After You [Infinie]

35 Jours Après

«Pourquoi est-ce que tu es si cruel ? Pourquoi est-ce que tu m'as lâchement abandonné ? Moi l'amoureux transi prêt à décrocher la lune pour toi si tu me le demandais. Sincèrement, était-ce une coïncidence le fait que tu partes loin de ma vie le jour où j'avais le plus envie de t'y voir ? Mais j'ai besoin de savoir, comment est-ce que tu es parti ? Ça fait un mois et je vais devenir fou si je n'ai pas la réponse, et je vais finir par me jeter d'un pont avec du plomb au pied pour ne jamais pouvoir remonter à la surface dans l'espoir que toi et toi seul puisse me refaire vivre par la suite, même dans un monde de désolation et de tristesse que peut être celui de la mort, il me suffirait de pouvoir te serrer dans mes bras pour remédier à ça, à sentir ton souffle dans mon cou et tes mains dans mes cheveux. Alors s'il te plaît, donne moi une façon de ne plus souffrir de cette façon. J'ai l'impression que tous les membres de mon corps veulent partir un par un à cause du mal qui me consume petit à petit, à cause de mon coeur qui m'absorbe toujours un peu plus dans un univers sombre et si douloureux lorsque je ne t'y vois pas.»

Seul le silence m'a répondu. Les roses posées sur ta tombe n'ont pas bougées d'un millimètre et toi tu n'as rien dit. Je devais avoir l'air d'un con à parler à un sourd. Alors je me suis laissé tomber à genoux devant ta pierre tombale, relisant pour la énième fois ton épitaphe, et j'ai pleuré, ma tête posée dans mes mains froides et tremblantes, j'ai pleuré pour toi et à cause de toi, sombre mélange. Je t'ai donné mon monologue le plus long depuis 35 jours et tu n'as rien dit, tu ne m'as toujours pas donné un seul signe, rien.

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Chaque jour, Martial passe chez nous et essaye de me faire sourire, même si ses blagues sont très limites, il a réussi, deux fois, je l'ai jamais vu aussi heureux avant. Mais moi je le suis pas, je lui souris pour qu'il arrête, pour qu'il abandonne et me laisse tomber, me laisse broyer mes idées noires seul. Pourtant, je sais très bien que si il ne vient plus je vais sûrement quitter ce monde, ta mort à été le régime le plus efficace que n'importe qui ai pu faire, parce que ce que je mange, je le vomis quelques secondes après, voire minutes si on est chanceux.

Alors voilà, je te le dis sincèrement, j'en peux plus. J'en peux plus d'essayer de respecter tes dernières volontés et pourtant ne pouvoir faire rire personne, ne pouvoir sourire même pour de faux, ne plus pouvoir respirer et étouffer lorsque ma triste vie me rappelle ce qu'il s'y passe...

Les journées se sont transformées en années pour moi, les minutes en heures et les secondes en minutes, donc je n'en peux plus, je me perds dans mes pensées et m'en fait ressortir à chaque fois un peu plus malade à la vue dans l'un de mes souvenirs de ton doux visage. Et le pire, c'est que je me sens nul, parce que je suis si frustré et bloqué que je n'arrive même pas à passer une journée sans sentir ton parfum, je suis malade ? Je suis dépendant de toi ? Je suis amoureux... Amoureux à en crever pour te revoir...

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J'ai finalement abandonné ma quête d'une réponse pour retourner chez toi, chez nous appelle le comme tu veux, mais finalement, je n'en avais pas envie. Alors je me suis arrêté, au milieu des marches d'escalier, et je me suis retourné. Avant de les descendre aussi lentement que d'habitude. Avec une seule idée :"Rentrer chez moi."

J'ai marché dans les rues grisées et froides de Paris, les nuages rendant l'atmosphère plus que pesante. Et je suis allé jusqu'à mon appartement. Celui qui je j'avais abandonné pour venir te voir, pour m'occuper de toi au cas où tu aurais une nouvelle crise, j'ai déverrouillé la porte et j'ai tout redécouvert. Chaque centimètre carré me semblait lointain, inconnu, alors j'ai cherché où aller, en m'orientant comme je pouvais avec mes souvenirs plus que disparus, archivés. Tu n'étais jamais venu ici, donc ton odeur n'y était pas, alors voilà, je vais faire une cure de désintox, c'est étrange, vouloir se débarrasser d'un besoin de sentir quelqu'un qu'on aime proche de soi lorsqu'on ferme les yeux et qu'on espère. Qu'on espère retrouver cette personne un jour...

23/10