AHARON
En quelques secondes, mon paradis s'est transformé en enfer. Je me réveillais, les muscles fatigués avec des douleurs que mon corps ne connaissait pas. Mais je sentais en moi une intense satisfaction. J'ai mis quelques minutes à comprendre que c'était dû à ma folle nuit d'hier.
J'avais fait l'amour. J'avais connu le vrai orgasme. Enfin !
Quand mon cerveau reprit conscience, je réalisais que j'étais seul dans le lit. Mon état de béatitude fut singulièrement douché. Je compris instinctivement que mon amant s'était fait la malle. Pas un son ne bruissait dans mon appartement. Ce silence en devenait lourd.
Je me redressais dans le lit, ne voulant pas assimiler le fait, que mon amant d'une nuit avait pris la fuite. Quelle ordure !
Je ne savais pas comment je devais réagir, mais une chose était sûre, une rage comme j'en avais jamais connu était doucement mais sûrement en train de monter en moi. Même un mot, il ne l'avait pas laissé. Putain ! C'était quoi ça ? Rien, nada ! C'était ça les relations au XXIe siècle ? Parce que clairement je me suis planté d'époque ! Apparemment, le B.A.-BA de la délicatesse et de la politesse ne fait pas partie du langage de ce connard. Même le juste minimum syndical semblait être du pipi de chat pour lui.
Enfoiré ! Me faire connaître l'extase et faire dans la disparition. Il allait voir ce qu'il allait voir. Il ne m'avait jamais vu en mode enragé, il pensait que j'étais le gentil Aharon, qui ne disait jamais rien, toujours conciliant, toujours discret. Il allait comprendre sa douleur.
Ma fureur avait atteint un paroxysme, que j'étais au-delà de toute conscience.
Je commençais à me préparer, prenant des fringues au hasard. J'ai expédié ma douche vite fait et n'envisageant même pas de prendre un café.
Mon cerveau, mon corps, mon cœur était en mode nucléaire. Mon esprit focalisé sur ma mission, allait exploser la gueule de mon connard d'amant. Je me faisais l'effet d'un mouchoir qu'on utilisait et qu'on jette. Et ça, c'était inacceptable ! Personne, au grand jamais, personne n'avait le droit de me traiter comme ça.
Étrangement, les personnes qui me connaissaient, mes connaissances et mes voisins, s'écartèrent de moi pendant mon trajet vers la société d'Axel. Je devais vraiment avoir la gueule des mauvais jours !
Arrivé devant la façade de cette stupide entreprise, je poussai les battants et me dirigeai droit vers l'hôtesse d'accueil. Celle-ci eu un hoquet en voyant mon expression haineuse.
- Il est là ? Apostrophais-je la demoiselle.
Elle ne fit même pas semblant de ne pas comprendre de qui je parlais.
- l est en réunion. Il ne peut pas vous recevoir pour le moment.
- Sa réunion, je m'en tape.
Sans attendre, je me dirigeais vers les ascenseurs. J'entendais l'hôtesse me demander d'une voix hystérique d'attendre. Mais ma patience s'était barrée aussi vite que ce connard.
J'ai vu l'hôtesse tentée de retenir l'ascenseur, mais mon regard noir l'en dissuada.
- Dites-lui que j'arrive !
La dernière chose que je vis, c'est son expression de stupéfaction résignée.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, il m'attendait. Prêt au combat comme moi je l'étais.
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AGAMUS
RomanceAharon, jeune homme obèse rencontre son fantasme personnifié. Mais il sait que les contes de fées où le magnifique prince charmant tombe amoureux du vilain gros canard n'existe que dans les rêves les plus fous. Alors quand Axel, le fameux prince ch...