Chapitre 06

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    « Lia ! »

     Jack avait finalement déposé l'enfant chez-lui avant de filer retrouver la jeune fille mais ne la trouvait nulle part. La place était grande, bien plus que ce qu'il ne l'avait imaginé, et beaucoup de monde y circulait. Il était sans cesse bousculé et se dévissait le cou pour tenter d'apercevoir ne serait-ce que le sommet de la tête de Lia.

A son grand désarroi, elle demeurait introuvable et il s'enfonçait dans la foule sans vraiment être sûr que ses pas le portaient au bon endroit mais se laissa dériver jusqu'à atterrir dans une ruelle entièrement vide.

Il avait mal partout, des inconnus ayant vraisemblablement pris un malin plaisir à lui rentrer dans les épaules ou dans les jambes. Il lui fallut un moment pour se rendre compte qu'il s'était énormément éloigné de la place et fut tenté d'y retourné mais le flux continu de passant le dissuada et il se tourna dans la direction de la rue qui s'enfonçait dans la galerie. Peut-être, avec un certain facteur de chance, qu'elle faisait un crochet et pourrait lui permettre de retrouver la place par un moyen plus calme. Jugeant qu'il n'avait rien à perdre, Jack se mit à suivre la ligne des maisons collées les unes aux autres.

Très vite, la rumeur des gens massés sur la place s'estompa pour laisser place à un drôle de silence. Le jeune homme n'entendait plus que le bruit de ses propres pas, raclant contre le sol irrégulier. Il faisait de plus en plus sombre et l'air se rafraîchissait au fur et à mesure qu'il s'éloignait, comme si il s'enfonçait dans un long tunnel humide.

Jack n'avait aucune idée de combien de temps il avait marché mais, soudain, le chemin s'arrêta, la laissant découvrir un immense ensemble de bâtiments délabrés. Ils semblaient ancrés dans le mur de roche et avait un aspect fantomatique qui n'arrangeait rien à l'image lugubre qui dégageait l'endroit... Pourtant, ce ne fut pas les hauts murs de bois et de pierres qui retint l'attention du jeune homme mais quelque-chose de bien plus singulier : un trou immense perçait le plafond, dévoilant le ciel de l'après-midi. Jack s'avança de sorte à être suffisamment en-dessous et resta longtemps immobile à regarder des oiseaux passer. Quand le soleil sortit de derrière les nuages, il jeta ses rayons à travers l'ouverture et, tout à coup, les environs n'avaient plus rien d'effrayant...

      « C'est beau, pas vrai ? »

     Il se retourna et vit Lia, assise sur un rocher, vraisemblablement occupée à refaire son lacet.

     « Ça donne sur l'extérieur de la ville. De temps en temps, les oiseaux descendent pour se poser ici. On leur donne de quoi picorer mais ça fait râler Orson parce qu'ils déposent leurs besoin partout...

     - Orson ?

     - Le gars qui vit là-dedans (elle lui désigna le bâtiment). On m'a demandé de venir le voir, je m'attendais pas à te retrouver ici.

     - T'étais pas sur la place, se défendit Jack, je t'ai cherchée.

     - Je pensais que la mère du petit te tiendrait la jambe plus que ça. Elle est bavarde normalement...

     - J'ai connu pire. Ricana le jeune homme. »

     Il fit un tour sur lui-même avant de demander :

     « C'est quoi ici ? C'est immense !

    - Orson s'en sert pour regrouper tout ce qu'on sait sur les Ogres. C'est plein de documents et de trucs sur quand et comment ils sont apparus, les rapports des premières agressions... je suis même sûre qu'il est plus informé que ses petits collègues de la surface. »

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