ALEXIS BLACK

chapitre 61

Je m'approche du professeur les pieds tremblotants. J'ai l'impression que je vais tomber à toutes les deux secondes tant ma démarche est chancelante. Le professeur me regarde avec de la pitié dans les yeux et j'en déduis que la situation ne peut que se dégrader. Ils savent où je suis, alors pourquoi ne viennent-ils pas me chercher?

J'attrape le combiné et le colle à mon oreille. La fraicheur du plastique est aussi désagréable que la voix que j'entends.

-Bonjour Alexis.

C'est une voix modifiée. On dirait presque un robot. Une décharge électrique me traverse le corps. J'avale de travers ma salive.

-Qui est-ce?

Question idiote. Comme s'ils allaient véritablement me répondre. La personne derrière le téléphone se met à rire doucement. Un rire doux, mais rauque à la fois. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi effrayant.

-Tu vas faire exactement ce que nous allons te dire.

Ça ne sent pas bon du tout.

-Et pourquoi je ferais ça?

La voix se fait plus dure, comme si la personne s'impatientait.

-Nous ne pensons pas que tu sois en état d'argumenter vu ta situation. Nous détenons ton père, le célèbre et surtout, ridiculement riche Charles Black.

Je ne dis rien. J'attends la suite. Pour mon père, je serais prête à faire n'importe quoi.

-Tu es nouvelles ici, mais tu dois tout de même connaitre les lieux. Présente-toi à l'auditorium. Descends au Hall d'entrée, longe le corridor principal et puis tourne à droite.

Je jette un regard aux élèves derrière moi. Ils sont tous en train de m'observer avec de la panique dans les yeux. Je crois même reconnaitre de la haine derrière certains. Ils se disent que c'est de ma faute.

Ils ont raison.

Je chuchote :

-On ne me laissera peut-être pas sortir.

-Trouve un moyen. N'importe lequel.

-Mais...

-Nous avons ton petit-copain.

Oh non...

J'imagine qu'ils parlent d'Ethan. Putain de bordel de merde. On est foutu. Ils détiennent Ethan. Qu'est-ce que je suis supposée faire maintenant? Ils sont peut-être des centaines!

-Tu as 5 minutes.

La ligne coupe et un silence traumatisant emplit mes oreilles. J'accroche le téléphone au mur et me tourne vers le reste de la classe. Le professeur s'approche lentement, probablement aussi craintif que moi. Je jette un regard à la porte, elle est probablement barrée que de l'extérieur. Ce qui veut dire que je peux sortir.

Malheureusement pour moi, le prof se met devant la porte ayant suivi mon regard peu subtile, je l'avoue.

-Laissez-moi sortir.

Il secoue la tête d'un air navré.

-Ils vont vous tuer si je vous laisse partir.

-Écoutez, je n'ai que très peu de temps. Si je ne me pointe pas, ils tueront Ethan Anderson, mon père et probablement tous ceux qui se trouvent dans cette classe quand ils viendront me chercher.

Les lèvres de l'homme se pincent, il baisse la tête face à ce dilemme. Je croise les doigts pour qu'il me laisse partir.

-C'est très courageux de votre part, mademoiselle Black, dit-il en relevant la tête, mais je ne peux vous laissez partir.