Forgotten

Deux

T H O M A S

— Thomas !

— Thomas !

— Thomas ! Lève-toi maintenant ! hurle ma mère en me secouant.

— Oui, ça ne sera pas long, marmonné-je, à moitié endormi, en me retournant dans mon lit.

— Ton ami arrive dans dix minutes et tu dois te préparer, dit ma mère, énervée, en sortant de ma chambre.

Chaque jour, c'est la même chose :

"Thomas, dépêche-toi ! Thomas, tu vas être en retard ! Thomas, réveille-toi !"

Ma mère est une femme perfectionniste qui est constamment stressée, contrairement à moi, qui suit du genre à tout faire à la dernière minute. C'est pourquoi elle veut tout le temps que je sois parfait. Quoiqu'elle me tombe parfois sur les nerfs, je l'adore. Certaines personnes disent qu'on se ressemble comme deux gouttes d'eau grâce à nos cheveux noirs courts et nos yeux verts. Je ne peux pas nier ce fait. Côté personnalité, je ressemble plus à ma sœur nommée Laura, même si j'ai dix-sept ans et elle neuf. Lorsqu'elle ne se trouve pas en ma compagnie, Laura devient calme, et elle ne parle presque pas. C'est la même chose pour moi, quand je ne suis ni avec elle, ni avec Daniel, mon meilleur ami.

Après m'être levé, je commence à m'habiller. Aujourd'hui, je choisis de mettre un simple t-shirt blanc, un pantalon beige et des chaussures noires en toile. Je vais ensuite me brosser les dents, pour entendre un peu plus tard la sonnette de la porte, annonçant que mon ami est là.

— Daniel est arrivé, me dit ma mère en entrant dans la salle de bain.

Elle semble s'être calmée. Je ne sais pas si je dois être ravi, ou si, au contraire, je dois m'inquiéter. Cela peut n'être que le calme avant la tempête.

Je quitte ensuite la pièce pour me rendre au salon. À l'instant où je m'apprêtais à lui demander où se trouve Daniel, ma mère m'étreint, puis me souffle gentiment :

— Il t'attend à l'extérieur. Passe une belle journée.

Parfois, j'ai l'impression qu'elle sait tout ce que je pense. Cette pensée me fait frissonner. Je décide alors de ne plus m'en préoccuper, et je la salue avant de quitter la maison. Rendu dehors, je remarque que Daniel m'attend, assis sur le bord du trottoir.

— Tu sais, tu aurais pu attendre à l'intérieur, lui annoncé-je.

— Je ne voulais pas déranger, et je crois que Laura dort encore, puisqu'il est très tôt, me répond mon ami.

— Tu ne l'aurais pas dérangée, crois-moi, elle aurait même été réjouie de te voir.

— On ne sait jamais, avec ta sœur, s'exclame Daniel en riant.

Après un court silence, il reprend :

— Finalement, quelle est cette surprise dont tu me parlais ?

— Ah oui, j'allais presque oublier. En fait, l'autre jour, j'ai découvert une maison abandonnée dissimulée derrière la forêt proche de chez-toi, dis-je avec enthousiasme.

— N'y pense même pas ! Tu sais que j'ai horreur de ce genre d'endroit. Vas-y seul, déclare mon ami.

— Il n'est pas question que j'y aille seul. Et puis, elle n'est pas très effrayante.

— Je t'ai dit que je ne venais pas !

— Allons-y, le coupé-je, en ignorant ce qu'il me disait.

Nous marchons pendant quelques minutes avant d'arriver à destination. En m'arrêtant devant la maison, je remarque à quel point elle est lugubre, ce que je n'avais pas vu la dernière fois. À certains endroits, la peinture est arrachée. À d'autres, les vieilles pierres qui composaient autrefois les murs sont tombées. Je crois que Daniel l'a aussi remarqué, car il s'exclame :

— Tu m'avais dit qu'elle n'était pas très effrayante.

— Je t'ai peut-être menti, avoué-je.

— Et si cet endroit est habité ? Qu'est-ce qu'on fait ?

— Personne ne demeure dans cette maison. Elle est abandonnée depuis plus d'une vingtaine d'années. Entrons jeter un coup d'œil.

Logiquement, je suis le premier qui doit s'introduire dans la demeure. Je n'en suis pas heureux, mais si j'ai l'air mécontent, je sais que Daniel n'acceptera pas de venir. Je fais donc tout mon possible pour faire comme si de rien était. En ouvrant la porte, je dois vite me déplacer, car une grosse planche se détache du plafond et tombe au sol dans un grand fracas.

— Si quelqu'un est ici, on peut être certain qu'il nous a entendus, soupire Daniel.

— Tu t'inquiètes pour rien, le rassuré-je, en m'asseyant sur le divan bourgogne qui se trouve au milieu de la pièce.

Ensuite, l'idée de crier le plus fort que je peux afin de lui prouver qu'il a tort me vient en tête, et je l'exécute immédiatement.

— Mais qu'est-ce qui te prend ? me questionne mon ami en venant me rejoindre sur le divan, après que j'aie fini de crier.

— Tu vois Daniel, je t'avais dit qu'il n'y a personne ici, dis-je en riant.

— Je sais, mais cet endroit me donne quand même la chair de poule.

— Pourtant, il n'y a rien d'effrayant.

— Peu importe. Moi, je pars d'ici. Je n'aime pas cette maison.

Alors qu'il finit sa phrase et commence à partir, je décide d'observer l'endroit un peu plus. En levant les yeux, j'aperçois une jeune femme à l'apparence familière qui est assise sur les marches de l'escalier. En regardant droit dans mes yeux, elle hurle :

— Tu me vois ?

Effrayé parce que sa voix m'est aussi familière que son visage, je commence à m'en aller.

— Tu avais raison Daniel, il vaut mieux qu'on parte, m'exclamé-je, très inquiet.

— Eh, attends ! crie-t-elle, en commençant à descendre l'escalier.

J'étais déjà loin. Enfin, je l'espérais. Lorsque je rejoins Daniel, je remarque que la fille ne me suit plus, ce qui me procure un grand soulagement.

— Est-ce que ça va ? Tu es plutôt pâle, s'inquiète mon ami.

— Oui, tout va bien. Quittons vite cet endroit.

C'était la seule réponse à laquelle j'ai pensé lorsqu'il m'a posé cette question. Ne pas lui parler du fait que je venais de voir Hope Wilson, la jeune fille disparue, puis considérée comme morte depuis plus d'un an était le meilleur choix à faire. Par contre, je sais que j'aurai une question précise en tête pendant longtemps. Était-elle réelle, ou le fruit de mon imagination ? J'espère ne jamais le découvrir.

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C'était le deuxième chapitre ! J'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à commenter pour me laisser votre avis et à voter ! ^^