Epilogue.

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« Elle (Frankie) ne faisait pas partie d'aucun club, ni de quoi que ce soit au monde. Elle se sentait sans aucune attache, et elle rôdait autour des portes, et elle avait peur. »

Zayn.

Je ne sais combien de temps se passa entre le moment où Frankie disparut et celui où Liam me retrouva chez moi, à demi-mort. Tout ce dont je me rappelais, c'était ce vide si dévorant en moi. Ce manque de tout, ce besoin de rien. J'étais plongé dans un état latent, pas tout à fait vivant, pas tout à fait mort. Comme si le meilleur de moi-même s'était envolé à l'instant même où Frankie était partie. Je me souvenais du vent qui s'était levé dehors, ce jour-là. L'orage qui avait suivi après cette journée qui prévoyait pourtant d'être radieuse. Je me souvenais m'être endormi sous le soleil et être réveillé en sursaut par les rafales de pluie. Je me souvenais m'être traîné à l'intérieur et après quelques lignes pour me remettre le cerveau à l'envers, j'ai cherché Frankie. De partout. Même à des endroits où elle n'aurait jamais dû être. Mais où que je posais mon regard, elle n'y était pas. Elle n'était nulle part. Et tous les moments de joie qu'on avait passé ensemble avait disparu avec elle. Il ne restait plus rien. Rien que du noir. Et de la poussière blanche pour essayer d'égayer un quotidien qui me mènerait à ma perte. Je dus passer plusieurs jours à même le sol du salon avant que l'on s'inquiète de mon absence et que Liam décide de venir me voir. Il voulait me balancer mes quatre vérités aux visages. Après avoir joué le rôle du « copain cool », de « l'ami attentionné », « du meilleur ami qui est blessé par mon attitude », il voulait jouer le rôle du « collègue qui veut reprendre le travail comme avant avec tous les membres de l'équipe ». Mais One direction ne pouvait pas avancer. Pas sans moins. On pouvait nous accorder une pause de deux mois, organiser des concerts sans ma présence en me prétextant malade mais cette comédie ne pouvait plus durer. Le management avait été clair là-dessus. Puisque tout le monde voulait garder le secret concernant mes diverses addictions, c'était à eux de me reprendre en main pour que je revienne sur le devant de la scène. Mais j'en étais incapable. Liam voulait m'aider à nouveau, me prendre la main pour me guider sur le droit chemin mais je m'en étais éloigné pendant trop longtemps. J'avais voulu prendre des chemins de traverses pour arriver plus vite à la ligne d'arrivée mais je m'étais perdu en cours de route. Et moi, je n'avais pas semé de petits cailloux pour qu'on me retrouve rapidement.

Liam m'a dit qu'il m'avait retrouvé dans le salon, couché en position fœtal, entre la vie et la mort. Je ne gardais aucun souvenir de ce moment. Pas le moindre. J'avais cru voir le visage de Liam pendant un bref instant mais plus tard, les médecins m'expliquèrent que mon état était trop critique pour que j'aie pu reprendre conscience. Et la liste de mes caractéristiques médicales était longue, à mon arrivée. En plus d'être en manque, je souffrais d'une sévère déshydratation et de nombreuses carences alimentaires. Parait-il que je serais resté pendant des jours sans manger. Là encore, je ne me rappelais de rien. Et cela ne m'inquiétait pas. Tant qu'on me donnait mon traitement pour que j'évite le sevrage forcé, je me sentais soulagé. J'étais resté deux semaines là-bas. Quinze jours rythmés par les visites. De Liam qui était ravi de me voir sain et sauf. De l'ensemble du groupe qui évoqua les chansons qu'ils avaient composés et de mon absence qui se faisait ressentir dans le studio d'enregistrement. De mes amis que je n'avais pas vus depuis tellement longtemps que je pensais qu'ils m'avaient oublié. Et de ma famille. De mes sœurs qui jouèrent le rôle de mes infirmières personnelles, prenant soin de moi comme on l'avait peu fait au cours de ma vie. De mon père qui avait été prévenu de mon état mais qui ne prononça pas un mot sur mes nombreux problèmes. De ma mère qui me disputa d'avoir joué avec ma vie de la sorte avant de fondre en larmes dans mes bras, simplement heureuse de me retrouver. Je ne m'étais jamais senti aussi fort et aimé qu'à cet instant, lorsqu'elle pleura chaudement dans mes bras en me suppliant de ne plus jamais la laisser tomber. Et je le lui promis. De tenir bon. Et je pris une décision ce jour-là...

Baisers amers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant