7 Jours Après

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Comment je vais ? Comment je vais ? Cette question on me la pose sans cesse sans que je sache réellement y répondre. Pourquoi ? Parce que je me la pose à moi même...

Ça fait une semaine, une semaine que tu n'es plus là. Une semaine que je passe mes journées à me dire que rien n'est arrivé, que tu vas passer la porte d'entrée et venir m'embrasser. Une semaine que je me dis que tout ça n'est qu'un cauchemar, que je vais me réveiller et que tu seras dans mes bras, à te plaindre que 5 heures c'est bien trop tôt pour se lever. Sauf que non, je ne dors plus. Je mange juste assez pour rester conscient et ça fait longtemps que j'ai pas revu la lumière du jour.

Aujourd'hui, je suis sorti pour la première fois depuis que tu m'as quitté. J'avais besoin de parler à quelqu'un, à toi essentiellement, mais je n'ai pas pu faire cette chose étrange puisque je ne sais pas où tu es. Donc je suis allé chez Valérie, parce que tu l'apprécies et que je me disais qu'elle aussi devait avoir besoin de parler avec quelqu'un. Donc j'ai péniblement erré dans les rues de Paris, laissant mes pieds me guider où ils voulaient.

Je me suis retrouvé devant le bar où on s'est rencontrés. Tu t'en rappelles ? Ce soir où tu m'as hurlé que je devais te laisser tomber parce que tu étais, selon toi, un cas désespéré. Sauf que crois-moi ou non, je ne regrette rien. Je ne regrette absolument pas de t'avoir couru après et de t'avoir embrassé. Je ne regrette pas les mois qu'on a passé tout les deux. Et ça je ne le regrette pas parce que j'ai toujours su que tu me manquerais à un moment. Alors voilà, maintenant, tu me manques...

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Je ne sais pas si tu vois de quel manque je parle, parce que c'est très loin du manque de lorsqu'une personne est loin de toi, non, c'est bien plus, c'est comme si on m'avait arraché une partie non négligeable de mon coeur, comme si... Comme si seul toi avait cette pièce manquante, maintenant réduite en poussière...

(Je sais très bien que maintenant tu dois te dire "J'avais raison" pour le moment où tu m'as dit que je devais te quitter, parce que j'allais pleurer ton départ.)

Ce manque, c'est comme une brûlure, comme si on t'appliquait un fer blanc sur la poitrine. Comme si chacune de tes respirations étaient douloureuses, comme si chacun de tes pas devenaient laborieux et durs. Comme si maintenant tu songeais à toutes les choses que tu n'as pas pu faire avec la personne que tu aimes...

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Après avoir pleuré sur le chemin, je suis finalement arrivé chez Valérie. Dès qu'elle a ouvert la porte j'ai su que tu lui manquais à elle aussi, parce que ses cheveux étaient ébouriffés, sa peau pâle et ces yeux étaient vidés de leur vie habituelle. Sauf qu'elle a eu l'air surprise de me voir, comme si j'étais le centre du monde à présent, mais tu sais très bien que je déteste ça au plus haut point. Alors pour toute réponse, je l'ai prise dans mes bras. Je lui ai fait un câlin silencieux, je sais pas si il témoignait de ma douleur mais elle a pleuré sur mon épaule, donc je l'ai consolée comme je te consolais, en lui frottant doucement le dos et en la serrant un peu plus contre moi. Aucun mot n'a franchi mes lèvres, et foncièrement, j'en avais pas envie. Je n'avais pas envie de parler de toi, parce que Valérie allait sûrement utiliser le passé comme tout le monde, et c'est pas bien de parler de toi au passé, parce que tu n'es pas loin pas vrai ?

Je suis resté à la serrer contre moi quelques minutes, et une fois qu'elle a eu fini de pleurer, elle s'est écartée de moi et m'a demandé, les yeux dans les yeux, la même chose que tout le monde :

«Comment tu vas ?»

Je n'ai pas répondu.

25/09

After You [Infinie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant