chapitre 64

12.3K 869 121
                                    

Les médicaments s'échappent de leurs capsules et s'étendent partout sur le sol de la petite pièce. Je n'en fais rien, la bouche ouverte, je n'arrive pas à sortir de ma surprise.

-Oh non, s'exclame l'infirmière en regardant mon dégât.

Elle se penche pour les ramasser. J'aimerais pouvoir l'aider, mais je suis tétanisée sur place.

Devant moi, Ethan est allongé dans son lit, me renvoyant la même expression que la mienne. Surpris, il se frotte les yeux, comme si c'était pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Puis, son expression change, ses traits se durcissent, ses sourcils se froncent et son regard devient glacial.

***

Deux semaines plus tôt.

-Je t'aime Alex... depuis le premier jour où je t'ai vue.

Mes larmes coulent de plus belle. Je ne peux pas supporter ses adieux. Je dois absolument faire quelque chose. Son nez se met à saigner et le sang continu de couler de sa bouche. Si nous ne faisons rien dans l'immédiat, il mourra dans mes bras. Mes mains tremblent et c'est à regret que je lui lâche la main.

Il est hors de question qu'Ethan Anderson meurt.

Je me lève tremblotante, essuies mes larmes d'un revers de main et m'avance vers l'hélicoptère. Le pilote est en train de faire une inspection ou je ne sais trop quoi.

-Nous devons transporter un blesser à l'hôpital sur-le-champ, je m'adresse à l'homme.

Le pilote me regarde à peine.

-L'hélicoptère a été endommagé, j'ignore si c'est assez sécuritaire, désolé.

Je serre les poings : je m'en fiche! L'hôpital n'est pas à plus de 2 kilomètres. Ethan mourra si on ne le soigne pas. Je suis consciente que je suis égoïste, que la vie du pilote serait en danger et qu'il y a d'autres blessés, mais je suis incapable de faire autrement.

-Il s'agit du fils de l'ex-président Christopher Nicholas Anderson. Il va mourir s'il ne s'y rend pas.

Le pilote lâche enfin le tableau de bord des yeux pour les posés sur moi. Le mot « président » lui a peut-être fait changer d'idée? Dans son regard, on dirait qu'il a un peu de pitié envers moi.

Il soupire lentement :

-Même si je voulais, je ne pourrais pas. Les ordres sont qu'aucun véhicule, aérien ou pas, ne devait pénétrer ni quitter le territoire.

J'explose, perdant patience. Chaque secondes comptent!

-Je n'y comprends rien! Vous dites que vous feriez tout pour notre sécurité et notre protection, mais quand l'un de nous s'apprête à rendre l'âme, vous croisez les bras en attendant le moment véridique! N'oubliez pas votre mission de départ : nous protéger Ethan et moi.

Il jette un regard vers le toit, puis le reporte vers moi. Je sais qu'il hésite, alors je continue.

-Personne n'attaquera, ils savent que nous sommes plus que prêts maintenant. Ils ne sont pas stupides! Et de plus, imaginez tous les honneurs que vous recevrez lorsque vous sauverez le fils de M. Anderson!

Il se gratte la tête comme pour mieux réfléchir. J'ai l'impression que ça lui prend des heures quand il relève finalement la tête.

-D'accord. Amenez-le.

***

On a embarqué Ethan dans l'hélicoptère, et presqu'aussitôt, ils étaient partis. Il ne restait plus qu'à croiser les doigts. J'ignorais s'il s'était rendu à temps jusqu'à ce qu'on m'en donne la confirmation quelques heures plus tard. Je n'avais jamais été autant soulagé de toute ma vie.

ALEXIS BLACKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant