi-cuisse et en remontant son regard sur son visage, Zayn la vit sourire. Un magnifique sourire qui laissait apparaitre ses dents parfaitement blanches et alignées. Cette fille était tombée du Ciel, tel un ange. Ou un démon tout droit venu des Enfers. Le brun prononcé de ses cheveux le fit penser à la couleur de ses pensées actuelles. Il était en pleine décompensation et le besoin de drogue était urgent. Il ne tiendrait pas longtemps debout s'il ne se faisait pas rapidement une injection. Et la brune se trouvait toujours devant lui à aborder son sourire splendide et à le narguer en lui crachant son bonheur à la gueule. Mais surtout, Zayn se demandait ce que cette femme faisait là. Elle semblait avoir son âge ou peut-être avait-elle plus ? Il n'en savait rien mais il était certain d'une chose : Il n'avait jamais vu cette fille auparavant, même si certains traits de son visage lui semblait familier.
-Salut, beau brun, lança la brune en s'invitant dans la maison du chanteur.
Zayn la regarda pénétrer dans son intimité sans émettre la moindre objection ni faire un quelconque commentaire. Que pouvait-il dire de toute façon ? Cette fille avait l'air de le connaitre et semblait être déterminée à entrer pour lui parler. Tendrement, la brune posa sa main sur la joue mal rasée de l'anglo-pakistanais et baisa sa seconde. Zayn frissonna au contact de ses fines lèvres sur sa joue rugueuse. La jeune femme s'avança dans la pièce sans y être invitée, laissant Zayn bredouille sur le seuil de la porte. Il soupira, se demandant dans quelle merde il s'était encore fourrée et ferma la porte. Zayn ne savait pas pourquoi il n'avait pas foutu cette fille à la porte. Sans doute parce qu'elle un bon fond. Il sentait ce genre de choses. Du moins, avant. Maintenant, il ne savait plus. La seule chose qu'il sentait à l'heure actuelle était ses cheveux imprégnés d'alcool et les picotements dans son nez dû à l'excès de cocaïne. Et le manque de Liam, aussi. Un peu. La drogue finirait par anesthésier ses sentiments. Bientôt. Mais il fallait quelques minutes supplémentaires que Zayn n'avait pas forcément. La brune secoua le plaid qui recouvrait le canapé et s'installa dessus. Elle croisa ses jambes l'une sur l'autre et tira sur sa robe pour cacher sa peau dénudée. Elle posa ensuite ses mains sur ses cuisses et afficha un sourire satisfait, fière de son entrée fracassante. Dans la maison de Zayn comme dans sa vie. Le brun s'approcha de la jeune femme avec précaution. Il avait toujours été méfiant, c'était dans sa nature. Pourtant, avec cette fille, c'était différent. Son visage lui était familier. Son teint de peau blafard, surtout. On ne pouvait pas oublier une peau si blanche, presque translucide. Mais Zayn était presque certain qu'il n'avait pas couché avec elle. Il fronça les sourcils et analysa chacun des traits de son visage mais sans succès. Impossible pour lui de savoir où il l'avait vu. Sur la défensive, Zayn lui demanda :
- Qui êtes-vous ?
La brune sourit davantage et ancra son regard azur dans celui si sombre de Zayn. Il était défoncé. L'anglaise remarqua quasi-immédiatement ses pupilles dilatées et l'excitation présente dans son regard. Sans compter ses mains tremblantes avec lesquelles il jouait nerveusement sans s'en rendre compte. Zayn voulait que la brune s'en aille mais elle était bien décidée à rester.
- Je m'appelle Frankie, se présenta-t-elle.
- Je vous demandais pas seulement votre prénom. Qu'est-ce que vous me voulez ? Et pourquoi vous êtes là ?
- Oh pardon ! S'excusa faussement la brune. Je ne vais pas te déranger longtemps, je me doute que tu veuilles prendre ta « poudre magique » qui te fera tout oublier jusqu'à ce que ce soit la descente et que t'appelles ton meilleur ami en pleurs.
De la même façon qu'elle était entrée, Frankie se leva dans la précipitation et regagna la porte. Mais à peine fût-elle ouverte que déjà, Zayn la refermait. Il empoigna le bras de la brune avec force et l'obligea à faire volte-face. Frankie fût surprise de la fermeté dont il avait fait preuve mais afficha son éternel sourire qui montrait sa confiance en elle. La brune le provoquait et lui, il bondissait. Il pensait diriger sur son propre terrain mais ici, c'était elle qui menait la danse. Et il s'en rendrait bien vite compte... Frankie toucha du bout des doigts la barbe naissante de Zayn et lui dit, dans un murmure :
- Tu ne sais pas qui je suis, ni pourquoi je suis venue à toi mais moi, Zayn, je suis là. Je suis réelle et je sais que tu as besoin de quelqu'un. Laisse-moi être cette personne, laisse-moi essayer.