Chapitre 08

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    Jack, tu voudrais bosser pour moi ? C'est juste pour ranger mais j'aurais besoin d'un coup de main... Si ça t'intéresse, rejoins-moi au labo.

Orson.

     « Ranger ? S'étonna Jack.

     - Ça t'étonne ? J'imagine qu'il s'est enfin rendu compte que tout son bazar allait finir par lui tomber dessus s'il ne faisait pas quelque-chose pour l'arranger. »

    On avait déposé cette note chez Lia un peu plus tôt dans la matinée et Jack la retournait maintenant entre ses mains avec un air un peu perplexe.

     « Tu vas faire quoi ? Demanda Lia.

     - Y aller bien sûr ! C'est mon premier job ici ! »

     Et il alla fouiller parmi les coussins jusqu'à ce qu'il retrouve sa veste avant de l'enfiler en sautillant.

     « Pas la peine d'être aussi excité ! Soupira la jeune fille. Tu devrais arrêter de t'agiter dans tous les sens comme ça, tu me files le tournis et je vais finir par vouloir t'attacher à une chaise pour que ça cesse ! »

     La menace semblait sérieuse mais le jeune homme était bien trop occupé à enfiler ses chaussures pour l'écouter.

     « Et toi, demanda Jack alors qu'elle l'accompagnait jusqu'à la porte, tu as quelque-chose de prévu ?

     - Je vais aller rejoindre les autres chez Will. J'en aurais sans doute pour la journée mais tu pourras rentrer quand tu voudras : la porte reste ouverte. »

    Jack lui fit un signe de la tête avant de s'élancer dans la rue et Lia le regarda s'éloigner, pensive.

     « C'est le genre de type qui ne se pose pas de questions, hein ? Soupira-t-elle en refermant la porte. Et dire qu'hier il pleurait parce que sa mère lui manquait... »

     La jeune fille se laissa tomber sur son fauteuil. Elle était mal à l'aise avec ce type de personnalité et préférait s'en tenir à l'écart mais Will lui avait mis de force entre les pattes. Il essayait sans cesse de l'embêter de la meilleure façon possible...

Soudain, un grattement en provenance de la porte attira son attention. C'était si insistant, que Lia se décida à aller ouvrir et découvrit un chat qui s'empressa de bondir à l'intérieur. Il prit place sur une pile de livre et lâcha dans la main de la jeune fille, la capsule qu'il gardait jusqu'alors dans sa gueule.

     « Un message ? S'étonna-t-elle. »

     Il venait de l'extérieur ce qui piquait encore plus son attention. Elle se cala contre un coussin et déroula la bande de papier. Il n'y avait qu'une ligne mais elle suffit à la faire frémir d'horreur : Le garçon qui s'est rendu chez la mère du nouveau a été capturé par le Bureau, préviens William.

    Ce type devait être un ami de Jack. Il avait dû être interrogé mais on n'emmenait pas de simples citoyens pour un bête interrogatoire. Il y devait y avoir quelque-chose d'autre, ce n'était pas normal, surtout dans un laps de temps aussi court. Le Bureau n'intervenait que pour traquer et arrêter les Ogres avant de les transférer dans un endroit spécial. Si cette appréhension s'avérait vraie, il fallait presque une demi-journée aux chats pour apporter les messages. Il devait déjà être enfermé dans le complexe, c'était trop tard.

Mais c'était vraiment étrange. La mère de Jack était surveillée par des amis de Will, si ceux-ci aient pu voir l'enlèvement de ce garçon signifiait qu'ils l'avaient embarqué en pleine rue, sans autre forme de procès, ce qui était contraire à leurs habitudes : prendre leur cible sur le fait. Qu'est-ce que ce gars avait fait qui puisse justifier le risque de se faire surprendre en plein enlèvement ? Plus elle réfléchissait, moins la question avait de sens...

OgresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant