Chapitre 5

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Je vois dans l'écran de mon ordinateur portable, Leyla apporter sa main à sa bouche pour étouffer un hoquet de surprise.

- Non...

- Si, affirmé-je.

- Putain, tu l'as vraiment giflé ?

- Ouai. En même temps il m'a traité de pute.

- Mais tu es folle, s'exclame-t-elle en prenant sa tête dans ses mains, on ne gifle pas les voyous qui habitent la cité !

- Mais il m'a...

- Même si il ta traité de pute ! Tu te rends compte que tu risques ta vie en faisant des choses pareilles ?

Nan. Je ne me rends pas compte. Ma main est partie toute seule, par pur réflexe.

Je la vois se calmer peu à peu. Elle semble réfléchir.

- Il s'est passé quoi après, lâche-t-elle après une minute de silence.

- Et bien je me suis enfuie, il m'a rattrapé et...

Je lui explique donc comment, en deux jours seulement, j'ai réussis à me retrouver avec, des bleu sur les hanches, une coupure sous le pied, les genoux couverts de cicatrises, les mains éraflées et le menton écorché.

L'étape suivante, c'est surement, l'hôpital.

Durant tout mon long récit, où je n'ai omis aucun détail, ma meilleure amie est passée de sourires, à des mines dégoutées, des hoquets de surprise et des moues compréhensives qui se veulent solidaires. Elle m'a attentivement écoutée raconté mon arrivé, mon dégout face à l'état des lieux, ma découverte du terrain, l'arrivée de ces inconnus, la beauté imposante de Stan, la façon dont il m'a parlé comme si il était supérieur à moi et la façon dont je lui a balancé ma main en pleine figure. Elle m'a aussi entendu expliquer comment, par mon plus grand malheur, il s'est permis de me broyer, littéralement, les côtes. Je n'oublie pas de lui dire que, la nuit qui suivit, quelqu'un a balancé une brique à ma fenêtre, que je me suis coupé le pied en me levant, et qu'un message était inscrit au feutre noir sur la brique, me souhaitant avec tout le sarcasme du monde, la bienvenus.

Elle écoute ensuite que le lendemain j'y suis retourné, encouragée par mon instinct suicidaire. Que j'ai rencontré une fille qui se disait être la sœur du connard de la veille. Que ce dit connard est arrivé, qu'on s'est re-engueuler, qu'il m'a giflé, que je l'ai giflé, que j'ai couru, et que je me suis tôlé.

Je lui explique qu'il m'a donné rendez-vous pour passer un soi-disant test sur je ne sais quoi.

- Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

- Je sais pas, ton histoire craint à max.

Je hoche la tête. Elle sourit un instant.

- J'aimerai trop que tu ne sois pas parti et que tu ne vives pas dans ce merdier, se plaint-elle.

- Ouais, moi aussi.

- Demain c'est les grandes vacances, je suis obligée de partir le premier mois avec ma famille, mais le deuxième mois, je t'invite.

Je hoche de nouveau la tête, un sourire triste sur les lèvres.

- Okay.

Une nouvelle minute de silence s'écoule puis elle reprend:

- Bon, ce fameux rendez-vous...

- Ouai, pour passer un test mais, je vois pas quoi.

- Pour jouer du basket je pense.

- T'es sûr ?

- Oui, tu m'as dit que la meuf à supplier son frère de passer ce test pour jouer avec eux. Tu veux que ce soit pour jouer à quoi ?

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