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Sydney. Deux heures de l'après-midi.

Plongée dans ses dossiers, Laïla ne voit pas la personne qui rentre dans son bureau.

- Hum... Bonjour !, dit un homme en s'éclaircissant la voix.

Levant subitement la tête, Laïla resta stupéfaite quand elle vit l'homme qui se tenait devant elle. C'était Pierre Muera, l'homme qu'elle avait réussi à sauver à temps de la mort.

- Oh ! Bonjour !

- Je ne vous dérange pas dans votre travail ?, questionna-t-il. Sinon, je peux repasser, il n'a y pas de problèmes.

- Oh ! Euh... Non, non, c'est bon, répondit-elle en refermant ses dossiers et en les rangeant. Comment êtes-vous rentrés ? Sarah ne m'a pas prévenue de votre présence !

- Oui, c'est normal, dit-il avec un grand sourire. Je lui ai dit de ne pas le faire. Quand je suis arrivé, je lui ai demandé si l'avocate qui m'avait sauvé la vie était là, elle m'à répondu oui et je lui ai demandé si je pouvais la voir, elle m'à répondu que oui –j'ai eu l'impression qu'elle ne pouvait pas dire autre chose que ce mot- elle m'a dit qu'elle devait m'annoncer afin que vous puissiez me recevoir mais je lui ai que ce n'était pas la peine, qu'elle avait juste à m'indiquer le chemin de votre bureau. Elle a insisté, moi aussi et finalement, j'ai eu le dernier mot. J'ai eu l'impression qu'elle était vexée quand je suis parti. Vous m'excuserez auprès d'elle.

Laïla sourit en s'imaginant la tête qu'avait du faire Sarah en revoyant l'homme pour qui elle avait eu un faible. Pas étonnant qu'elle n'ait pu dire qu'un seul mot et qu'elle avait eu l'air outrée en s'apercevant que l'homme s'intéressait plus à sa patronne qu'à elle.

- Mais comment se fait-il qu'ils vous ont relâché si tôt ? Vous étiez encore dans un état critique samedi !

- Oui, je sais, mais j'étais pressé de revoir quelqu'un et puis je suis une force de la nature ! Ce n'est pas un petit bobo comme ça qui va m'arrêter !

- Un petit bobo, quand même ! Vous avez failli y passer ! Si je n'étais pas arrivée à temps, vous auriez pu mourir ! Vous êtes resté dans le coma pendant trois heures ! Vous êtes sûr qu'ils n'ont pas fait une erreur en vous laissant sortir ? Je vais quand même appeler l'hôpital pour savoir !

- Non non, laissez !, dit Pierre en se jetant sur le téléphone. Okay, je vais vous expliquer. C'est moi qui leur ai demandé de me laisser sortir. Effectivement, à l'hôpital, ils étaient totalement contre ! Mais je n'avais pas le choix ! Je leur ai expliqué que j'avais un problème familial et qu'il fallait que je sorte à tout prix ! En réalité, si j'ai demandé à sortir si vite, c'est parce que je veux vous aider à retrouver Me Cold ! Après ce que vous m'aviez dit samedi, j'ai décidé de rechercher mon ancien avocat,  afin de savoir s'il est en pleine santé ou pas. Vous ne l'avez toujours pas retrouvé ?

- Non !

- Et vous n'êtes pas inquiète ? C'est votre collègue tout de même !

- Non... Enfin si un peu... Mais...

- Mais si ça se trouve, l'homme qui m'a agressé s'en est pris à lui aussi ! Si ça se trouve, le cadavre de Cold est en train de pourrir dans les caniveaux et vous ne faites rien ? Il serait peut-être temps de le rechercher, vous ne pensez pas ?

- Mais nous n'avons pas de preuves qu'il ait disparu ! Il n'est juste pas revenu à son bureau depuis vendredi, c'est-à-dire depuis que vous vous êtes fait agressé. Bien au contraire, tout le soupçonne : vous vous faites agressé dans son bureau, il disparaît, en fouillant dans son ordi je retrouve un mail d'une provenance inconnue et qui contient toute une liste avec des missions ! Sachez que la police ne le recherchera pas en tant que victime mais en tant que coupable !

Au delà de tout soupçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant