Chapitre 1
AHARON
Bonjour,
Toute narration devrait commencer par un bonjour. C'est la moindre des politesses, si vous envisagez de me lire. Surtout que c'est une histoire que je voudrais vous raconter. Mon histoire. Notre histoire.
Donc je suis poli et vous présente mes salutations.
Commençons !
Du pathétique au grandiose, il m'a fallu du temps, des années. Ce fut long et douloureux, mais tellement et intensément enrichissant.
Je m'appelle Aharon. Je suis communément appelée par certain un « gros ». Quelle appellation charmante que voilà ! Et qui s'accole à votre prénom comme une moule à son rocher. Une désignation tellement vexante, quand elle est dit avec un certain mépris. Les gens ne se rendent pas compte de leurs méchancetés si imbéciles, qui peuvent laisser des blessures profondes et indélébiles.
Pourquoi gros ? Car je ne rentre pas dans la norme des mannequins. Je ne fais qu'un petit 1m67 pour 91 kilos. C'est clair que ce n'est pas la taille standard. Mais franchement, je le vis bien, et de toute façon, à part l'anneau gastrique ou le régime et sport, je ne vais pas pouvoir changer grand-chose à mon aspect. J'ai les cheveux noirs et les yeux verts, merci maman.
Je travaille dans une librairie. Ce n'est pas l'osmose pour certain, je ne gagne pas des millions, mais j'adore ce que je fais. Conseiller les personnes sur leur lecture, leur proposer des choix auquel ils n'auraient jamais penser. Je trouve ça génial de pouvoir amener les personnes à sortir de leur ordinaire grâce à un bouquin.
Mais bon, je ne suis pas là pour vous parler de ma vie professionnelle, riche en rencontres, mais de ma vie personnelle qui ressemble de beaucoup au désert de Mojave. Aride et avec trop peu de relief.
Et je vais vous dire un secret, j'étais encore vierge il n'y a pas si longtemps.
Vous réalisez 28 ans, toutes mes dents et pas une relation sexuelle. Je me faisais l'impression d'être un extraterrestre.... et j'en étais devenu un. Surtout maintenant, dans cette vie où le sexe est omniprésent, à chaque affiche, chaque pub, à chaque détour d'une rue.
Comme tout mec qui se respecte, j'aurais pu me faire un petit extra moyennant finance, mais je ne voulais pas que ma première relation sexuelle soit tarifée.
Bien évidemment, ce n'est pas une information que je criais sur tous les toits. Non, c'est plutôt une tare cachée. Alors, je vivais d'une certaine manière par procuration. Grace aux livres, grâce aux histoires des copines, l'avantage d'être un mec sans grande beauté, c'est qu'on se retrouve avec plein de copines, mais pas de petits copains. On est le pote, celui qui vous console, celui qui vous prête son épaule pour pleurer parce que votre dernier mec est un vrai salop. Et ça me faisait baver littéralement. Etrangement, mes amis et mes collègues ne me faisaient aucune remarque sur mon statut d'éternel solitaire. Bon, il faut dire que j'avais depuis des années, développer l'art de ne pas parler de ma vie personnelle et surtout sexuelle. Je pense que mon entourage me voyait comme un célibataire endurci, pire comme un vieux garçon. S'ils savaient la vérité.
Maintenant parlons physique et plasturgie. Mes yeux verts en amande et ma bouche pulpeuse sont, à mon humble avis, mais seuls vrais atouts.
J'adore les sucreries et tout ce qui est super bon, mais très mauvais pour la santé. Merde ! Pourquoi tout ce qui est bon doit être obligatoirement être censuré par la santé. Bref, c'était un petit aparté, mais je suis sûr que vous me comprenez.
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AGAMUS
RomanceAharon, jeune homme obèse rencontre son fantasme personnifié. Mais il sait que les contes de fées où le magnifique prince charmant tombe amoureux du vilain gros canard n'existe que dans les rêves les plus fous. Alors quand Axel, le fameux prince ch...