ALEXIS BLACK

chapitre 32

Quand je finis de lire, Ethan éclate de rire comme si je venais de lui dire la chose la plus drôle de l'univers. Je fronce mes sourcils, déjà épuisée de ce défi.

-Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle?

Il hausse les épaules.

-Je ne sais pas. Probablement, la tête que va faire Austin en nous voyant menottés ensemble.

Je me frotte les yeux comme pour me réveiller de ce cauchemar. Déjà qu'Austin était fou de rage quand je lui ai dit que je ferais équipe avec Ethan. Maintenant qu'il sait que je vais passer 12 heures avec son pire ennemi, son humeur ne s'améliorera pas.

-Arrête de parler et menotte moi, je lui dis.

Il hausse un sourcil, un sourire pervers aux lèvres.

-J'espérais t'entendre dire ça un jour, mais pas dans ce contexte.

Il semble amusé de sa propre blague pendant que je soupire d'exaspération.

-Plus vite on commence, plus vite on finit, je marmonne.

Il m'attrape le poignet droit et m'attache les menottes. Je l'aide à attacher son poignet gauche. Lorsque c'est fait, je regarde nos poignets. Ça y est, je ne peux plus reculer. À moins que j'abandonne, mais ce n'est pas dans ma nature. À partir de maintenant, c'est 12 heures d'affilées avec lui. J'envoie une photo sans plus attendre et le défi commence. Je règle une alarme sur mon iPhone pour savoir quand exactement nous aurons terminés.

Un peu plus loin, j'observe Austin attachés ses menottes avec sa jeune partenaire. Il jette un regard en ma direction et je peux voir à ses poings serrés et à sa mâchoire crispée, qu'il est en colère. Je hausse les épaules pour lui montrer qu'on ne peut rien y faire et qu'il nous reste plus qu'à attendre.

Ethan suit mon regard et commence à sourire à Austin, arrogamment. Austin secoue la tête, lui aussi découragé de son immaturité.

-Hum, je dois pisser, m'annonce-t-il l'air de rien.

Je me tourne vers lui et le détail des pieds à la tête. Il a un sourire angélique, je suis persuadée qu'il ment.

-Tu n'es pas sérieux?

Il hoche la tête en tirant un peu sur son poignet pour m'entrainer vers l'intérieur.

-Je n'entre pas dans les toilettes des gars. Tu pisses dehors ou bien tu te retiens, je réponds en croisant les bras sur ma poitrine.

En faisant ça, je lève son poignet vers moi alors je remets mes bras le long de mon corps.

Il soupire bruyamment comme si c'était la fin du monde, mais prend quand même le chemin pour aller dans les bois.

Quand nous sommes assez éloignés, il s'arrête et n'attend même pas que je me tourne pour baisser sa braguette de pantalon. Je me détourne rapidement le regard en rougissant et je l'entends pouffer dans son coin.

-Tu n'es pas obligée de te retourner, tu sais.

-Ah, la ferme. La prochaine fois tu te retiendras.

Il a un petit rire.

Il tire sur mon poignet ce qui m'oblige à me déplacer vers lui. Je sens mes joues s'enflammer sachant que ma main est beaucoup trop près de lui. Quand je l'entends remonter sa braguette, je tire à mon tour sur son poignet. Je marche d'un pas rapide devant lui. Son regard dans mon dos pèse lourd quand il me demande :

-Pourquoi tu es si rabat-joie? Tu ne souris jamais ou quoi?

-Je ne suis pas rabat-joie. Tu m'énerves c'est tout, et puis, je souris souvent.