• Chapitre 8 •

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Il fait froid. L'hiver nous fait sentir sa présence par des rafales de vent glacées et des chutes de neige des plus remarquables. Jamais un froid aussi rude ne s'était abattu sur la Géorgie depuis bien longtemps. Le temps n'est pas le seul a devenir de plus en plus froid ; ma relation ou plutôt le peu de lien que j'avais pu tisser avec Carl subit le même sort que la neige qui craque sous nos pas. Plus rien n'existe entre lui et moi, les mots que nous échangeons sont de la pure politesse ; merci, bonjour, s'il te plaît, de rien, seulement ces quelques petits mots nous gardent en contact. Plusieurs personnes comme  son père ou Maggie avec qui je suis devenue très proche ont essayé de nous réconcilier, mais aucune de leur tentatives n'ont fonctionné. Un soir, j'ai entendu Glenn dire à Maggie, qui était encore une fois persuadée qu'elle pouvait arranger les choses, que Carl et moi étions les seuls à pouvoir régler ce problème mais pour cela il faudrait que l'un de nous deux aille parler à l'autre. Le fait est que lui et moi n'avons pas vraiment de raisons de se faire la tête, on est juste trop différent, ou trop identique. Quand je dis que nous sommes différents, je parle bien évidemment de la conception que l'on avait de notre monde et société avant ces deux dernières années, si l'on s'était rencontré avant tout cela, il est sûr que jamais nous n'aurions échangé ne serait-ce qu'un mot.

 Il y deux ans, une différence de personnalité énorme devait nous séparer, Carl était sûrement le garçon doté d'une forte confiance en soi et d'une popularité qui incitait les autres à le suivre et à croire ses moindre faits et gestes tout comme lui même avait été endoctriné part plus grands que lui. Voilà comment la vie se déroulait à une époque qui me semble maintenant bien lointaine, une sorte de chaîne de comportement s'était installée ; les faibles d'esprits à la recherche d'une personnalité, copiaient plus grands qu'eux et se forgeaient un tempérament dans un moule déjà bien trop utilisé. Quand j'arrivais au collègue ou dans n'importe quel autre lieu public, j'avais l'impression de voir des clones, tous habillés pareil, tous avec le même caractère et à l'afflux de nouvelle mode à imiter. Rare étaient les personnes qui en se regardant dans un miroir renvoyaient leur propre reflet et non celui d'un déguisement qui dissimulait leur style et façon de penser dans le seul but de ne pas se faire rejeter. La société refusait les différences, que ce soit de styles, d'opinions et autres, il fallait se comporter comme les réseaux sociaux le voulaient, comme les célébrités le montraient. 

Lorsque j'y repense, notre monde était égoïste. Désormais que tout cela a disparu et que la population terrestre a était réduite d'environ 60 %, je me suis rendue compte de quelque chose, quelque chose que j'essayais d'éviter auparavant, je ressemble à tout le monde ; je tue pour survivre, j'ai perdu des proches, perdu une part de mon humanité, je marche avec des habits tachés de sang, je suis devenue une machine à éliminer que ce soit humains ou rôdeurs. 

Je me demande si tout cela en vaux la peine, de rester en vie dans le monde d'aujourd'hui, en y réfléchissant bien, je ne vis pas, je survie. Toute ma vie c'est ce que j'ai fais ; survivre, mais avant je savais que ce pourquoi je survivais en valait la peine, j'allais partir étudier à l'université, voyager à travers le monde, rencontrer quelqu'un, trouver un travail qui m'aurais rendu fière et heureuse, me marier et avoir des enfants, puis un jour je me serais éteinte avec en moi la sérénité d'avoir accompli tout ce que je devais faire. Je savais qu'au bout du chemin il y avait quelque chose pour moi. Maintenant je vois mon futur rempli de sang et fuites, sans jamais être paisible et cela pendant encore 80 ans si je ne meurs pas demain. 

Mais d'une part je n'ai pas envie de mourir, même si je dois vivre comme cela encore des années, je veux voir ce monde guérir. Nous l'avons détruit avec nos machines et buildings et bien d'autres choses encore, on s'est comporté comme des imbéciles avec notre planète sans se rendre compte qu'elle n'a pas besoin de nous, mais je refuse de la laisser être habitée par des choses comme des rôdeurs car si nous ne la méritons pas alors qu'en est-il d'eux ?

 Je vais vivre, je vais survivre, pas pour moi mais pour l'humanité et je vais tuer ces rôdeurs jusqu'à mon dernier souffle si il le faut. 

