Chapitre 6

329 26 0
                                    

Oh, putain...

-Stop ! crie Stan.

Je tourne la tête vers lui reprenant mon souffle, cherchant à déchiffrer l'expression de son regard.

Du soulagement ?

Je lui adresse un regard mesquin et fier, ne pouvant m'empêcher d'être arrogante.

Tout le monde applaudit. Je récupére ma balle et comme les autres s'en vont, je m'avançe vers Stan. Son ami métissé lui chuchota un dernier truc à l'oreille avant de disparaitre. Je me positionne devant lui, mon ballon sous le bras. Un sourire en coin étrange étire ses lèvres et il ne semble ni fâché, ni déçus.

-Alors ? demandé-je.

-Alors quoi ?

Il hausse les sourcils.

-Comment tu le vis ?

-Hum... plutôt bien.

Je souris de plus belle. Il va falloir que je m'habitue à le voir me regarder sans ce flot de haine et de colère qui dansait dans ses yeux les deux dernières fois que je l'ai vus. Il rajoute :

-Blondinette.

Je fronçe les sourcils et fais la moue. Je suis, à ma plus grande surprise, étonnamment à l'aise en sa présence. Si à l'aise que ça me gêne moi-même. J'ai, clairement, trop confiance en oubliant à qui je parle. Non seulement il m'a dit que je suis censé le craindre, mais les voyous habitants la cité n'ont pas non plus la réputation d'être très fréquentables.

-Tu n'as pas d'imagination, déclaré-je, ce surnom est l'un des plus nuls que je n'ai jamais entendus.

-Non, il te correspond bien. Petite, blonde, idiote, provocatrice, insupportable et...

Il semble chercher un dernier mot me qualifiant, mais il me jete un rapide coup d'œil et souris. Pas d'un sourire tendre et gentils mais d'un sourire moqueur.

En même temps tu t'attendais à quoi !?!

-Tu es toute rouge, se moque-t-il.

-Stanislas c'est un prénom moche. Terriblement moche.

Il fallait absolument que je change de sujet pour ne pas s'attarder sur ma fréquente tendance à rougir. Et je ne trouvais pas mieux. Son sourire s'élargit.

-Tu n'as pas mieux ?

Je ne réponds pas, trop occupée à chercher une échappatoire. Je triture mes mains pendant, qu'il me fixe, les sourcils haussés, moqueur, attendant que je dise quelque chose.

Putain, il est trop beau.

Je secous rapidement la tête pour dégager cette pensée et les paroles sortent toutes seules de ma bouche, car il me brûle de parler pour ne pas qu'il me croit impuissante.

-Bon, alors ? demandé-je.

-Alors quoi ?

Son sourire disparait et il fronçe les sourcils à la fois contrarié et perplexe. Dommage, je viens de le privé du fabuleux petit spectacle de la pauvre Gwen, toute rouge, qui ne sait plus quoi dire.

Mais c'est vrai Gwendoline, alors quoi ?

Heu...

-Alors, tu m'explique, ce que je viens de gagner ?

Un voile tombe sur son visage, et tout à coups, il redevient complétement sérieux. Comme si le temps où il laisse paraitre son amusement est déjà loin dans le passé. Il soupire et se met en marche. Moi sur les talons.

BASKET & LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant