Si je m'arrête, je suis foutue. Si je tombe c'est dix fois pire...
Des millions de questions bourdonnent dans ma tête.
Qui sont les gens qui me poursuivent ?
Que me veulent ils ?
Pourquoi ce "c'est elle..." ?
Qu'ai je fais exactement ?
Puis soudain une pensée me frappe.
Et si c'étaient des Flys ?
Et si ils me réservent le même sort qu'a Kam ?
Rien qu'a cette idée je redouble de vitesse.
Non...
Je ne veux pas subir une telle douleur.
Ça doit être atroce...
Une multitude d'images effrayantes me viennent à l'esprit et je panique de plus belle.
Mon souffle est court, mon cœur bat à mille à l'heure et j'ai la gorge serrée.
Me voilà encore avec une indéniable envie de pleurer. Mais je ne vais pas pleurer.
Je n'ai pas le temps...
Je cours derrière un immeuble et le chemin que je parcours est sombre et étroit. Beaucoup de choses traînent au sol et je crains de me prendre un pied dedans.
J'entends les pas pressés derrière moi qui tentent par tout les moyens de me rejoindre. Je cherche à retrouver la cour mais je ne distingue que la voie qui longe l'arrière des immeubles.
Il faut que tu trouve la cour.
Je ne vois aucune sortis pour l'atteindre, je continue tout droit.
Quelque mètre plus loin j'avise un rayon de lumière laissant apparaître une faille entre deux immeubles. Cette séparation entre les deux bâtiments est très étroite mais avec un peu de chance je peux réussir a la franchir. Je n'ai pas le temps de réfléchir.
Ils arrivent. Je me faufile entre les deux murs et progresser délicatement en essayant de me faire le plus menus possible. Seulement après une dizaine de mètres une immense poubelle me coince la route et m'empêche d'aller plus loin ne laissant même pas un millimètre de vide.
Qui donc l'a foutu là ?
Peu importe, il faut que j'atteigne la cour. La bas, je serais plus susceptible d'être entendu et d'être secourue.
Je tente de pousser la poubelle mais elle est bien trop lourde pour moi.
Je suis en sueur et ma tête tourne. Je guette toutes les secondes pour voir si mes agresseurs ne se présentent pas à l'extrémité du passage que j'essaie tant bien que mal de franchir. Si ils arrivent ce sera fini.
J'essai d'escalader la ben à poubelle mais elle est bien trop grande et je n'ai ni l'espace suffisant, ni les appuis convenables.
Je suis coincée...
Je donne plusieurs coup de pied dans l'obstacle géant et me balance contre en espérant le déplacer. Rien ne bouge. Je grogne, je panique aussi. Je suis prise de subites sueurs froides quand d'autres images me reviennent en tête. Je vois défiler tout ce qu'ils pourraient me faire subir si ils m'attrapent. J'essai de grimper au murs pour escalader ce stock de déchets mais je tombe et me fracasse la tête contre une des façades. Je suis un peu sonnée. Ma tête tourne, je pourrais vomir là, tout de suite. Ou même m'évanouir mais si je m'évanouis qui sait où je me retrouverai la prochaine fois que j'ouvrirai les yeux.
Je me met à crier alors de toute mes forces en priant pour que Sam m'entende, que Stan m'entende ou n'importe qui d'autre doté d'un soupçon de pitié. Je cris alors que je jonche entre ces deux murs, emprisonnée. J'ai tellement mal à la tête que je ne me sens pas la force de me relever. J'entends les pas de ceux qui me poursuivent et les vois arriver. Une larme coule sur ma joue, je soupire prête à me laisser aller. Prête à tout relâcher, à me laisser partir. L'un d'entre eux se faufile pour s'approcher de moi. J'ai chaud, terriblement chaud, mes paupières se referment tout doucement. Je le vois une dernière fois arriver vers moi , d'un regard désespéré et mes yeux se voilent totalement. Je suis brutalement secouée tandis que je me laisse tomber dans les pommes. Mais au dernier moment je m'aperçois que je suis secoué du côté de la poubelle et non du côté de mes agresseurs. J'ouvre subitement un oeil, puis deux. L'homme qui me poursuit ne s'est pas encore emparé de moi. Il peine à franchir l'espace entre les deux murs.
Mais alors... ?
La poubelle bougent plusieurs fois et j'entend des râles de colère de l'autre côté.
Quelqu'un ?
Qui ?
Je tente de reprendre au maximum mes esprits malgré que mon mal de tête me pèse et que je suis susceptible de ressombrer dans le sommeil n'importe quand. J'essaye de bouger. Soudain une ombre surgit de derrière la ben, les avants bras appuyés sur les façades et les jambes en l'air. Il effectue un mouvement digne d'un félin et se trouve en deux trois mouvements dans la même position mais cette fois ci dos à moi, de mon côté. Il pousse la poubelle avec ses jambes en poussant une râle d'effort et la poubelle roule hors du passage pour partir dans la cour. Je me sens alors embarquée par une main ferme et brusque.
Est-ce mon agresseur ?
Est-ce mon sauveur ?
Je suis tiré jusqu'à la cour et j'atterris sur le goudron les yeux face au ciel. Mon atterrissage se fait violent et donc douloureux mais je n'ai pas de quoi me plaindre. J'essai à présent de déchiffrer le de la personne qui m'a sorti de là.
C'est un homme, il est dos à moi et une capuche est rabattu sur sa tête. Je ne peux rien apercevoir de son visage.
Il est penché a l'embrasure de la faille et il fait mine de sortir brutalement de cette fente un des hommes qui me suivait. Il le plaque au sol et se met à le ruer de coup. Je suis prise de frissons. Je n'ai jamais assisté à une telle scène de violence.
L'homme a terre a le visage ensanglanté, il tousse et hurle de douleur. J'arbore une moue appeurée, dégoutée. Pendant cinq bonnes minutes j'assiste à des coups des cris des coups et encore des coups.
Va-t-il le tuer à main nus ?
Il en paraît capable...
Mon sauveur finit par se redresser et remet l'homme debout qui ne semble plus pouvoir tenir sur ses jambes. Il lui chuchote quelque chose à l'oreille et l'homme hoche faiblement la tête. Il le balance ensuite la d'où il vient en lui foutant un coup de pied au derrière pour le faire avancer. Mon agresseur disparait entre les deux immeubles. C'est à présent que je peux voir le visage de celui qui m'a aidé.
Ma...Manu ?
Je tente de me relever mais je retombe aussitôt en arrière, ma tête se cogne contre le sol. C'est alors que je m'évanouis, pour de bon, là, étendue au milieu de cette cours.
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BASKET & LOVE
Teen FictionDû à une soudaine chute dans son métier le père de Gwen perd son travail et se retrouve au chaumage. Dans la tête de la jeune fille c'est un grand chamboulement, pour des raisons qu'elle ne saisit pas tout à fait, elle doit brutalement dire au revoi...