Forgotten

Quatre - Première Partie

Z A C H A R Y

Il fait nuit noire, et il n'y a personne dans les rues. Assis au siège passager, je tente de me concentrer sur la route que je vois défiler par la fenêtre. Je n'arrive même pas à écouter la discussion de mes coéquipiers qui dure plusieurs minutes. Mes mains tremblent et mon front est humide. Je n'ai jamais été aussi inquiet. Je décide de m'allumer une cigarette afin de me détendre.

— Eh, qu'est-ce que tu as, Zach ? Ta mère te manque ? se moque Jacob, mon meilleur ami, en arrêtant le moteur de la voiture.

Je n'ai même pas remarqué que la voiture n'avançait plus. Lorsque je m'en suis rendu compte, mon cœur a commencé à tambouriner de plus en plus rapidement dans ma poitrine. Nous nous rapprochons du moment que je redoute tant.

— Et c'est quoi cette expression ? On croirait que tu as vu un fantôme, continue-t-il, pendant que les trois autres garçons assis à l'arrière s'esclaffent pour une raison que j'ignore.

Ils rient probablement de moi, car en m'observant dans le rétroviseur, je remarque que mes cheveux blonds sont trempés de sueur, tout comme le col de mon t-shirt.

— Je ne comprends pas pourquoi tu es nerveux, on a fait ça des centaines de fois ! s'exclame Jacob.

— Je sais, mais on n'a jamais fait de vol aussi gros. Normalement, on s'en tient au petit commerce du coin, ajouté-je, en jetant ma cigarette par la fenêtre.

— Détends-toi, on est bien organisé, m'assure-t-il.

Je fais ce genre de chose depuis trois ans déjà. À chaque fois, j'ai du plaisir et tout se déroule comme prévu. Pourquoi cela devrait-il changer ? Je décide alors de me calmer, et de vivre le moment présent. C'est plutôt réussi, car maintenant, je suis prêt et concentré. On reçoit ensuite le signal de J-F, un homme qui travaille en tant que gardien à la banque seulement pour ce vol. Cela nous avertit que l'on peut entrer, et que personne n'est présent à part lui.

— Espérons seulement que ton frère a fait son travail en désactivant l'alarme. Si c'est le cas, on va tous partir d'ici riche, souffle joyeusement Jacob, avant de sortir de la voiture.

Comment ose-t-il douter de mon frère ? Bien sûr qu'il a fait son travail. Il ne me laisserait jamais tomber.

Je repousse alors cette pensée, j'ouvre la portière et me précipite dehors pour rejoindre l'équipe. Puis, quand j'arrive à leurs côtés, Jacob nous récapitule le plan :

— Lorsque je le préviendrai, J-F nous ouvrira la porte pour entrer dans la banque. Cela déclenchera l'arrêt des caméras et de l'alarme. À partir de ce moment précis, nous aurons dix minutes avant qu'elles fonctionnent à nouveau. Même s'il n'y a aucun vrai gardien présent, William doit rester à l'extérieur pour surveiller les lieux. Place-toi où tu veux, n'aies juste pas l'air louche si quelqu'un passe dans la rue. Interviens seulement en cas de besoin.

Après s'être assuré que Will avait bien compris, il continue :

— Phil, tu garderas la porte de l'intérieur avec J-F, et vous vous assurez que personne n'entre. Pendant ce temps-là, Xavier, Zachary et moi allons entrer dans le coffre-fort, grâce à Xav qui nous l'ouvrira. Nous allons ensuite prendre tout l'argent que l'on peut, et on vous rejoindra dans la voiture, en laissant cette banque pratiquement vide. C'est là que l'alarme devrait se déclencher. On va donc devoir partir au plus vite.

En un seul regard, il sait que nous sommes tous prêt. Alors, il écrit un message à J-F sur son téléphone, pour lui dire que nous pouvons entrer. Puis, lorsque les portes commencent à s'ouvrir, il démarre son chronomètre, et nous nous accourons à l'intérieur.

En arrivant devant la porte du coffre-fort, Xav se met à l'action. Il l'ouvre en un clin d'œil. Ce garçon m'impressionnera toujours. Nous nous faufilons alors dans celui-ci, et commençons à prendre tout l'argent possible. Une minute venait à peine de s'écouler lorsque l'alarme de la banque retentit, me faisant sursauter.

— Jack, tu nous avais dit qu'on avait dix minutes ! crié-je, la voix tremblante, mais presque couverte par le bruit.

— C'est ce que ton frère m'a dit ! hurle Jacob, énervé.

— Arrêtez de vous engueuler, on doit partir d'ici au plus vite ! dit Xav, en prenant son sac rempli d'argent et en se ruant hors de la pièce.

Nous le suivons au pas de course, tous aussi inquiets les uns que les autres. Alors que nous sommes presque sortis de la banque, nous entendons les sirènes assourdissantes des voitures de police. Will, J-F et Phil ne nous attendent même pas à la porte. Nous décidons donc de courir jusqu'à l'automobile. Les policiers se mettent aussitôt à nos trousses. Les balles de fusil sifflent en passant à côté de nos têtes. Une passe si près de la mienne qu'elle m'arrache un minuscule bout d'oreille, me procurant une douleur intense.

Lorsqu'on arrive finalement à la voiture, nous nous précipitons dans celle-ci. Nos trois autres coéquipiers nous attendent à l'intérieur. On leur lance alors nos sacs débordant de billets, Jacob démarre le moteur, et nous nous enfuyons en vitesse de la banque. Les automobiles de police nous suivent de près, c'est pourquoi mon meilleur ami accélère. Accroché à mon banc, j'ai l'impression d'être six pieds sous terre. Tant de stress m'étourdit énormément. Malgré cela, je tente d'être confiant, car je sais que Jacob est un excellent conducteur. On va les semer facilement.

Soudainement, je vois un automobile bleu ciel arriver par une petite ruelle. Elle se dirige droit vers nous. Effrayé, je crie :

— Freine, vite !

Il était trop tard. Mon meilleur ami n'a même pas le temps de réagir que l'autre voiture fonce rapidement dans le côté droit de la voiture. Un choc pesant parcourt tout mon corps. Je ne sens plus la douleur à mon oreille, mais seulement le mal que me font mes os lorsqu'ils se fracassent un par un.

Je ne peux pas supporter toutes ces blessures. Je sombre dans l'inconscient.

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Voilà ! J'espère que vous avez apprécié la première partie du chapitre quatre. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires et à voter, c'est toujours gentil. ^-^