Chapitre 07

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Chapitre 07 :

     La discussion entre Ria, William, et très certainement d'autres personnes regroupées à l'étage, s'était étalée sur une bonne heure. Durant ce temps, Jack avait eu tout le loisir d'apprendre à connaître toute la ribambelle d'enfants qui jouaient dans le salon. Il y en avait de tous les âges : d'un très jeune bébé qu'un grand frère tenait tant bien que mal sur ses genoux à des adolescents regroupés dans un coin. Ils jouaient aux cartes et jetaient de temps à autre un coup d'œil à un bambin poussant de petits cris après avoir trouvé un jouet ou un livre d'image. Jack devait d'ailleurs sans cesse les empêcher de déchirer les pages ou de mâcher à peu près tout ce qu'ils trouvaient, ce qui faisait beaucoup rire les plus vieux.

Ils avaient vraisemblablement l'air d'avoir d'habitude de se retrouver ici, dans cette minuscule maison, entre les coussins et les rideaux et se montraient remarquablement silencieux dans leurs jeux.

     Quand Ria réapparut, elle parlait encore et semblait très contrariée :

     « Ce n'est pas que je ne lui fait pas confiance, je dis juste que ces informations sont encore trop floues ! »

      Son interlocuteur était juste derrière-elle et montrait clairement qu'ils avaient eu cette dispute de nombreuses fois auparavant.

     « On n'obtiendra jamais rien de plus précis, tu le sais. Soit on tente le coup maintenant, soit on reste sous terre à ce morfondre encore dix ans. Cette carte, c'est un cadeau du ciel !

    - Ah oui ? Et il l'a eue où ? »

     Elle n'attendit même pas d'avoir une réponse et alla attraper Jack par le bras :

     « On y va. »

    A son ton impérieux, le jeune homme se garda bien de répondre. Il se contenta de la suivre alors qu'elle martelait le sol d'un pas rageur. Dès qu'ils furent assez éloignés, il se risqua à aborder le sujet :

     « C'est pour quoi cette carte ?

     - Une trouvaille d'Orson. Apparemment, elle devrait nous emmener tout droit dans un labo secret où il y aurait miraculeusement toutes les preuves nécessaires pour montrer que nous ne sommes pas des Ogres.

     - Apparemment » ? Insista Jack trop heureux que sa mauvaise humeur puisse servir à satisfaire sa curiosité.

     - Des cartes comme ça, il nous en sort presque tous les mois. Des bouts de papiers perdus dans des dossiers, des rumeurs sur le net, des gribouillis gravés sur le bois d'un bar... Il y a un bon paquet de personnes prêtent à jurer que ce laboratoire existe, qu'elles ou un cousin du troisième degré y ont travaillé, ou encore qu'elles ont pu pirater un site top-secret du gouvernement. »

    A l'entendre, il était limpide qu'elle n'y croyait pas et Jack comprenait pourquoi : cette idée était simplement trop belle...

     « Tu penses que, si il y avait vraiment un truc pareil, ceux qui mènent des recherches de là-haut l'auraient trouvé depuis longtemps, pas vrai ?

     - Il y a aussi de ça. A moins, bien sûr qu'ils n'essaient pas, mais ça m'étonnerait comme même. »

    Lia s'arrêta alors devant une des maisons et en poussa la porte :

     « C'est chez-moi, Will m'a demandé de t'héberger temporairement. »

     Elle entra sans attendre son avis et le jeune homme la suivit, un peu intimidé.

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