Un amour interdit ⎮ Tomione

CHAPITRE 24

Évidemment, Hermione Jean Granger suivit le garçon, ne se méfiant plus vraiment de la menace qu'il représentait. Elle avait appris à l'apprécier et à presque lui faire confiance. Mais il ne fallait pas qu'elle perde de vu l'objectif principal de sa venue ici, à Poudlard, de longues années en arrière ; stopper Tom et le faire revenir du bon côté, et si cela n'était pas possible, à user de la force. Elle n'osa pas penser à la pire solution, qui serait de le tuer. Elle frissonna.

Ils avançaient silencieusement dans ce long chemin depuis quelques minutes. Hermione ne connaissait toujours pas le point d'arrivé et commençait presque à redouter ce dernier. Où pouvait-il bien l'emmener ? De son côté, Tom pensait. Il avait pris l'importante décision d'épargner la fille. Il ne voulait plus s'occuper de son cas, il n'en avait pas la force. Peut-être même qu'il commençait à lui faire confiance. Était-elle dans le même cas que lui ?

Peut-être.

La confiance était sans-doute encore un trop grand mot pour caractériser ce qu'il ressentait pour elle.

La fille pensait, rêvait de ses parents, méditait sur ses anciens amis. Sa vie d'avant lui manquait : surtout ses parents et ses amis lui manquaient. Elle ne trouvait pas de grande différence entre ces deux époques, peut-être la population. Repenser à ses parents lui déchira le cœur. Elle repensa alors à ce qu'elle avait dû faire. Une fois que la lettre serait remise à eux, Harry avait la mission en échange de leur effacer la mémoire. Pourquoi envoyer une lettre pour l'effacer aussitôt de l'esprit de ses parents ? Peut-être était-ce simplement pour apaiser sa conscience, apaiser cette douleur qu'elle gardait en elle. La Gryffondor ne pensait pas que se séparer de ses parents et de ses amis seraient aussi compliqué. Alors qu'elle pensait, qu'elle méditait et qu'elle rêvait des larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle tenta de les cacher mais Tom avait visiblement comprit que la fille se sentait très mal. Il regarda son visage et découvrit les larmes rougissant ses yeux félins.

- Granger ?

Elle renifla, puis répondit :

- Tout va bien, continuons à avancer.

- Granger, je ne suis pas idiot. Je sais voir quand une personne va mal ou bien, hors là, ça ne va pas bien.

Elle renifla une seconde fois avant d'essuyer de la manche de la chemise à Tom qui lui allait trop grande les quelques larmes qui coulaient de nouveau :

- Tout va bien, tenta-t-elle de dire entre deux sanglots. Je repense juste à quelque chose d'assez...

Elle ne termina pas sa phrase et reprit sa marche. Elle ne marcha pas longtemps puisque le Serpentard la retint d'une poigne forte. Lorsqu'elle se retourna, le regard froid de Tom avait disparu.

- Jédusor, je te dis que tout va bien.

- Tu mens, Granger.

Elle reprit sa marche tandis que le vert et argent restait immobile dans son dos. Il ne resta pas longtemps silencieux :

- Hermione.

La fille se figea alors ; Tom Jédusor, le garçon qui ne l'appelait toujours pas son nom venait de l'appeler par son prénom. Cela fit bizarre autant du côté d'Hermione que de celui de Tom, mais cela semblait aussi le seul moyen de capter l'attention de la jeune fille têtue.

- Tu m'as appelée par...

- Oh n'en fais pas tout un plat, Granger.

Elle redevint alors froide, tout en gardant le même semblant d'Hermione, la fille douce passant sa vie dans les bouquins. Les larmes avaient cessé de couler sur ses douces joues, laissant son visage et ses yeux rougis par la tristesse.

- Qu'est-ce qu'il y a Granger ?

- Oh Jédusor épargne-moi ta pitié.

Il la regarda d'un air sérieux, ce qui laissa penser que ce dernier ne se moquait pas d'elle. Elle ajouta cependant :

- Jédusor, nous savons tous deux que tu te fiches en quelque sorte de savoir si je vais bien ou pas. Alors continuons à avancer.

- Tu ne sais pas.

Vu qu'elle n'ajouta rien, il préféra se lancer.

Autant dire la vérité, pensa-t-il.

- Ne dit pas ça. Penses-tu vraiment que je t'aurais laissé rentrer chez-moi alors que je me ficherais de toi ? Depuis le début je n'ai pas arrêté d'être sincère avec toi, et ça je pense que tu ne l'as pas compris.

- Tu passes ton temps à me fuir.

Elle regretta aussitôt ce qu'elle venait de dire, ajoutant soudain :

- Alors je ne peux pas savoir si tu es réellement sincère avec moi, Jédusor. Excuse-moi de douter.

- Granger, le peu de temps ou je t'ai supportée j'ai toujours été sincère.

Elle sera de nouveau les points avant de dire :

- Je te crois, maintenant avançons.

- Qu'est-ce que tu avais ?

Elle répondit sèchement :

- Rien.

Il n'ajouta pas un mot et se contenta de la suivre. Tom venait de lui annoncer sa sincérité, preuve qu'il tenait à elle. En revanche, elle, semblait ne pas le croire ; ce qui commença à l'énerver un peu plus.

❄

Le trajet fut silencieux, comme tous les autres chemins effectués ensemble. Tom et Hermione ne s'étaient même pas adressé un seul regard. Peut-être qu'ils avaient peur. Hermione commença un peu plus à craquer ; elle avait besoin de se confier à quelqu'un. Actuellement, elle ne se serait pas ouverte mais voyant que le garçon l'avait fait en parlant de ses parents, voyant qu'elle s'accrochait à lui un peu plus encore elle décida de se lancer. Il lui avait avoué a sincérité, elle le croyait. Il fallait maintenant qu'elle se livre ; elle ne pouvait plus garder sa douleur :

- Je me souviens de leurs sourires, dit-elle en tremblotant.

Tom la regarda :

-Mes parents, ajouta-t-elle. Je me souviens aussi qu'ils avaient été surpris d'apprendre que j'étais une sorcière. Mes parents étaient moldus.

Elle venait de faire une énorme confidence à celui qu'elle devait pourtant défier, détester, et peut-être même tuer. Une confession dangereuse, mais elle lui faisait confiance. Elle en était maintenant certaine.

- Où sont-ils maintenant ? Demanda-t-il.

- Ils... Ils sont morts, répondit-elle entre deux tremblements, en mentant.

Hermione préférait les croire morts plutôt que de penser qu'ils vivaient, heureux, en l'ayant oublié.

- Je suis désolé, chuchota-t-il. J'ignorai que...

Elle lui sourit brièvement. Ce dernier ne répondit à son sourire que quelques minutes, avant de l'effacer.

- Jédusor, où m'emmènes-tu ?

- Tu poses trop de questions.

Cela faisait une heure voir plus que les deux adolescents marchaient cote à cote. Ils n'avaient pas beaucoup parlé depuis la fois ou Hermione s'était confiée, bien qu'ils tentassent de briser le silence. Tom n'était pas vraiment doué pour ce genre de chose, il avait l'habitude de vivre dans ce calme, à l'inverse d'Hermione qui commençait tout juste à essayer de prendre l'habitude. Évidemment, le seul calme qu'elle connaissait était les moments de lecture qu'elle s'accordait entre les cours ou avant de dormir. Ils étaient près d'un petit village, assez sombre mais éclairé par des lampadaires qui semblaient être centenaires. Des résidus de mousse s'étaient déposé sur les tuiles des maisons, des mauvaises herbes entouraient le village.

- Je commence à croire que tu veux me tuer, dit-elle d'un ton ironique.

- Si j'avais voulu m'occuper de ton cas, tu ne serais plus là depuis longtemps Granger.

Cela était vrai, il avait renoncé à cela. Il ne voulait plus la tuer, ni même la blesser. Alors qu'il lui souriait, il annonça avec fierté :

- On arrive bientôt.