Frankie avait à nouveau pris place sur le canapé et regarda Zayn se diriger dans la cuisine. Il plaça une nouvelle capsule dans la cafetière et laissa le café couler dans une tasse qu'il apporta par la suite à la jeune femme. La brune le remercia d'un signe de tête et avala quelques gorgées de son breuvage, son regard toujours posé sur Zayn. Elle savait qu'il était sous l'emprise de drogue mais malgré tout, il restait étonnement calme. Ce n'était pourtant pas quelque chose de commun cet apaisement. La cocaïne était réputée pour donner de l'énergie, pour désinhiber les gens. Pourquoi donc Zayn était-il si patient et normal ? A quelques exceptions près, bien sûr. Il était dans un autre monde, ne remarquant à peine la présence de Frankie mais la jolie brune était bien décidée à attirer son attention. Elle se leva du canapé et se dirigea vers l'imposante chaine-hifi que le chanteur possédait. Elle ne devait pas avoir servi depuis un moment avec l'épais manteau de poussière qui la recouvrait. Frankie souffla dessus, éternue en sentant la poussière lui chatouiller le nez et finit par l'allumer. D'un geste mécanique, elle brancha son I-pod à la chaine-hifi et sélectionna une chanson au hasard. Zayn sursauta à l'entente de la musique qui avait inondé la pièce et lança un regard noir vers Frankie. Elle sourit en voyant la colère montée en lui. Le brun se leva à son tour et rejoignit la jeune femme. Il était à bout de force. Le rythme de sa carrière musicale était bien trop dur à supporter et maintenant qu'il avait le droit à quelques jours de congés, il ne pourrait même pas les passer en compagnie de son meilleur ami. Il était condamné à rester ici et à supporter la présence de cette inconnue qui s'était introduite par effraction dans sa vie. Zayn saisit ses poignets et les serra aussi forts qu'il put. Il ne voulait pas d'elle, il refusait de la voir se pavaner ici sans qu'elle explique pourquoi elle était là. Il voulait une explication.
- Mais putain, t'es qui à la fin ? Et qu'est-ce que tu me veux ?
Frankie grimaça en sentant les ongles de Zayn s'introduire dans sa chair, toujours plus profondément. Désormais, son sourire avait quitté son visage et les larmes montèrent instinctivement à ses yeux. Elle demanda au brun de la relâcher, le supplia de ne pas lui faire de mal mais Zayn était irraisonnable. Il ne pensait qu'à la musique qui raisonnait trop fort dans l'habitacle, qu'au regard déçu et blessé que lui avait lancé Liam la veille, qu'à son isolement perceptible depuis plusieurs mois. Et plus que tout, il pensa à l'ignorance de tous concernant son état.
- T'es une journaliste, c'est ça ? Continua le brun, en pleine crise de paranoïa. Tu vas rester avec moi pour écrire ton putain d'article et me faire couler. C'est ça que tu veux, hein ! Tu veux me détruire, c'est ça ? Mais t'y arriveras pas. Non, jamais. Je suis mieux que toi, je suis mieux que tout le monde, moi.
- Lâche-moi, Zayn, couina Frankie alors que les larmes venaient de franchir la barrière de ses yeux. Tu me fais mal...
Elle essaya de se débattre du mieux qu'elle put mais Zayn la tenait fermement. Soudain, il arrêta de penser à tout ce qui secouait sa vie depuis quelques semaines et constata qu'il retenait Frankie au piège. Il regarda, apeuré, les poignets de la brune qui avaient virés au violet et les relâcha immédiatement. Frankie se jeta au sol et recula aussi vite qu'elle put, jusqu'à ce que son dos touche le mur. Horrifiée, elle jeta un coup d'œil au chanteur pour s'assurer qu'il était loin d'elle et elle se mit à pleurer franchement. Elle avait eu si peur qu'il la blesse ou pire encore, qu'il la tue. Il était fou de rage, cela était encore visible dans son regard mais cette fois, il ne s'en prendrait plus à elle. Ce n'était pas Frankie à qui il en voulait, de toute façon. Du moins, c'est ce qu'il croyait, à cet instant. Zayn fit demi-tour et regagna la partie salon de la pièce. Dans son coffre, il chercha une bouteille de whisky et s'en servit un verre, avant d'y ajouter quelques glaçons. Il n'eut le temps de boire qu'une gorgée car déjà, Frankie se trouvait à nouveau devant lui, sa main maintenant la sienne pour ne pas qu'il se saoule à nouveau. Le brun la questionna du regard.