28 Jours Après

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Assis dans ton fauteuil, je fixe le mur blanc en face de moi, sur le canapé à côté il y a toute notre histoire, reliée en une sorte de livre. J'ai imprimé tes textes pour pouvoir les lire sans devoir allumer l'ordinateur et me ruiner les yeux, il faut très sombre maintenant chez toi. Parce que je n'ai pas la force d'ouvrir les rideaux, je n'ai plus la force pour rien. Ça fait deux jours que je ne suis pas revenu te voir, et je suis un peu plus tourmenté par ça, j'ai l'impression de t'avoir abandonné, sauf que je ne peux plus rien y faire. Mon corps n'est plus que de la charpie reliée par quelques muscles. J'ai à peine la force d'écrire ses feuilles et s'en est presque tragique tellement c'est nul.

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Mais je me suis redressé, et j'ai attrapé mon téléphone. Parce que je ne fais que me laisser mourir maintenant. Et ça non plus tu veux pas que je le fasse, alors je l'ai déverrouillé, et j'ai envoyé un message à la première personne qui me tombait sous la main, et en l'occurrence : Martial. Je suis sincèrement désolé que tu penses que je puisse te délaisser en l'appelant lui et pas quelqu'un d'autre, mais c'est réellement la première personne de mon répertoire. Alors j'ai eu mal aux yeux à cause de la lumière au début, mais finalement, j'ai réussi à écrire, malgré mes mains tremblantes :

"Vient chez moi."

C'est tout. Je n'ai même pas formulé un "Merci" ou un "S'il te plaît" mais on peut me comprendre, je suis à deux doigts de te rejoindre mon amour. Même si ça m'intéresse légèrement de pouvoir ôter toute ma peine pour retrouver la couleur de tes iris et cette lumière d'amoureux qui brillait dedans à chaque fois que ton regard croisait le mien, retrouver ton légèrement sourire en coin et ta voix enchanteresse.

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A cet instant, je me suis demandé réellement où tu étais. Ce que tu faisais. Et j'ai eu une lance dans le coeur à cet instant, en m'imaginent que tu m'avais délaissé et que tu avait tourné la page, pour t'amouracher de quelqu'un d'autre que moi. Alors des larmes ont coulé de mes yeux, et j'ai écarté cette option loin de moi, tu m'aimes pas vrai ? Et tu as dit que tu allais me surveiller de là-haut ? Donc tu ne dois sûrement pas m'avoir abandonné si facilement. D'ailleurs, rassure-moi, il y a bien un après la vie ? Dis-moi que tu n'es pas dans un univers parallèle où tout est noir autour de toi, comme si tu étais en train de dormir, je t'en supplie mon amour, rassure-moi... Parle-moi... Donne moi un dernier signe...

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«Hey ! Combal !»

J'ai relevé la tête et je l'ai vu, Martial, il était vraiment venu ? Où je suis dans l'une de mes hallucinations ? Je l'ai regardé, un peu perdu, cherchant ce qu'il faisait là je pense, mon cerveau a tendance à me subtiliser des souvenirs de temps à autres, surtout les plus importants j'ai l'impression. Un sourire est apparut sur le visage de la personne devant moi avant qu'il s'agenouille et me demande :

«Pourquoi tu as voulu que je vienne ?»

Je n'ai pas répondu. J'ai haussé les épaules tout en détournant le regard, alors il a soupiré et s'est relevé avant de me dire :

«C'est vachement sombre ici, est-ce que tu as ouvert ses fenêtres au moins une fois ?»

Je sais que c'est de l'humour, mais je n'ai pas sourit, sauf qu'il ne s'est pas dégonflé et m'a dit, tout en ouvrant les volets et les fenêtres :

«Je suis venu ici alors que t'as même pas été sympa avec moi, alors tu peux au moins me parler un peu Cam's.
- Merci.»

Ma voix est toujours plus rauque, et je crois qu'il en a eu peur, puisque je l'ai vu sursauter avant de comprendre que c'était moi qui avait dit ça. Alors il s'est retourné et m'a finalement dit :

«T'en rates pas une franchement toi.»

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Nos cœurs battant à l'unisson, nos corps scellés, tes mains posées dans mon cou et ton visage crispé par un plaisir facilement imaginable, tu mords ta lèvre pour te retenir de gémir et je trouve ça tellement mignon. Alors doucement, je dépose un léger baiser sur l'un de tes points sensibles et un gémissement se fraie un chemin au travers de tes lèvres. Puis tu ouvres de nouveau les yeux, me révélant de nouveau leur couleur noisette si magnifique. Je les regarde quelques secondes avant de t'embrasser passionnément et donner un coup de rein qui te fait rompre légèrement notre baiser. Mes mains glissent sur ta peau et te provoquent de légers frissonnements, alors tu approches ta bouche de mon oreille et tu me chuchotes :

«Camille... Ce n'est pas la réalité.»

Alors d'un coup, tes mains se déposent sur mon torse et me repoussent, m'écartant de toi et rompant notre moment. Alors doucement, tu t'es relevé, et tu t'es habillé avant de sortir de la chambre, j'ai fait pareil d'ailleurs. On est arrivés à la porte, que tu as ouverte d'un coup, pour entrer dans une sorte de parc. Nous étions sur un pont de pierre et un ruisseau coulait en dessous de celui-ci, il n'y avait pas de fin à ce pont, du moins, pas à ma vue, alors tu t'es placé devant moi, tu as pris mon visage en coupe dans tes mains et tu m'as dit, en me regardant droit dans les yeux :

«Oublie-moi. S'il te plait.»

J'ai légèrement ouvert la bouche pour te répondre mais tu m'as embrassé, en fourrant tes mains dans mes cheveux et collant nos corps, avec bien moins de proximité que tout à l'heure quand même, alors j'y ai participé à ce baiser, qui a duré dix agréables secondes, mais tu l'as finalement rompu, et tu t'es écarté de moi d'un seul coup avant de monter sur le rebord du pont et me lancer, tout en te laissant tomber en arrière :

«Trouve quelqu'un d'autre, je ne suis plus là.»

Avant que je puisse courir te rattraper, tu avais disparu, au contact de l'eau tu t'étais évaporé d'un coup. Alors j'ai regardé ça longuement, et je suis moi aussi monté sur le rebord, avant de me laisser tomber dans l'eau, fermant les yeux et te murmurant :

«Jamais.»

Au contact de l'eau, m'a peau A littéralement brûlée, mon coeur s'est déchiré, a saigné, a brûlé, la tête A littéralement été la proie à de incontrôlables coups de haches mais je ne pouvais pas hurler, comme si on m'avait bâillonné. Alors j'ai subi, en silence. Priant intérieurement que tout ça s'arrête...

«Camille !»

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J'ai ouvert les yeux d'un coup, j'étais allongé au sol, a côté de notre lit, Martial au dessus de moi. Alors j'ai laissé ma tête buter au sol avant de me rouler sur moi, comme un enfant, et de pleurer toutes les dernières larmes de mon corps, en gémissant des mots comme :"Tu me manques..." "Je t'aime..." Ça te dit quelque chose ?

16/10

After You [Infinie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant