AHARON
Imaginez-moi, en jogging, avec un gros pot de 500 ml d'Häagen Daz vanille-macadamia, affalé sur mon canapé, en train de regarder l'incroyable famille Kardashian. Je suis tombé bien bas. Très bas. Je ne vis plus, je vivote.
Mais là, je n'ai pas envie de faire le mec content, heureux, dont la vie ressemble au monde de Candy...C'est juste faux. La vie c'est la grosse merde avec un grand M. Surtout en ce moment. Je veux me cacher dans ma grotte et qu'on m'oublie.
Je suis malheureux. Cette souffrance qui me percute par vague va-t-elle s'arrêter un jour ? Je n'en sais rien. Je n'ai jamais été amoureux. Mais une chose est sûre, ça fait mal.
Avant de le rencontrer, j'étais bien. Pas super heureux. Mais j'étais bien. Je ne me posais pas de question existentielle sur ce putain de truc qu'on appelle l'amour. Normal, je ne l'ai jamais expérimenté. Je menais ma vie bon train, entre les potes, mon manuscrit et mon taf... Une vie lambda, quoi !
Mais aujourd'hui, tout à changer. Je ne pense qu'à lui. Est-ce que cela va durer longtemps ? Vais-je vivre, ainsi comme si une moitié de moi-même était amputée. Drôle de sensations. Définitivement puante ! Je n'ai même plus envie d'écrire ! Tout me fait chier. Mon taf, mes potes, ma vie... Je suis comme dans un état second, mes émotions s'alternent entre tristesse et colère.
Pourvu que ça ne dure pas ! Ça existe le délai de prescription ? Cet état végétatif n'est pas moi. Mais, je sens en moi comme une espèce d'immobilisme frelaté. Mais surtout, je ne sais pas quoi faire. Une envie de pleurer se mêle à une envie de fracasser la belle gueule de mon ex-amant.
Je déteste ça ! Ne pas savoir ! Etre comme sur une brèche avec le ravin qui vous tend les bras.
Selon Nietzsche "tout ce qui ne tue pas rend plus fort...". Je sais que je dois réagir. Mais cette léthargie froide et sinistre qui m'enveloppe, prends le pouvoir sur moi. Qu'elle est bizarre, cette impression de mourir à petit feu...Il semblerait que mes capacités de résistance sont au niveau zéro. Je suis submergé par la peine et le désarroi, perdu dans mon monde en ruine. Cette impression de vertige vécu comme un passage du tout à rien.
Et cette question terrible ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de si mal ? Je me sens abandonné ! Drôle d'idée me direz-vous. Je n'ai pas été abandonné, j'ai été littéralement expulsé.
Et ma confiance, si difficilement acquise s'est pris une volée et a disparu en poussière. Comment vais-je réussir à me reconstruire ? Est-ce que je souhaite, tout d'abord, me reconstruire ? Ça fait si mal ! J'ai envie de le détester parce que je sais que l'idée de le perdre, bien qu'il n'ait jamais été à moi, m'est insupportable et que du coup, le détester rendrait son absence plus supportable.
La confiance : cette croyance spontanée en la valeur morale, affective... d'une autre personne, qui quand elle est détruite, nous rend faible et malheureux. Si difficilement rattrapable.
Il a détruit la mienne. En lui, en moi. Vaste tromperie...Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais plus ce que je veux. Je ne sais plus en quoi je dois croire.
Tout le monde dit que je ne devrais pas essayer de le contacter, de le laisser me contacter. Tout le monde dit que je devrais passer à autre chose. Mais, je n'y arrive pas.
Mais, je veux comprendre. Je veux des réponses. C'est vrai, je suis parti. Souffrant de milles morts. Je ne lui ai pas laisse l'occasion de s'expliquer, tellement j'étais au trente sixième dessous. Je ne voulais plus voir ce magnifique visage. Si beau ! Si cruel !
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AGAMUS
RomanceAharon, jeune homme obèse rencontre son fantasme personnifié. Mais il sait que les contes de fées où le magnifique prince charmant tombe amoureux du vilain gros canard n'existe que dans les rêves les plus fous. Alors quand Axel, le fameux prince ch...