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On croit toujours qu'un jour tout s'oublie, tout s'efface, mais on se trompe, la douleur reste présente même si on ne la montre pas. Ou plus...

Woollahra. Lundi, huit heures du matin.

Au son du réveil, Laïla ouvre les yeux.

- Non, pas maintenant !!! murmura-t-elle avant de se retourner de l'autre côté.Elle passe sa main sur le deuxième oreiller posé à côté de sa tête puis la laisse glisser sur l'espace vide à côté d'elle. Cet espace qu'occupait autrefois l'homme qu'elle aimait. Cet homme... Le père de son petit garçon, cet homme, l'amour de sa vie. Mais la vie... La vie peut être une once de malheur et des kilos de bonheur. Ou bien inversement... C'était exactement ce qui s'était passé pour elle. Le bonheur d'avoir rencontré le grand amour, elle qui était un vrai cœur d'artichaut à l'époque, le bonheur d'attendre un enfant de l'homme qu'elle aimait, le bonheur de fonder une famille. Mais c'est au milieu de la joie et de l'amour que tout bascula. Ce trio d'ordinaire heureux commençait à partir en fumée. Lui, voulait plus de liberté, voir de nouveaux horizons. Elle le traitait d'égoïste, disant qu'il ne pensait qu'à lui, qu'elle ne pourrait pas le suivre avec le petit Ethan. Puis, de fil en aiguille, l'entente disparut entre ces deux êtres. Enfin, un matin, lui était parti, disant qu'il ne pouvait plus supporter cette ambiance qui se dégradait de jour en jour. Mais d'un commun accord, ils avaient décidé que chacun aurait le petit une semaine sur deux. Aujourd'hui, elle récupérait son fils à quatre heures de l'après-midi. Elle irait le chercher à l'école maternelle et demanderait à la maîtresse comment s'était passée la rentrée de son petit trésor. Elle n'avait pas osé demander à son ex-compagnon des nouvelles d'Ethan étant donné leurs difficultés à dialoguer. Après une bonne douche et un bon petit déjeuner, elle quitte l'appartement tout en faisant attention à ne pas laisser sortir Mistigri, le chat. Elle monte dans sa voiture, sa vieille Clio blanche. Contrairement à tous ses collègues qui vivaient dans de luxueuses maisons et qui roulaient pour la plupart en Porsch, Ferrari ou Bentley, Laïla avait préféré rester elle-même, c'est-à-dire, continuer à vivre sa vie d'avant. Malgré sa notoriété, la simplicité était la chose qu'elle aimait. Elle ne supportait pas certains de ses collègues qui avaient tendance à se « la jouer » un peu.

Mais n'oublions pas l'essentiel : Laïla est avocate. Une grande avocate, très réputée pour gagner les procès mais qui n'arrive pas à gérer sa vie. Elle fait partie d'un regroupement de plusieurs avocats, chacun aussi réputé. Ce regroupement se situe dans un immeuble de la plus grande ville d'Australie, Sydney. Domiciliée dans un petit appart à Wollongong, ville près de Sydney, Laïla fait 4 heures de route dans la journée, si ce n'est pas pire. Après deux heures de route, Laïla arrive devant l'établissement. Elle se gare devant une petite pancarte:

Vida Laïla

Lawyer

Notre jeune femme de trente-deux ans s'engage dans l'ascenseur qui la mène jusqu'au deuxième étage du bâtiment.

- Ah, enfin vous êtes là, Me Vida !! La ponctualité ce n'est décidément pas trop votre fort !!

- Excusez-moi, Me Cold, j'ai eu un problème de réveil ce matin.

- Votre vie ne m'intéresse pas. Je n'en n'ai rien à faire de ce que vous faites en dehors du bureau. Tenez, le procureur m'a chargé de vous confier ce dossier.

Espèce d'enfoiré, dire qu'il faut que je supporte ta gueule et tes sarcasmes tous les jours. Putain, j'ai vraiment jamais de chance dans la vie , pensa-t-elle.

- Le procureur ?

- Oui, vous aviez rendez-vous avec lui ce matin, si je ne m'abuse ?

Au delà de tout soupçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant