AGAMUS

Chapitre 5

Bonjour, ce chapitre comporte une scène sexuelle MM Dubcon : c'est à dire avec un consentement douteux, et destiné à un public averti.

Merci de prendre note de cette information

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AHARON

La nuit avait été très courte, trop courte. Tète dans le cul, aboiements faisant office de paroles, café en intraveineuse, voilà ce que fut ma matinée. Trop excité par l'ahurissante nouvelle et carrément flippé de savoir que mon relecteur allait être ma plus grosse faiblesse.

Merde !

J'allais être édité. Je me retenais de sauter sur place et de faire la danse de la victoire. Tellement j'étais heureux.

Ma journée, après avoir ingurgité le maximum du breuvage noir indispensable à l'activation de mes neurones, sans exploser mes artères fut idyllique. Tout glissait sur moi, en ce jour magnifique, les clients mécontents, le plantage du logiciel de réservation et de mise en ligne. J'étais tout bonnement heureux. Comme quoi, certains jours, il ne fallait pas grand-chose pour améliorer son quotidien.

Le sourire béat immanquablement collé à mes lèvres après l'appel, fut l'objet de moult hypothèses de mes collègues et mon patron. J'ai vécu un harcèlement ce jour-là. Et pour avoir la paix, je leur expliquais sommairement que j'avais rendez-vous avec un potentiel éditeur.

Néanmoins, en refermant la porte du magasin ce soir-là, sachant que j'allais rencontrer Axel Bussières, mon euphorie retomba légèrement. Comprenez-moi ! J'étais excité, certes, mais aussi vaguement inquiet.

Ce n'était pas le manuscrit. Non, c'était mon beta-lecteur le problème. Comment allais-je m'en sortir et rester concentré, alors que la seule idée de le côtoyer me rendait complètement dingue ? Il fallait absolument me ressaisir et rester contrôlé. Mission impossible, avec la chanson dans la tête.

J'avançais tranquillement, prenant le métro dans un état semi comateux et arriva devant la devanture de la maison d'édition.

Je levais les yeux vers l'immeuble de cinq étages. J'étais devant mon destin. Et encore, à ce moment-là, je ne réalisais pas encore sa portée, mais ça se sera pour plus tard.

Je pris une grande inspiration et sonna.

- Oui ? Demanda une voix douce.

- Je suis Aharon. J'ai rendez-vous avec Monsieur Bussières.

- Oui ! Effectivement.

La porte s'ouvrit sous un bip et je m'engouffrais à l'intérieur. Une jeune femme, dont la plasturgie était digne de celles des pin-up, me regarda avec un large sourire. Elle se leva et me fit signe de s'approcher. Je m'avançais timidement.

- Monsieur Aharon ! Je suis Béatrice. Mr Bussières va vous recevoir. Montez au dernier étage, l'assistante vous attend.

- Merci !

La jeune hôtesse m'indiqua l'ascenseur et puis reprit son activité. Je pris une profonde inspiration et me dirigeais vers la cabine. Je me sentais vraiment fébrile, mais je n'arrivais pas à cet instant, à en définir véritablement la cause. Etait-ce parce que dans quelques minutes, j'allais me retrouver face à Axel ou parce que j'étais excité de travailler sur mon manuscrit ? Un peu des deux, et plus encore.

Le bip de la cabine me signala que j'étais arrivé à bon port. Les portes coulissèrent. J'étais arrivé. Une autre superbe jeune femme m'attendait et me fit aussitôt un grand sourire.