Chapitre 30: Je t'aime ...
Jeudi 10 février - 22h30
PDV Baptiste
C'est perdu dans mes pensées que je rentra dans notre maison; l'entrée était remplie de cartons empilés, marqué au feutre noir de leur contenu. La nuit s'annonçait courte, nous n'avions pas du tout fait de cartons pendant la semaine et nous devions porter le tout à un garde meuble que mon père avait loué. Je m'engagea dans notre ex-salon, mon père était derrière la télé, il devait surement être en train de la débrancher. Je toussota, gêné, je voulais m'expliquer avec lui, je voulais tout remettre au clair; il se redressa trop vite et manqua de perdre l'équilibre, tourna la tête dans ma direction, m'examina quelques secondes, puis repartit derrière l'écran. Il avait toujours été rancunier, je savais qu'il ne ferait pas le premier pas mais j'avais bêtement espéré qu'il aurait changé. Je dis alors tout ce qui me pesait sur le coeur depuis deux jours:
"Tu sais papa, je t'en veux parce que New York, c'est exactement à 5 571 kilomètres d'ici. (il s'immobilisa derrière la télé, l'oreille attentive) C'est à dire à 5 571 kilomètres de ma moitié, mais aussi de mes amis. Tu ne sembles pas te rendre compte de tout ce que je sacrifie en partant d'ici. Tu ne sembles pas te rendre compte à quel point ça me fait mal de partir. Tout ce que j'ai dis mardi, je ne le retirerai pas car c'est vraiment tout ce que j'ai pensé depuis que tu m'as annoncé notre départ, mais si je peux me faire pardonner, parce que je sais que tu n'avais pas envie d'entendre tout ça et que je n'aurai pas du te le dire de cette manière, ce serait pas mal je pense. Surtout qu'on va devoir rester à côté pendant ... sept heures de vol si je me souviens bien?"
Mon père se redressa à nouveau, sortit de son trou, s'approcha de moi puis dit:
" Tu sais Baptiste, j'avais l'intime conviction que c'était une bonne solution pour nous deux ce déménagement. Mais après ce que tu m'as dit mardi, j'ai réfléchi; en effet tu n'as jamais été un fan de l'école et en effet, je te demande de quitter beaucoup de personnes à qui tu tiens beaucoup en partant d'ici. Ma décision ne changera pas, cependant moi aussi je voudrais bien me faire pardonner pour la façon dont moi aussi j'ai exprimé mes pensées ... je suis désolé ..."
Puis il me prit dans ses bras, comme quand j'étais petit; surpris et sans mots de réponses à la bouche, je répondis à son étreinte puis chuchota à son oreille et au bord des larmes
"je suis désolé papa"
Une fois que notre étreinte fut brisée, je sécha mes larmes que je ne voulais pas verser devant Amy et que je retenais à chaque fois que je la voyais. Mon père soupira puis désigna du menton l'écran noir tout en disant:
"-Celui là me résiste, je n'arrive pas à le débrancher. Tu peux essayer s'il te plait?"
- Oui, pas de problème. Tu as déjà été faire une livraison au garde meuble?
- Non je t'attendais justement. La nuit va être courte je pense. Tu sais à quelle heure viennent Carole et Amy?
- Ça s'est sur ... Am' m'a dit qu'elle m'enverrait un message quand elle partirait de chez elle. dis-je en me faufilant entre l'écran et le mur
- D'accord pas de problème. Alors tu arrives à débrancher la bête?
Je tira un gros coup sur le fil qui daigna enfin s'enlever de la prise puis me redressa, un sourire vainqueur aux lèvres en disant:
- Je pense que oui. ^^
- Bien, pour les cartons je propose de commencer par l'étage. On fera un premier voyage au garde meuble une fois que ce sera finit.
- Pas de problème.
Nous montâmes à l'étage chargés de cartons, de rouleaux de scotch, ainsi que d'un marqueur.
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Seule: pour toujours?!
Teen FictionÊtre seule. Dans sa chambre. Dans une cour de recréation. Dans la rue. Dans l'obscurité de la nuit ; le sombre, la méfiance, la crainte, l'angoisse, la peur. Peut être des rats ou des souris. Mais avec quelqu'un rien ne serait pareil. Tout paraitrai...