Au coeur de la forêt, cinq sentinelles progressaient avec difficulté à travers la végétation foisonnante. Les arbres s'élançaient vers les cieux, avec des troncs de plus en plus épais au cours de la progression des hommes. Les racines des créatures sylvestres étaient grandes et profondes, de la taille de trois hommes allongés côte à côte. La faune, elle, était composée de serpents longs comme une épée à deux mains, dotés d'un venin vous tuant en huit longues heures d'agonies dans le meilleur des cas et plus de vingt-quatre heures de souffrances interminables pour les plus malchanceux. Mais les pires restaient les araignées. Elles étaient énormes, de la taille d'une main et pourvues d'une piqûre mortelle. Le danger ne s'arrêtait pas là, les plantes carnivores, les Dentrobates Leucomelas - des petites grenouilles empoisonnées - ou encore les elfes, constituaient des menaces d'une grande dangerosité pour ces hommes. Ces derniers avaient étaient bien entendu, les plus entraînés et les plus forts de l'armée humaine, afin de pouvoir mener à bien cette mission périlleuse.
- Jackson ! Vous voyez quelque chose ?
- Non toujours rien sergent, des arbres, toujours des arbres. Mais les chiens sont nerveux.
- Cela fait maintenant plus de sept heures que nous marchons sans répit, pouvons-nous faire une pause mon sergent, demanda le caporal Alexander.
- Caporal si vous faites partis de cette mission, c'est que vous êtes l'un des hommes les plus endurants de notre armée. Alors montrez-le-nous aujourd'hui, regardez donc Lauriane et prenez-en d'la graine.
- Sergent ! Sergent !
- Quoi Jackson ?
- Un champ de forces à trois cents mètres !
- Parfait nous touchons au but.
"Étonnant nous n'avons presque pas croisé de menaces pensa Lauriane. C'est trop calme, beaucoup trop calme. C'est un sûrement un piège."
- Arrêtez-vous ! C'est un piège !
- Je retire ce que j'ai dit Alexander, elle est bien plus effrayé que vous au final. Il n'y a pas de piège Lauriane, il n'y a que des arbres ici. Reprenez votre place dans la colo...
RAAAAHHH !!! Mon cou !!! Aidez-moi au secours une araignée ! Elle est énorme !
Une araignée de plus de quarante centimètres venait de piquer profondément le sergent Henrixon.
À peine un quart de seconde plus tard, un couteau s'envola.
Le première classe Rinoic venait de lancer son couteau dans l'abdomen de l'araignée géante. Une gerbe de sang sortit du monstre. Mais le mal était fait le sergent souffrait le martyre, son épaule et son cou étaient en lambeaux. Il n'y avait plus rien à faire, les yeux du sergent devenaient déjà vitreux. Ils durent l'achever sans tarder, et le caporal Alexander prit le commandement. Tout était arrivé si vite, ils n'avaient rien pu faire.
- Où sont les chiens demanda Lauriane ?
- Ils se sont échappés, ils ont dû sentir quelque chose et s'enfuirent la queue entre les jambes.
- Allons voir ce champ de forces, dit le caporal.
Lauriane plus prudente que le reste de ses compagnons, resta légèrement en retrait.
Ils avancèrent lentement, ayant tous en tête l'image du sergent attaqué par l'énorme arachnide. Le champ de forces se trouvait à seulement une cinquantaine de mètres, lorsque les arbres se mirent à bouger leurs branches avec une grande vigueur.
- Arrêtez-vous ! Ce n'est pas le vent, les arbres bougent, s'exclama Lauriane.
- Arrête tes jérémiades. C'est le vent, tu nous fais tous angoisser pour rien. Si tu continues comme ça je serais obligé de le signaler dans mon rapport à notre retour, menaça le caporal.
Tous les soldats étaient sur le qui vive, mais la menace bien réelle leur était inconnue. Ces expérimentés du terrain n'étaient pas habitués aux manifestations des forces magiques. Et le danger qui planait au-dessus d'eux, était totalement inconnu à leurs yeux. Et l'inévitable arriva.
- Mais qu'est-ce que ...
ZWOUUFFF! Le caporal fut soulevé par une branche d'arbre telle une botte de paille et retomba la nuque brisée, une dizaine de mètres plus loin.
Les racines d'un autre arbre happèrent les premières classes Rinoic et Jackson. Et ces derniers furent broyés par l'incroyable puissance des racines d'argousier. Les trois autres soldats furent littéralement gobés par des plantes carnivores de plus de trois mètres, dissimulées jusqu'alors par un écran de végétation qui avait subitement disparu. La seule qui réussit à s'enfuir de cet enfer fut Lauriane, restée prudemment en arrière."C'est impossible nous sommes les meilleurs soldats et mes camarades sont morts en moins de dix battements de coeur", songea la jeune femme tout en courant
Au même moment, une pluie de sang commença à s'abattre sur le coeur de la forêt.
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