*Point de vue de Hind*
Moi: On y va?
Zakariya: On? Nan hbiba, je préfère que tu restes à la maison. Je sais que ton père est très sensible, je ne veux pas que ses mots te blessent.
Moi: Ne t'inquiète pas Zakariya, bi idhni'llah si on lui explique calmement la situation il acceptera.
Je savais au fond de moi que Zakariya avait raison. Mon père, en apprenant la nouvelle, sera complètement détruit à l'intérieur. Il faut que je sois là.
Zakariya: Comme tu veux mais..j'ai quand même peur pour toi Hind.
Je lui fit un petit sourire et je partis dans ma chambre pour enfiler un jilbeb.
******
A notre grand surprise, Sayfuddin était chez mon père, ce qui est assez inhabituel. D'habitude, Sayfuddin ne rend visite à Baba que lorsqu'il y a un événement spécial. Là, il était assis près de lui et discutaient:
Baba: Alors benti comment tu vas?
Je regardai furtivement Zakariya avant de répondre:
Moi: Al-Hamdulillah Baba, et toi?
Baba: Al-Hamdulillah.
On s'installa dans le salon, et Baba se leva pour chercher à boire dans la cuisine. Zakariya, en le voyant se lever, lui attrapa le poignet et lui dit de ne pas se fatiguer. Baba insista, et Zakariya coupa sa lancée par "J'ai quelque chose d'important à vous dire, et toi aussi Sayfuddin". Il s'assit et croisa ses bras l'air d'attendre une annonce. Au début, Zakariya hésitait à parler, mais je lui fit un signe d'acquiescement de la tête pour le mettre en confiance. Il se lança.
...
Baba resta ébahi. Sayfuddin posa ses deux mains sur son visage en fixant le sol, pendant que Zakariya et moi les regardions. Je sentais la goutte quitter mon œil, mais je l'essuyai en une fraction de seconde. Il faut que je me reprenne en main.
Zakariya voulait continuer d'expliquer la situation, mais mon père se leva soudainement et se dirigea vers lui. Celui-ci se leva, ne comprenant pas la situation.
Zakariya: Il faut q--
Soudain, mon père le gifla violemment. Il tourna sa tête sous l'effet du choc et ferma ses yeux pour encaisser tout ce qui allait être dit:
Baba: Tu n'as pas honte?
Je voulais intervenir pour calmer mon père, mais j'avais peur d'apeurer le bébé encore dans mon ventre. Et de toute façon, rien ne peut calmer mon père lorsqu'il est en colère. Une fois entré dans cette phase, seule ma mère peut le calmer, mais malheureusement ce n'est plus possible. Baba reprit son souffle une bonne fois pour toutes et continua:
Baba: JE T'AVAIS CONFIÉ MA FILLE POUR QUE TU PRENNES SOIN D'ELLE, ET TE VOILA EN TRAIN DE LA TUER A PETIT FEU!!
Zakariya ne répondit pas. Il resta silencieux les yeux fermés et la tête baissée, mains croisées derrière son dos.
Baba: WAllahi, WALLAHI QUE TU LE REGRETTERAS.
Mon père voulait continuer, mais sa gorge lui faisait terriblement mal à force de crier. Sayfuddin regardait la scène et ne pouvait rien y faire. Soudain, il se leva:
Sayfuddin: Baba! Tu veux encore être pris de colère comme lorsque tu étais avec Mama?! Je t'en supplie Baba, accepte le destin d'Allah et sois patient!! Contrôle ta colère!
Baba: Comment veux-tu que je sois patient alors que celle que j'aime le plus mourras?!
Sayfuddin resta calme pour éviter de créer une autre guerre mondiale:
Sayfuddin: Tu vois bien que Hind est devant toi! Allah est capable de toute chose, Baba.
Baba avait les yeux grands ouverts, puis se rassit.
Baba: (en montrant Zakariya du doigt) Hind, ce soir tu vas rester ici, je ne veux pas que tu rentres avec celui-là.
