12 Jours Après

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Il faisait froid ce jour là, sûrement parce que l'automne est là. Un vent froid venait frapper mon visage tandis que je marchais dans la rue. J'étais habillé du costard cravate de ta première émission, celle ou pendant le débrief tu me matais le cul, enfin je crois. Il devait être 9 heures, et même si je n'ai pas dormi de la nuit, je trouvais ça tôt. Le soleil était à peine levé et presque personne ne rodait dans les rues. Je me suis perdu à un moment. Dans une petite impasse ou j'ai pleuré un bon coup, parce que je ne voulais pas le faire devant les autres. Parce qu'aujourd'hui c'est ton enterrement...

Je suis arrivé au cimetière avec une heure d'avance, je sais pas pourquoi j'ai voulu arriver ici avec tant de temps d'avance. Mais en tout cas, j'ai dit une phrase, que je suis ton petit-copain, alors j'ai pu te voir en premier.

Tu étais là, allongé dans un cercueil en bois blanc. Ta peau avait une couleur pâle et tes yeux étaient clos. J'ai eu mal au coeur en me disant que je ne pourrais plus les voir, j'ai eu mal au coeur en te voyant si immobile, si... Si mort. Cet enterrement, c'est comme un coup de massue, parce que voilà, tu seras à tout jamais sous la terre, tu seras à tout jamais à au moins deux mètres de moi.

Je me suis mit à ta droite, et j'ai doucement prit ta main. Ta peau était froide mais ce léger courant est passé dans mon corps. Ce courant électrique que j'ai ressenti à partir de la première fois où tes lèvres ont rencontrées les miennes, donc j'ai sourit, et vu que j'étais seul, une larme à perlé de mon œil.

Je t'ai regardé, pendant ce qui m'a parut une minute. Ton visage si bien dessiné, tes lèvres bleuies par le manque de sang et tes cheveux ébouriffés mais pourtant si magnifiques. Tes paupières avaient une légère couleur violacée et ton cou était orné de tâches bleues et violettes, je n'ai pas su si c'était ta maladie ou des suçons que j'aurais pu te faire. Ton costume contrastait parfaitement avec le cercueil, tu portais une chemise rouge, une cravate noire, une veste de costume noire elle aussi et un jean. Je pense que je pourrais te trouver beau même avec une grippe et cloîtré au lit, mais là tu continuais de resplendir. Alors je t'ai dit, je t'ai susurré :

«Je t'aime mon Bertrand.»

J'ai rangé ton téléphone dans ta poche, je sais pas pourquoi, peut-être que j'espérais qu'un jour tu te réveilles et que tu soies coincé sous terre, et je t'ai mit ta montre au poignet. Puis j'ai recommencé ma contemplation de toi, sans bruits. Et j'ai pensé à tes dernières paroles, et aux miennes aussi. Aux dernières que tu as dû entendre de moi. Pour toi ce devait être :

«Raconte moi une histoire Amour...»

Et moi ça devait sûrement être :

«Je t'aime...»

Un léger sourire s'est alors dessiné sur mon visage, mais mes joues m'ont fait mal tant j'avais pas sourit depuis longtemps, parce que j'étais satisfait, parce que mes dernières paroles étaient parfaites selon moi. Et après ça, j'ai eu un coup de stress, étais-tu parti dans ton sommeil ? Ou alors j'aurais pu te sauver au milieu de la nuit ? Alors doucement, j'ai caressé ta main de mon pouce, et ta sœur est rentrée. C'est fou comme elle te ressemble. Mais ce n'est pas toi non plus. Lorsqu'elle m'a vu, un sourire s'est dessiné sur ses lèvres, mais pas les miennes, et elle m'a dit :

«Merci.»

Je n'ai pas pu comprendre pourquoi elle avait dit ça tout de suite, puisqu'elle s'est tournée vers toi, et à séché ses larmes avec sa manche avant de s'approcher du cercueil, et remonter ta manche. Sur ton bras, il y avait mon nom, écrit en lettres noires. Elle t'a regardé et m'a dit :

«Dans son testament, il a demandé à avoir ton nom écrit sur le bras, il nous avait dit avant que c'était pour te garder près de lui pour l'éternité, il t'aimait vraiment beaucoup, ça se ressentait lorsqu'il nous parlait de toi. Donc voilà pourquoi je te remercie, tu as réussi à t'occuper de mon incapable petit frère même si il t'a repoussé.»

Je ne lui ai rien répondu, parce que je n'ai rien trouvé à dire. J'ai juste doucement laissé ta main glisser de la mienne, avant qu'elle se dépose sur le fond. J'ai ensuite doucement caressé ta joue, les larmes me montaient aux yeux, avant de partir. Bien trop loin de toi...

30/09

After You [Infinie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant