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Woollahra. Mardi, trois heures du matin.

Sous la faible lumière de sa lampe de bureau, Laïla relit le dossier de Mme Hard pour encore une fois essayer de comprendre le pourquoi du comment. Comment l'enfant a-t-il pu être tué ? De plus, comment se fait-il qu'il n'y ait aucun témoin ? Je sens que cette affaire va me donner du fil à retordre ! Après avoir couché son fils, Laïla avait fouillé dans ses affaires pour trouver le bout de papier que sa secrétaire lui avait donné et où dessus était noté le numéro de téléphone de Mme Hard. Elle l'avait ensuite appelé et elles avaient convenu d'un rendez-vous pour le mardi après-midi, c'est-à-dire, cet après-midi même. N'arrivant pas à s'endormir parce qu'elle repensait aux cauchemars de son fils et au dossier qui l'attendait, elle avait voulu essayer de se divertir en lisant un bouquin, mais étant trop perturbé par les événements, Laïla s'était replongée dans l'affaire du petit Willy.

Il y a tellement de choses que je ne comprends pas... Aurai-je les clés de ces mystères ?

- AAAAAHHHHH ! NAAAAN !

- ETHAN !!

Accourant dans la chambre de son fils tous les sens en alerte, Laïla se précipite sur le petit en le serrant très fort dans ses bras.

- Chuut ! Je suis là ! Tout va bien !

- Maman... Le monsieur... Il était encore là, et il m'emmenait encore avec lui... Mais moi, ze ne veux pas aller avec lui... En plus, il n'est pas beau...

- Comment ça, il n'est pas beau ? Tu peux me le décrire, s'il te plaît, mon trésor ? Mais d'abord, calme-toi.

Laïla laissa quelques minutes à son fils pour qu'il se remette de ses émotions et elle le questionna à nouveau.

- Alors mon chéri, veux-tu me dire à quoi ressemble ce monsieur que tu vois en rêve ?

- Oui... Il a une grosse cicatrice qui part du front et qui vient jusqu'à sa joue...

D'un geste, Ethan montre sa joue droite.

Damned !... Ce n'est pas possible !... Le Balafré !...

Sydney. Mardi, trois heures de l'après-midi.

- Je voulais vous voir Mme Hard parce que j'avoue que je ne comprends pas ce qui est arrivé à votre fils. Et cela pose problème si vous voulez que je vous défende. Aidez-moi à comprendre.

- Bien sûr Me Vida. Seulement voilà, moi non plus, je ne comprends pas. Mon petit était tout ce qu'il y avait pour moi. Je ne comprends pourquoi on m'a enlevé mon fils ? POURQUOI ?

Attablées à la terrasse d'un café, Laïla sentit tous les regards se tourner vers eux. La pauvre Mme Hard venait de fondre en larmes devant elle.

Si j'avais su, je ne lui aurais pas donné rendez-vous ici. Peut-être qu'au bureau, ça aurait été mieux. En plus, tout le monde nous regarde, ce qui nous met, je pense, toutes les deux mal à l'aise.

- Calmez-vous Mme. Je vous comprends tout à fait. Voulez-vous que l'on aille à mon bureau. Peut-être y serez-vous mieux.

- Non, c'est bon, dit Mme Hard en sortant un kleenex de son sac à main. Pardonnez-moi. Je suis désolée de vous avoir mis la honte, si je puis dire. Surtout que tout le monde nous regarde.

- Ne vous en faites pas pour ces gens derrière nous. Ce ne sont que des abrutis qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ne vous occupez pas d'eux. Et ne vous en faites pas pour moi. Vous savez, je vous comprends tout à fait. J'ai un petit garçon, moi aussi, et qui a le même âge que votre fils.

Au delà de tout soupçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant