Chapitre 4 (Version 2) - LOUIS

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Jour 0

Le train avance depuis plus de deux heures quand je le sens soudainement ralentir. Je me lève et me rapproche de la fenêtre. Le garçon près de celle-ci proteste.
- Tu n'as pas le droit de te lever !
- Je ne souhaite qu'assouvir ma curiosité, ce n'est pas un crime.
Il s'écarte tant bien que mal en poussant légèrement les autres. Le paysage est bien différent de celui de la première heure quand nous observions un paysage de plaines et de champs où travaillaient les paysans. La région est devenue boisée et le soleil pénètre peu à travers les branches des grands arbres. Je souris de toutes mes dents.
- On va vivre au milieu une forêt ! Pas mal le cadre.
Quelques murmures angoissés me répondent. J'ai observé tout le long du voyage les candidats qui me semblaient intéressants. De nombreuses tactiques ont proliférées dans mon esprit. Je veux absolument survivre. J'ai hâte d'étudier les autres candidats. Malgré cela je garde au fond de moi un doute profond : En suis-je réellement capable ? Je regarde vers notre destination et aperçois des petits chalets apparaître.
- Mais ça a l'air fort joli tout ça ! Ils n'ont pas fait dans la dentelle.
Daris Potar, une jeune fille qui me semble plutôt inoffensive, se penche elle aussi pour voir un peu mieux.
- Oh ! On aperçoit le camp.
Je recule quand une partie du groupe approche, se laissant emporter par la curiosité. Je les contemple un sourire en coin imprimé sur ma figure. Je remarque que un garçon qui m'avait déjà paru étrange me regarde. Je me tourne franchement vers lui.
- Salut, je ne me suis pas présenté personnellement. Je suis Louis.
Un silence gênant me répond. Je reste impassible, ma main tendue. Après avoir détourné son regard le garçon me répond.
- Yanis. Yanis Doog. Je sais déjà qui tu es. J'ai retenu tous les visages des candidats que j'ai pu apercevoir et leur prénoms.
- Oh. Un tacticien ou quelqu'un de déterminé ?
- On va dire que je l'ignore moi-même.
Et le silence revient, plus pesant encore. Je décide de m'asseoir près de lui. Silence. Je me pose de nombreuses questions en l'observant encore. Pendant de longues minutes j'ai attendu désespérément l'arrêt du train pour m'enfuir loin de ce gars silencieux et perturbant.
- Tu devrais être plus bavard mec. Tu finiras sans allié et tu mourras vite si tu fais pas des efforts.
- Tant pis. Je resterai tel que je suis malgré tout. Je suis incapable de changer.
Nouveau silence. Il me tape un peu sur les nerfs celui-là. Je sers les dents, ravalant un commentaire acide. Il est un peu le contraire de moi. Moi je veux survivre même si je dois devenir quelqu'un d'autre. Le train émet soudain un sifflement strident et freine significativement . Je souris. On arrive ! Le jeu ne va pas tarder à commencer. Je ricane discrètement. J'ai tellement hâte de mettre mes stratégies à exécution. Ce jeu va peut-être se révéler intéressant. Je regarde la fenêtre où sont agglomérés tous les autres candidats. Seuls moi et Yanis restons à notre place. Même les moins emballés regardent avec émerveillement la petite ville où nous allons vivre ou plutôt mourir apparaître au loin. On s'arrête peu à peu à quelques mètres du village. Une voix synthétique annonce :
- Arrêt total du train ! Les candidats sont priés de descendre immédiatement.
Je me lève trépignant. Je m'entends murmurer :
- Enfin.
Les autres aussi se lèvent. J'attrape ma valise et sors dans le couloir. Je pousse la porte du wagon et pose enfin un pied à terre. Je me retourne et descend mes lourds bagages. Un grand sourire s'étend sur mon visage. J'observe le paysage autour de moi. Nous sommes toujours dans la forêt mais le village est à quelques foulées de nous. Je commence à avancer vers lui quand on m'aboit dessus.
- Stop ! Tu ne bouges pas et tu attends sagement tout le monde.
Je me retourne vers les wagons. Deux soldats pointent des fusils vers moi. Je lève les bras légèrement amusé.
- D'accord, d'accord. Excusez-moi. Je ne savais pas qu'on ne devait pas bouger d'ici.
Ils me lancent des regards méfiants et hautains. Le reste des candidats descendent aussi du train. Je regarde les mines déterminées, méfiantes, peinées apparaîtrent une à une. Certains noms me reviennent. Illa Mamber, Kyle Hyde, Jin Marlo... tant de personnes que je vais devoir combattre. Les gardes nous désigne le village et un d'eux lâche un ordre.
- Tous au village ! Et fissa !
Les jambes bougent de concert et avance vers les maisonnettes. À la lisière du village j'aperçois les caméras braquées sur nous et le Maître du jeu au centre d'une place de graviers ocres. Est-ce le lieu des réunions nocturnes ? On se dirige tous à cet endroit. Le paquet compact s'arrête devant M. Nerw. Il écarte les bras et nous intime l'ordre de former un demi-cercle par ordre de sortie de boules. Je suis donc troisième. Je fixe le Maître du jeu amusé par cette mise en scène. Les caméras capte tout. J'affiche un grand sourire. Nerw attends quelques secondes que tout le monde se calme, se tourne vers les figurants et prends enfin la parole.
- Les candidats viennent d'arriver dans leur nouveau village ! Aujourd'hui est un jour important pour eux. Le jeu commence officiellement. Mais avant de s'immerger totalement j'ai encore quelques règles à annoncer. *Il effectue un demi-tour et nous scrute étrangement* Vous ne devez jamais révéler votre carte sauf exceptions comme La Voyante ou La Petite Fille. Il y a une limite d'arène que vous ne devez pas franchir. Les candidats doivent rester dans leur résidence lors des conseils si ils ne sont pas appelés. Il est interdit de ne pas se présenter si vous êtes appelé, lors de mise à mort ou quand il y aura des annonces. Si vous ne respectez pas ces règles vous serez nominé. Autre chose, des événements seront organisés certains vous permettront de gagner des prix mais attention pas tous. Une journée famille sera sûrement organisée quand les candidats ne seront plus que douze. Voilà donc d'autres règles peuvent arriver au cours du jeu ne l'oubliez pas. Merci. Je vous propose une visite de votre village et ensuite je convoquerais un petit nombre d'entre-vous pour leur donner leur rôle.
Il laisse un silence s'installer. Tout le monde regarde son voisin, excité ou inquiet. Le Maître du jeu pars en direction des maisonnettes. Nous lui emboîtons le pas.

Loup-garou (À reprendre) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant