CHAPITRE 27

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Autrefois, Tom Jédusor appréciait passer du temps avec son elfe. Il la considérait comme sa source de bien, parfois comme une amie, d'autres comme une sœur. Évidemment, il en était très vite arrivé à la conclusion que Dinky n'était qu'une amie. Il se rappelait, lorsque sa mère était en vie et qu'il passait des journées dans les cages de l'enfer, quand sa petite créature venait lui remonter le moral. Jédusor n'avait souri qu'à deux personnes dans sa vie, sans compter les professeurs avec qui il se montrait malin et agile. Dinky, la première. Hermione la deuxième. Aujourd'hui, il n'avait plus personne à qui sourire, hormis cette Gryffondor. Il n'avait plus personne pour combler le vide dans sa maison.

Hermione toqua à la porte. Cela faisait des heures que Tom s'était enfermé dans sa chambre à méditer. Il ne répondit pas et se contenta d'émir un faible son nonchalant. Elle pénétra alors dans la pièce, gardant ces yeux piquants sur le garçon. Lorsqu'il se retourna, il découvrit une jeune Gryffondor affaiblie par la tristesse. Évidemment, lui-même se trouvait dans un sale état. La mort de Dinky l'avait totalement effondré, l'avait transpercé comme on transpercerait une feuille.

- Je sais que ce n'est pas trop le moment... Chuchota la fille.

Il la regarda avec un semblant d'agacement :

- Je pense... J'aimerai... J'aimerai enterrer Dinky.

Jédusor ne fut pas totalement contre l'idée d'Hermione, mais ne semblait pas convaincu.

- Sans la magie... Ajouta la rouge et or. Comme il se doit.

Il se leva, faible. Il passa l'encadrement sans ne rien dire, se contentant de faire un signe de bras à la fille pour qu'elle le suive. Ils portèrent alors le corps de la petite créature. Lorsqu'il sentit le contact de sa peau avec celle de son elfe, des frissons le parcoururent. Il porta son corps comme on porterait un enfant et sortit de la maison, restant silencieux et froid comme le marbre. Hermione, qui était derrière, portait l'écharpe qui était auparavant blanche. La soie avait perdu sa douceur et paraissait désormais froide, dure.

- J'ai des pierres au fond derrière la maison, pourrais-tu aller en chercher deux ou trois ?

Bien-sûr, Hermione ne protesta pas et se plia rapidement aux ordres du Serpentard. Elle déposa le foulard qui ressemblait presque à un drap à côté du garçon avant de s'en aller. Elle contourna les murs de la demeure avant de prendre trois pierres, presque trop lourde pour son corps mince et affaibli. Tom lui, enroula la créature dans le petit drap rougi par son sang, veillant à bien fermer ses paupières. Ainsi, on aurait pu croire que l'elfe dormait. La rouge et or déposa les pierres de façon à faire comme une tombe où le Serpentard déposa le corps inerte de son amie. Il la contempla une dernière fois avant qu'Hermione ne dépose la dernière pierre. Le fait d'avoir enterré Dinky apaisait la douleur. Il tourna les talons, les larmes aux yeux et les dents serrées avant de se cacher de nouveau dans sa chambre. Jamais la maison ne lui avait parue aussi vide et froide.

Hermione quant à elle resta longtemps à côté de la tombe, pleurant la mort de l'elfe. De sa baguette, elle fit apparaître de nombreuses fleurs, beaucoup de plantes et une inscription d'une écriture magnifique. Les mots étaient nets et précis : Dinky, elfe honnête. Tout autour de la tombe, les fleurs blanches et roses pales que faisaient apparaître la rouge et or dans son chagrin rendait la mort presque douce. Simplement, Dinky n'était plus là. De nombreuses fois, la Gryffondor avait tendance à associer Dinky à Dobby, tous deux des elfes hors du commun prêts à défendre leur maître dans n'importe quelle situation. Une fois sa peine calmée, la rouge et or entra dans la demeure et remonta dans la scène de crime. Lorsqu'elle pénétra dans la chambre ensanglantée, son cœur se tordit de nouveau. Elle empoigna alors sa baguette et prononça un sort faisant disparaître le sang qui était au sol. Elle referma la porte derrière elle et descendit pour constater le carnage qu'avait fait l'inconnu. D'un second coup de baguette, elle remit tout en ordre comme ci ce qui venait de se passer n'était que cauchemar. Simplement, la peine qui pesait dans son cœur la faisait très vite revenir à une brute réalité.

Un amour interdit ⎮ TomioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant