Le Jour Même

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~PDV Extérieur~

Lorsque Camille s'est réveillé, il avait une main posée sur le torse de Bertrand pas encore debout lui, alors il l'enleva et déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de se lever et de l'attendre pour avoir son cadeau d'anniversaire. Il s'habilla d'un tee-shirt et d'un jean avant d'aller dans l'entrée prendre ses baskets et aller à la boulangerie chercher des croissants et le courrier de Bertrand, il verra pour le sien plus tard.

Un fin sourire aux lèvres, il remontait avec un énorme carton dans les mains et le sachet en papier de la boulangerie dessus. Malgré que ça soit surement pas vrai, Camille se demandait si ce truc est pour lui ou pas. Il avait le droit, c'était son anniversaire. Il poussa la porte avec les fesses et la referma avec le talon avant d'aller poser toutes ses affaires sur la table. Il se jeta ensuite sur le canapé et alluma la télé le temps que Bertrand arrive.

Les heures défilaient et Camille s'impatientait légèrement, il savait très bien que Bertrand dormait tout le temps très longtemps mais c'était devenu un supplice maintenant. Il était devant une émission sans intérêt et fixait l'horloge de son téléphone en espérant que son bien-aimé arrive enfin.

Puis il abandonna, après tout Bertrand n'avait pas le droit de lui en vouloir aujourd'hui, le 18 septembre, alors il éteignit la télé, attrapa un croissant et alla dans la chambre, Bertrand déteste qu'on mange dans la chambre alors il le fit.

Camille hésita entre deux méthodes à la vue de son Bertrand endormi sur le lit, soit lui hurler un énorme "Debout !!!" Soit sauter sur le lit pour qu'il se réveille. Il avait choisi la deux et s'était jeté en détente sur le lit, faisant rebondir Bertrand qui tomba au sol et roula dessus. Camille éclata alors de rire et croqua dans le croissant tout en remontant un Bertrand encore endormi sur le lit. Il chercha comment le réveiller puisque ça n'a pas marché, alors il s'assit à califourchon sur le bassin de Bertrand et déposa des baisers sur son torse froid, mais doux.

Sauf que rien, Bertrand ne réagissait toujours pas, alors Camille se redressa et fit la tête en croisant les bras sur sa poitrine, avant de dire avec une voix d'enfant :

- Allez... Debout maintenant, c'est plus drôle ton jeu...

Mais toujours aucune réponse de Bertrand, donc Camille fut pris d'une bouffée d'inquiétude et posa deux doigts tremblants sur le cou de son bien-aimé. Rien, pas un bruit traversait le corps de Bertrand. Alors Camille sentit immédiatement sa respiration s'accélérer avant qu'il secoue l'endormi pour le réveiller, même si il savait bien que c'est impossible, il poussait des gémissements plaintifs et appelait Bertrand pour qu'il redonne signe de vie, mais toujours rien, alors il se laissa tomber à côté de lui et serra le corps sans vie de Bertrand contre son torse agité par une respiration rapide, une cascade de larmes embuant déjà ses yeux et inondant ses joues.

Camille était agité de violent spasmes et serrait toujours Bertrand contre lui, espérant entendre à nouveau sa voix ou juste le voir esquisser un geste pour enlever toutes les larmes qui recouvraient son cou. Mais rien. Le brun ne savait absolument pas quoi faire, il se berçait en serrant Bertrand contre lui dans l'espoir d'étouffer ses pleurs. Mais non, il n'a pas réussi.

Puis il s'est redressé et s'est traîné jusqu'à la salle, Bertrand posé dans ses bras en princesse, il a attrapé son téléphone et a envoyé un message à la première personne qui lui passait par la main dans son répertoire, en l'occurrence Valérie.

- Viens m'aider
- De quoi t'as besoin aujourd'hui mon Camille ?
- D'aide...

Il n'eut plus la force de tenir et se laissa tomber dans le canapé à côté en serrant une nouvelle fois Bertrand contre lui. Ses larmes étaient de plus en plus rapides sur ses joues et coulaient de plus en plus bas dans le dos de Bertrand qui ne faisait encore aucun geste. Le brun sanglotait sans savoir quoi faire pour retrouver son bien-aimé parce qu'il ne voulait pas qu'il parte, malgré tout, il avait besoin de lui maintenant, il pouvait pas partir comme ça.

Lorsque Valérie arriva, elle avait un léger sourire en coin, c'était pas souvent que le brun faisait venir du monde pour son anniversaire, mais elle déchanta rapidement en ouvrant la porte pas fermée à clefs. Le spectacle qui se déroulait devant ses yeux était plus que déroutant. Camille qui pleurait en serrant Bertrand contre lui, qu'est-ce qu'il s'était passé ici franchement ? Elle s'approcha doucement du brun et posa une main sur son épaule, alors il tourna son regard presque implorant vers Valérie avant de lui dire :

- Aide-moi...
- Qu'est-ce qui se passe ?

