Un amour interdit ⎮ Tomione

CHAPITRE 47

Les jours passèrent et Hermione fut très vite en manque de sang pour Tom. Harry avait beau lui dire qu'il ne reviendrait pas, son espoir et son amour était tellement fort qu'elle continuait à y croire. Elle y croyait tellement qu'elle finit par brancher la transfusion, à son bras. Son groupe sanguin lui permettait de faire un don à n'importe qui. Alors elle lui fit don, de son sang, de son énergie, d'elle. Ron avait été enterré prêt de la forêt interdite, de l'autre côté du manoir Jédusor. Harry venait y déposer des fleurs chaque jour. L'enterrement fut tellement dur qu'ils pleurèrent toute la nuit qui suivit.

❄

- Hermione ?

Lorsqu'Harry pénétra dans la pièce lumineuse, il découvrit la jeune fille endormie au pied du lit ou le garçon restait inconscient. Il s'approcha d'elle et vit qu'elle était toujours branchée à la transfusion. Il la secoua légèrement pour la réveiller. Elle prit une grande inspiration :

- MMMH...

- Hermione, c'est Harry. Je t'apporte à manger...

Elle entrouvrit les yeux, aveuglée par l'intensité de la lumière. Son visage était cerné, pâle et froid. Ses yeux étaient rougis depuis des jours.

- Mer... Merci, Harry, souffla-t-elle.

Il n'aimait pas la voir dans cet état.

- Hermione... Tu devrais te reposer et te...

- Non, Harry. Il va se réveiller, je ne peux pas l'abandonner, pas maintenant.

Il souffla et s'approcha d'elle :

- Hermione, si tu continues, tu risques de mourir.

Elle sourit fébrilement avant qu'il n'ajoute :

- Tu seras bientôt en manque de sang toi aussi... Au moins aujourd'hui Hermione, je vais lui chercher une poche de sang dans un hôpital si tu le souhaites mais il faut que tu te reposes.

Il ignorait si cela était l'effet de son malheur, de sa vue ou bien de tout réuni, mais Hermione avait maigri. Ses joues s'étaient creusés, ses jambes pales devenaient plus fines chaque jour. Il était presque sûr que l'on pouvait voir sa cage thoracique sous le t-shirt de Tom qu'elle avait enfilé tellement elle avait perdu du poids. Alors qu'il commençait doucement à la relever, elle lui chuchota :

- Je l'ai sauvé Harry.

Il répondit :

- Oui, et tu vas te reposer. On ne peut pas toujours être un héros, Hermione.

Elle soupira :

- Tu ne comprends pas Harry, il est passé du bon coté. Tom Jédusor ne sera pas Voldemort.

Il lui sourit :

- Oui Hermione, allez suis-moi.

Elle toussota avant de sourire. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas souri, cela était presque devenu douloureux pour elle. Remerciant son ami, c'est à contre cœur qu'elle retira la transfusion de son bras. Le brun, de sa baguette, referma aussitôt le petit trou d'où le sang commençait déjà à couler.

- Allez, va te reposer...

Elle aurait aimé dormir aux côtés de Tom, mais il fallait qu'il reste seul, pour se rétablir. Alors elle sortit de la chambre, toujours aidée par Harry Potter. Elle lança un dernier regard derrière elle avant de ne soupirer et d'avancer.

- Il est si différent de toi... Chuchota Harry.

Hermione le scruta d'un regard interrogateur, c'est pourquoi il ajouta très vite :

- Je veux dire, il est la parfaite incarnation du mal... Du moins, il l'était, et toi, tu es du bon côté...

Elle sourit :

- C'est peut-être pour ça...

Il la regarda alors, posant ses beaux yeux verts semblables à ceux de sa mère dans ceux de son amie :

- Tu sais Harry, il n'a jamais été mauvais.

- Ça fait longtemps que..

- Que je l'aime ?

Il ricana, sans doute un rire nerveux :

- Oui.

Elle regarda un long moment dans le vide tout en s'allongeant avant de ne dire :

- Je ne sais pas vraiment, sans doute depuis la première fois que je suis venue ici...

- Vous êtes ensemble ?

Elle soupira :

- Je ne sais pas vraiment... Peut-être bien...

Il sourit :

- Allez repose-toi.

Elle le regarda disparaître dans le cadran de la porte avant de se retrouver de nouveau seule dans une pièce beaucoup plus sombre que celle où elle était depuis des jours. Après avoir mangé l'assiette entière, elle s'enfonça dans un sommeil de plomb.

❄

Lorsqu'Hermione ouvrit ses yeux, Harry était assis sur le lit froid à la contempler. Il paraissait toujours aussi triste, toujours aussi fatigué.

- Salut, 'Mione.

- Salut... Parvint-elle à peine à articuler.

Il lui sourit, toujours aussi crispé par la tristesse qui l'animait depuis la mort de Ron.

- J'ai branché Tom à des poches de sang, mais elles sont presque toutes vides.

- Je vais bien, Harry, je peux continuer à lui donner du sang...

Il hésita un long moment avant de ne dire :

- Alors va, mais si tu te sens faible tu arrêtes tout Hermione.

Elle émit un bruit avant de ne partir en direction de la chambre de Tom. C'est avec effroi et peine qu'Harry la regarda s'éloigner ; il ne pouvait pas l'empêcher de sauver celui qu'elle aimait, même s'il prenait cela pour une cause perdue.

- Ne me laisse pas tomber, lui chuchoteaHermione.

Tom dormait toujours, ses beaux yeux fermés n'avaient pas bougé d'un cil depuis un long moment. Un moment qui paraissait être une éternité. Hermione avait passé la nuit à ses côtés, lui faisant toujours don d'un sang qu'elle allait bientôt manquer. C'est alors qu'elle se rendit compte de quelque chose : Elle ne lui avait jamais réellement avoué qu'elle l'aimait. Une petite larme perlait sur sa joue. Et s'il ne se réveillait jamais ? Elle ne lui aurait alors jamais avoué ses sentiments. Un petit pincement au cœur la fit hoqueter. Elle était désormais allongée aux côtés de Tom, sa tête maigrie posée sur son torse froid. Son bras, où était plantée l'aiguille tendue en avant, reposée sur le ventre du garçon. Cela faisait des heures qu'elle tortillait la couette blanche dans son autre main. Hermione avait maigri. La peine qui l'avait atteinte et le don qu'elle faisait à Tom l'épuisaient, la rongeaient. Elle s'approcha de Tom un peu plus pour enfouir son visage dans son cou. Elle aimait sentir son odeur.

- Tom...

C'est à ce moment que le garçon ouvrit les yeux. Hermione ne le remarqua pas, et c'est quand elle chuchota, sur le point de s'endormir :

- Je t'aime...

Tom sourit rapidement avant de ne bouger son bras pour caresser la douce peau de la fille qui était collée à lui puis répondit :

- Je t'aime aussi, Hermione Granger.