Sayfuddin voulait une deuxième fois intervenir, mais je lui fis signe que cela ne me dérangeait pas. Je posai ma main sur le bras pendant de Zakariya, puis j'allais dans une des chambres de l'appartement.
*Point de vue de Zakariya*
Les yeux toujours fixés vers le sol, je n'osais pas lever ma tête. J'entendis ensuite des pas assez lourds se diriger au fond du couloir, puis une porte violemment claquée.
Sayfuddin: Zak, viens on descend en bas.
Je levai ma tête: plus que lui et moi dans le salon. Sans trop réflechir, je le suivis.
**
Sayfuddin était adossé sur le mur du bâtiment, les jambes croisées.
Moi: Je..Je suis désolé frérot tout ça c'est de ma faut--
Soudain, il s'approcha de moi et me prit par les épaules.
Sayfuddin: CHUT! Ne dis pas ça, je t'interdis de le dire.
Il tourna légèrement sa tête, les idées chamboulées dans son esprit puis continua.
Sayfuddin: Ecoute. Au moment où vous vous êtes mariés, je me suis juré de me venger si jamais un malheur arrive à Hind à cause de toi. Mais maintenant, je comprends que l'humain ne peut pas choisir son avenir, et que seul Allah est capable d'écrire nos destins. Un jour, on quittera tous ce monde, sans exception. Certains le quitterons à 10 ans, 20 ans, voire 100 ans, et d'autres ne verront même pas la lumière du jour. Mais, pourquoi se plaindre? Ainsi va la vie, on y peut rien. Serions-nous tristes de rencontrer Allah, Zakariya?
Ses paroles me procuraient un bien immense, car je comprenais petit à petit la destinée qu'Allah nous a accordées. C'est comme si une montagne d'angoisse et d'affliction s'était ôtée de mon dos.
Sayfuddin: Ce n'est ni ta faute, ni la faute à Hind, ni la faute au bébé. C'est le mektoub...le mektoub frérot.
Moi: SubhanAllah, tu parles exactement comme Hind.
Sayfuddin: Tu es son mari, alors je t'en supplie, prends la bonne décision entre la garder ou garder la petite fille. Prends soin d'elle comme un bijou, et cela jusqu'au bout. Hind, c'est ma sœur, mon tout, et jamais je ne la laisserai souffrir. Tu entends? Jamais. Et que tu choisisses de garder l'une ou l'autre, la décision revient à Hind.
****
Après être rentré à la maison, dévasté, je ne savais plus trop quoi faire pour oublier. C'est à ce moment que je me rappelais la parole d'un sheikh très connu : "De nos jours, les gens essayent d'oublier leurs soucis en buvant de l'alcool, en allant dans les boites de nuit danser et écouter du hram, et même en forniquant. Le musulman, le vrai musulman ne sera épanoui QUE s'il s'attache à la prière".
Tu te sens mal? Prie.
Tu es malade? Prie.
Tout va bien? Prie.
Tu veux quelque chose? Prie.
Tu as besoin d'un ami? Allah te le garantit: « Il est avec vous où que vous soyez » [57:4].
C'est en me remémorant ces paroles que mes pieds se dirigèrent vers la salle de bain pour effectuer les ablutions, sortir le tapis de prière et me prosterner. Ya Allah, aide-moi.
Aide-moi.
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Je sens déjà que certaines vont pleurer en lisant ce chapitre 😂!
J'espère que vous serez au rendez-vous pour lire la suite! Sur ce, bonne fin de Ramadan, et multipliez vos invocations en ces nuits bénies.
Peace! ✌❤
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Le Coran nous a unis [PARTIE 1 ET 2]
SpiritualPARTIE 1: Hind. Zakariya. Deux étudiants dont la passion pour le Quran les rapproche de jour en jour. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Réussiront-ils à surmonter tous les obstacles dont certains paraissent infranchissables? PARTIE 2:...