La femme jeta alors un regard vers Bertrand, soit il dormait, soit il était très bon comédien puisqu'il n'avait pas dit un seul mot depuis qu'elle était arrivée dans l'appartement. Elle fronça quelques secondes les sourcils et senti des larmes lui brûler les yeux, puis la peur de comprendre la situation prendre possession de son esprit, alors elle ouvrit ses bras au brun qui n'arrêtait pourtant pas de serrer Bertrand contre lui, pleurant à chaudes larmes. Donc elle posa deux doigts sur le cou du niçois et rien, c'était le même vide qu'avait entendu Camille. Donc elle fut prise de tremblements, et elle chercha quelques secondes quoi faire avant de prendre son portable et aller téléphoner dans le couloir.

Après ça, elle chercha qu'est-ce qu'elle allait faire pour aider Camille. Parce que pour l'instant c'était lui qui avait le plus besoin d'aide, alors elle le fit lâcher le corps sans vie de Bertrand avant de le pousser dans un fauteuil dans lequel il n'eut pas le force de se relever tant ses sanglots étaient violents. Il se recroquevilla alors sur lui même et n'écouta plus rien de ce que Valérie lui disait, ses oreilles bourdonnaient et son esprit passait en boucles des images de lui et de Bertrand a faire n'importe quoi dans cet appartement. Il avait envie de crier tant il avait mal au cœur, il avait envie de tout laisser tomber, il avait envie de revoir Bertrand, il voulait revoir son sourire et chacune des choses qui le rendait exceptionnel. Alors il resta plongé dans ses sanglots, à ne savoir comment exaucer ses pensées.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne vit plus une trace de Bertrand, seule Valérie était là, elle pleurait elle aussi. Le brun se releva, paniqué et... Paniqué. Il essaya de se maîtriser pour demander où il est passé, elle lui répondit qu'elle est désolé mais qu'il devait partir. Pris d'une bouffée de colère, Camille eut envie de frapper un mur, mais il évita et alla juste dans la cuisine avec le peu de force qu'il lui restait pour prendre du chocolat, même si il est moins que sûr que ça marche cette fois-ci.

Il s'était assis devant l'ordinateur, pour lire des passages de sa vie avec Bertrand, des bons passages de vie, pour s'imaginer à nouveau tout ses baisers et ses caresses qu'il donnait à son bien-aimé et qu'il rêverai de continuer à le faire. Ses yeux embués lui perturbaient la lecture mais il y arrivait un peu. Puis, il est arrivé au dernier chapitre, avec plus aucun morceau de chocolat, il est arrivé à la lettre de Bertrand. Donc, il l'a lue, malgré ses larmes qui devenaient encore plus puissantes qu'avant, et il a fini à pleurer sur le bureau où était posé l'ordinateur.

C'est toi mon parfait... Comment je fais maintenant hein... Je t'aime Bertrand...

Furent les mots qu'il a rajouté en bas de la lettre, avant de laisser ses sanglots prendre possession de son corps. Mais il se redressa et prit la direction de sa chambre, une démarche digne d'un zombie tant il n'en pouvait plus. Il se laissa tomber à genoux devant la porte de l'armoire, frottant d'abord ses yeux avec son bras avant de l'ouvrir. Il vit immédiatement le carton, qu'il n'avait pas pensé à fouiller lorsqu'il cherchait son cadeau, il l'attrapa et le posa sur ses jambes après s'être assis en tailleur.
La boîte était énorme, environ la moitié de la taille du brun qui commença à l'ouvrir. Pour tomber sur un papier cadeau, une seconde boîte enveloppée de papier cadeau, de la même taille que le carton. Camille l'enleva de là et regarda l'emballage quelques secondes, ses larmes tombant dessus et sa gorge nouée, il l'ouvrit et jeta le papier de chaque côté de lui, presque énervé.

Une peluche. Un lapin brun. C'était ça le cadeau de Camille. Un lapin brun avec ses grands yeux caractéristiques des dessins de Bertrand, donc le montagnard poussa un gémissement plaintif avant de continuer à le regarder entièrement. Le lapin était habillé d'un costard blanc pour contraster avec la couleur de ses poils et une légère cravate rouge était nouée autour de son cou. Le brun tourna la peluche, et au dos il y avait écrit dans les poils bruns :"Je t'aime mon Camille." Les sanglots du concerné reprirent, encore plus forts qu'avant, il sera fort la peluche contre lui, dans l'espoir d'aller un peu mieux comme ça, mais non.
Un lapin ne pouvait pas guérir un cœur brisé par la vie. Un lapin ne pouvait pas soigner les intenses brûlures qui prenaient possession du corps de Camille. Un lapin ne pouvait pas faire revenir Bertrand...

18/09

After You [Infinie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant