Une nuit d'un noir d'encre s'étendait à l'infini au-dessus du château de Poudlard. Seuls la lumière pâle de la demi-lune et l'éclat diffus des étoiles venaient trouer ce manteau sombre qui s'était abattu sur le domaine. Tout semblait endormi, mais au cœur de cette obscurité qu'ils ne connaissaient que trop bien, quatre adolescents riaient. De doux éclats de rire qui s'envolaient du haut de la tour d'astronomie et transperçaient l'épais silence qui les enveloppaient. Allongés côte à côte le long de la barrière qui les séparait du vide, ils fixaient les constellations qui découpaient le ciel et dont l'un d'entre eux tenait son nom. Plus le volume de leur bouteille de Whisky-Pur-Feu diminuait, plus le ciel se rapprochait, et plus ils riaient. Peut-être qu'un jour, il finirait par les engloutir tout entiers, et ils rejoindraient la noirceur qui les avait engendrés, eux, les enfants nés du mauvais côté.
Mais pour l'instant, ils riaient, sans raison, seulement portés par ce sentiment d'infini qui les entourait durant les nuits comme celles-ci, où ils s'autorisaient à rêver de quelque chose d'autre. De quelque chose de plus grand, d'un avenir différent, d'une fin cachée. Ils tentaient de combler le vide qui menaçait de submerger leurs âmes et d'apaiser la tempête qui faisait rage dans leurs crânes en savourant la brûlure de l'alcool dans leurs gorges et en se perdant dans les cieux. Ils mettaient le feu à leurs entrailles pour combler le vide laissé par cette certitude : rien de ce qu'ils faisaient n'avait de sens. Rien, ni cette existence trop étroite pour eux, ni leurs avenirs tout tracés, ni leurs tentatives de se trouver un but.
S'ils avaient su, tous les autres, les enfants sages, nés du bon côté, qu'il était dur de vivre avec ce trou dans le ventre, ce gouffre qui leur rappelait qu'ils n'étaient bons à rien, et que leurs tentatives d'exister vraiment seraient toujours vaines. S'ils avaient su, ceux qui enviaient leur richesse et leur nom, que derrière l'argent et le pouvoir se cachait des familles brisées et des secrets trop sombres pour en parler. S'ils avaient su, ceux qui les craignaient, que derrière la façade se cachaient des enfants perdus, engloutis par un vide trop profond pour eux. Tous croyaient les connaitre, mais personne ne saurait jamais qu'à la fin de ces nuits passées sous les étoiles, la seule pensée qui traversait leurs esprits embrumés se résumait à :
« Mais au fond, rien n'a de sens. »
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Et voilà enfin posté le prologue de cette histoire qui me tient à coeur depuis très longtemps déjà. Raconter l'histoire de Drago Malefoy, Blaise Zabini, Pansy Parkinson et Théodore Nott, tous Serpentard, tous nés du côté des ténèbres et voués à suivre Voldemort. Le prologue est très court, mais il sert simplement à poser l'atmosphère de l'histoire, et à donner tout son sens au titre, qui a beaucoup d'importance.
Le premier chapitre risque de se faire attendre un moment, bien qu'il soit déjà terminé, car je voudrais m'avancer dans la suite avant de le poster. N'hésitez pas à me laisser un commentaire, que vous ayez aimé ou pas, je suis preneuse, le moindre commentaire peut m'aider à améliorer cette histoire. Et si vous le faites, vous aurez même le droit de vous soulez en haut de la tour d'astronomie avec Drago, Blaise, Pansy et Théo ;)
Je vous embrasse !
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Mais au fond rien n'a de sens.
FanfictionOn raconte toujours l'histoire des vainqueurs, jamais celles des vaincus. Pourtant, durant cette 2ème guerre des sorciers, certains perdants n'étaient pas si différents des gagnants: des enfants entrainés dans un conflit qui les dépassaient largemen...