" J'ai repéré une maison pas loin dit Daryl, c'est pas du luxe mais elle fera l'affaire pour la nuit. 

- Bon tout le monde, on va s'arrêter ! les paroles de Rick provoquèrent un soulagement partager par à peu près tout le monde, après un sourire il reprit : Cela fait 4 jours qu'on marche sans vraiment profiter d'une bonne nuit de sommeil donc je pense que l'on en a tous besoin mais demain on repart assez tôt, on a encore de la route à faire

- On va où exactement ? demanda Sacha.

- A la recherche d'un endroit où il n'y aura ni cannibales ou gouverneur fou, répondit Carl.

- Il faut trouver un lieu pour passer l'hiver, la température baisse sévèrement et on ne peut pas se permettre que quelqu'un tombe malade. Nous sommes début décembre donc je pense que rester au chaud jusque mars devrait être pas mal, reprit Rick tout en regardant la carte. "

Je m'approchai de celui-ci et me penchai sur la carte puis en pointant mon doigt sur un endroit je dis : " Blue Ridge vous connaissez ? 

- Oui bien-sûr, c'est une ville assez connu de la Géorgie, pourquoi ? dit Carol.

-C'est la où est la maison de notre tante, elle est très bien située et pas mal cachée par beaucoup d'arbres, en plus de ça elle est énorme avec 6 chambres et à 2 jours de marches d'ici. On pourrait y aller non ? dis-je avec un grand sourire.

- Pourquoi faire encore deux jours de marches alors qu'on pourrait trouver ici ? dit Carl sur un ton froid.

- C'est une proposition, l'endroit est tranquille et situé loin de grandes villes, mais si tu as mieux je t'écoute, repris-je avec un grand sourire. 

En deux semaines de silence presque totale c'est maintenant qu'il se décide à parler lui ?

- Tu me fais rire, répondit Carl.

- Ah oui tu es sûr ? Parce que là tu as  plus un tête de con qu'autre chose, ripostai-je en affichant toujours mon sourire totalement forcé.  "

On entendit des rires provenant de Daryl et James, ces deux la étaient devenu potes et chassaient souvent ensemble malgré le fait que ça ne me plaise pas tout le temps. Carl souffla et voulu répondre lorsque son père l'arrêta pour reprendre : " Vous deux vous vous calmez, on va se diriger vers la maison que Daryl a repéré et là-bas, et seulement là-bas dit-il en nous regardant tout les deux, nous déciderons quoi faire. Allez on bouge !

Je lançai un regard des plus noir à Carl puis m'apprêtai à suivre le reste du groupe qui avait déjà reprit la route et se trouvait un peu plus loin quand tout à coup j'entendis un bruit et me retournai. Une horde de rôdeurs surgit des deux côtés de la route, Carl alerta le reste du groupe et sortit son fusil. 

" - Essaie de bien tirer, Grimes. C'était pas le meilleur moment pour dire ce genre de choses mais c'était sorti tout seul.

- T'inquiète pas pour ça princesse, répondit Carl en me souriant faussement.

Je le regarda, sortis mon arme et commençai à tirer, quand nous avons à faire à une horde de ce genre c'est le moment de sortir les armes car les rôdeurs sont trop nombreux et de toute façon même si le bruit va en attirer d'autres, on est plus à ça près. Le reste du groupe arriva en courant et tous commencèrent à tirer sauf Michonne qui comme d'habitude se servit de son sabre. Malgré le bruit des armes et des rôdeurs, j'entendis Rick crier : " On en tue encore quelques-uns puis on se dirige vers la maison, Daryl tu penses que les alentours seront pareils qu'ici ? 

- Non ils ne viennent pas de la même direction, répondit-il.

- Merde je suis à cours les gars ! cria Tyresse. 

Je pense être la seule à l'avoir entendu mais également la seule à avoir vu un rôdeur s'approcher de lui et le mordre au cou, par reflex je l'ai descendu d'un tir avant qu'il ne puisse d'avantage mordre. On entendit le cris de Sacha, les coups de feu s'arrêtèrent et tous se tournèrent en direction de son frère. Moi je restai à ma place pris par un flashback qui me ramenai un an auparavant, le jour où mes parents sont morts. Je revois mon père se faire mordre au coup, exactement comme Tyresse, sauf que ce jour là je n'avais pas eu le reflex de tirer. Le cri de mon frère m'appelant me sorti de mon flashback, je tournai la tête en sa direction quand je vis un rôdeurs à seulement quelques centimètres de moi, prêt à me mordre.



Just the way you are ( VF Carl Grimes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant