After You [Infinie]

36 Jours Après

Je suis arrivé hier et je n'en peux déjà plus. Assis en tailleur dans un coin de mon appartement, je suffoque. Je m'étouffe et à la dernière seconde l'air revient, avant de disparaître de nouveau, ma peluche est posée devant moi, ton lapin brun, il me regarde d'un air presque psychopathe, sadique. Sauf que je ne dis rien, j'ai l'impression d'avoir de la compagnie, je ne sais absolument pas pourquoi.

Les questions dans ma tête ont changées, maintenant je me demande ce qu'il y a après la mort, Paradis ou vide ? Monde parallèle ou silence ? Paix ou Guerre Intérieure ? Mon esprit est littéralement parti loin de moi, si il le faudrait je serais capable de tuer quelqu'un, de faire un massacre, pour espérer passer une heure avec toi. Pour remonter le temps et pouvoir t'enlacer et t'embrasser jusqu'à ce que tu me quittes à nouveau. Est-ce réellement la folie qui me donne ses coups dans la tête ? Ou est-ce le sang que mon bras déverse ? Le bon sens que je pouvais posséder avant a disparu, enterré lui aussi, alors voilà, j'en ai plus rien à foutre de tes dernières volontés, après tout, si je dérape tu n'en sauras rien !

La colère m'embrume les yeux un peu plus chaque seconde, me plongeant dans un univers que je ne connaissais absolument pas au paravant, même mes mots sont absolument pas ordonnés, parce que personne ne liras jamais ces putains de lettres ! Personne ne comprendra jamais la souffrance qui me ronge totalement, chaque partie de mon corps en étant contaminé comme un virus qui finira sûrement un jour par être mortel.

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Je suis désolé pour ma colère, ce n'est absolument pas de ta faute, c'est surtout du à ton absence, à la fatigue, à la fin, la soif et le manque. (Je pense que tu sais que quel manque je parle) C'est tellement long... Jours après jours, minutes après minutes, secondes après secondes, je me sens un peu plus mal si cela est encore possible. Je ne sais absolument plus quoi faire pour passer ce temps dans l'espoir de t'oublier et que mon coeur se répare, parce que de toute manière, j'ai peur de te tromper, parce que j'ai l'impression que ma douleur sera bien pire après si c'est possible.

Je pense que la chose bizarre dans tout ça c'est que cette horrible douleur est devenue routine. Par je ne sais quel maléfice j'ai réussi à intégrer ça dans mon quotidien, si rester chez soi à pleurer et à ne plus savoir quoi faire est un quotidien.

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Aujourd'hui, je ne suis pas venu te voir, et tu ne sais pas à quel point je me sens mal pour ça, mais mon corps tout entier est rouillé, chaque mouvement me fait plus mal que le précédent et moins mal que le suivant, alors j'ai abandonné.

Martial est passé, une nouvelle fois, toujours aussi sympa avec moi il a réussi à me faire manger un peu de légumes, je ne sais plus lequel. Je n'ai pas réussi à dire un mot, ni sourire à l'une de ses blagues pour lui faire plaisir, non, je suis resté l'ombre de moi-même, n'écoutant que vaguement sa voix et en ressassant toujours un peu plus notre passé. C'est fou comme maintenant j'ai l'impression que j'aurais pu faire bien plus, qu'on aurait pu faire bien plus de choses, partager bien plus de souvenirs et moi te donner bien plus que ce que j'ai pu faire, c'est à dire rien à part mon amour fou qui maintenant me tue.

Lorsqu'il est parti, il s'est agenouillé devant moi et m'a demandé, avec son habituel sourire :

«Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?
- Lui apporter des fleurs...»

Ma gorge m'a brûlée sur ses mots mais j'avais besoin de savoir que quelqu'un était venu te voir aujourd'hui au moins, alors il s'est redressé, m'a dit qu'il le ferait, avant de quitter l'appartement, et que moi j'arrive à me relever pour aller la fermer à clef, même si je n'en avais plus rien à foutre qu'on puisse me cambrioler, parce qu'ici aucun n'objet n'a ta valeur mon amour.

24/10