Chapitre 10: Retour dans la jungle.

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Chapitre 10: Retour dans la jungle

 *éllipse de 2jours*

Aujourd'hui, on était vendredi et j'allais retourner en cours.

Je ne sais pas comment j'avais réussi à me faire amadouer par ma mère ni comment elle avait fait pour me convaincre! Une semaine... Voilà le temps que ça m'avait prit pour y retourner. Mon père était encore dans le coma, les médecins ne savaient pas quand il allait se réveiller... ni même s'il allait se réveiller un jour! Depuis mercredi, avec ma mère, on campait dans sa chambre, à tour de rôle. Pendant que l'une dormait ou faisait sa douche, l'autre veillait. Et vice versa. Dormir m'était devenu impossible, je somnolais vaguement... Je m'étais transformée en une sorte de zombie (avec la mauvaise humeur en prime!).

Hier ma mère avait eu avec moi une "petite conversation" avec moi: aujourd'hui, elle retournait au travail; aujourd'hui, je retournais au collège. Elle ne m'avait pas demandé mon avis, pas laissé le temps de digérer cette annonce, et maintenant j'étais dans la voiture, mon sac à mes pieds, mes écouteurs ainsi que mon balladeur dans ma poche droite, mon téléphone-dont-j'avais-complétement-oublié-l'existence-ces derniers-jours dans celle de droite. Ma mère avait prit rendez vous avec le proviseur afin de régler les problèmes dus à mon absence; par la même occasion, elle allait aussi lui demandé si je pouvais laisser mon portable sur vibreur au cas où il y avait (bonne ou mauvaise) de mon père.

Ma mère chercha une place, se gara et on se sépara face au collège: elle allait chez le proviseur, j'allais chercher mes affaires dans mon casier et on se retrouvait dans le bureau du proviseur! Je pris mes cahiers, livres ect. et partit vers le bâtiment qui abrite toute l'administration, il n'y avait pas un chat dans la coure: heureusement! je pense que si une seule personne s'approche de moi, je la remballe comme personne n'a jamais remballé quelqu'un auparavant! J'arriva face à la porte du bureau et des brins de conversation me parvinrent aux oreilles... Je décida de ne pas écouter (la dernière fois que j'avais écouté aux portes, je m'étais bien fait peur!) et toqua à la porte, le proviseur me dit d'entrer et me serra la main; je m'assis à côtés de ma mère. Après 20 minutes de conversation sur la ou plutôt LES causes de mon retard ainsi que l'ultimatum du téléphone sur vibreur (qu'il accepta), nous étions enfin dehors. Ma mère, me prit dans ses bras, je répondis à son étreinte. J'en avais besoin. Je ne pouvais plus retenir toutes les larmes que j'accumulais depuis mercredi et m'effondra en larmes. J'allais passer une journée entière sans ma mère, sans réconfort, seule. Cette solitude me faisait de plus en plus mal. J'avais beau avoir grandi, changé d'écoles à plusieurs reprises, je ne comprenais pas pourquoi personne ne voulait de moi.

Pourquoi moi? Que leur avais-je fait? Avais-je un abord si froid et terrifiant?

Et aussi... pourquoi depuis une semaine, mon monde s'écroulait au fur et à mesure, comme une tempête qui avance sur un continent en détruisant bien tout méticuleusement sur son passage?

À ces pensées mes sanglots redoublèrent, mon étreinte aussi. Je ne pouvais pas me détacher de cette tendresse maternelle. J'avais le cafard de passer cette journée seule, tout simplement. Ma mère recula, à contre coeur, les larmes que j'aperçus sur ses joues me brisaient encore plus. Elle décida enfin de parler, en chuchotant, comme si toute cette scène était fictive:

- Je suis désolée Amy mais... tu ne peux pas rester dans cette situation plus longtemps... Papa va se réveiller... ne t'inquiète pas... j'en suis sûre... Il faut lui laisser le temps... Tu ... tu sais...

Elle essaya de refouler d'autres larmes et continua:

- ... tu sais ton père a toujours était fort, très fort. Je sais que c'est difficile pour toi de revenir dans cette jungle que l'on nomme collège, alors, si pendant la journée tu ne trouves plus de courage, pense à lui. À eux. Tout ce que tu feras, fait le pour eux, pour lui; même si au départ, tu dois essayer de rester libre et faire tes faits et gestes rien que pour toi. Reste forte comme tu as toujours su l'être, ou du moins comme tu as su le montrer, même si tout n'es pas toujours rose et beau dans la vie. Ne te laisse pas abattre par le chagrin et ai confiance en toi... finit-elle, les larmes roulants comme des perles glacées sur son visage.

Je resta d'abord muette face à ce monologue si... véridique! Ma mère comprit ma surprise; alors elle m'embrassa tendrement sur la joue et me dit deux mots dans l'oreille. Les deux mots magiques. Les deux mots qui donnent plus que tout du courage: "je t'aime". Je lui posa un petit bisous sur la joue en guise de réponse et elle partit.

Je me retourna et vit la coure bondée de jeunes ados boutonneux et ignorants. Je reconnus quelque personnes de ma classe mais ne m'attarda pas, je ne voulais en aucun cas que quelqu'un remarque mon retour. À ce moment là, tout le monde m'aurait posé un millier de questions, j'en avais déjà assez comme ça dans ma tête, pas la peine d'en rajouter! Je partis alors vers ma salle de cours, en pensant à ce que m'avait dit ma mère :

"...Reste forte comme tu as toujours su l'être, ou du moins comme tu as su le montrer..."

Cela faisait depuis 2 jours que nous n'avions pas échangé autant de mots en si peu de temps... C'était déstabilisant et angoissant en même temps. Une fois arrivée dans ma salle, je signa le billet d'absence pour confirmer ma présence et m'assis au fond pour éviter de me faire remarquer, il n'y avait pas beaucoup de personnes et c'était tant mieux!

*1heure plus tard*

Je m'ennuuuuuuuuiiiiiiiiiiii profondément alors que ça ne fait seulement qu'une heure que je suis içi! Là, c'est , j'ai réussi à éviter (pour le moment) une catastrophe avec Liny et je fais de mon mieux pour éviter qu'elle voit que je suis de retour; elle est assise au 2ème rang près de son beau et charmant capitaine de l'équipe de foot. Depuis qu'elle s'est assise je l'observe et enfait elle n'a aucune attention sur le cours: elle était trop occupée à lisser sa jupe et à faire les beaux yeux à son voisin. Ils sont en ce moment en train de discuter et ... eurk please vite un sachet plastique: ils viennent de s'embrasser!!!! Heureusement pour moi, le prof vient d'arriver!

On a FRANÇAIS!!!!!!!!!!!! Zut zut zut et re-zut je n'ai pas rattrapé le cours précédant et il fait toujours ses interros dessus!!!!!! Ce sadique de prof prit la parole:

- Bonjour à tous! Sortez une feuille: interro! Sauf vous Mademoiselle Launch (oui ceci est mon nom de famille) vous en êtes dispensées aujourd'hui."

Tous les regards se tournèrent vers moi accompagnés de chuchotements, je sentis le regard assassin de Liny me traverser la poitrine. Je balbutia un "oui monsieur" au prof tout en sentant mes joues s'empourprer et ma figure devenir rouge écarlate même si tout de suite il augmenta honorablement dans mon estime!

À la fin du cours j'essaya de me sauver tel un voleur mais une main me prit le bras quand j'allais passer l'encadrement de la porte. Je me retourna précipitamment et vit sans étonnement Liny. Aghagha je redoutais ce moment depuis notre petite altercation à l'hopital et j'étais maintenant devant elle, muette et indécise. Deux choix s'offraient à moi: soit je partais en courant en remettant cette discussion à plus tard, soit j'assumais mes actes et mes paroles et en finissait enfin avec cette fille. Je choisis la deuxième solution, me prépara mentalement à ce qui allait m'arriver et je finis par dire en me mordant la lèvre:

"- Quoi?"

À suivre...

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