Chapitre 4 : Jøthur

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  Le vent gonflait les étendards de la ville. Les cloches de la cathédrale annonçaient midi. La ville était emplie de toutes sortes de bruits, celui des marchands criant à tout va que leurs marchandises étaient une affaire en or, celui des mendiants se battant pour un croûton de pain rassis, le son des bottes des soldats marchant au pas ou encore le grincement de roue des charrettes.
Une sentinelle en train de somnoler, aperçu vaguement une forme au loin. Au bout de quelques minutes, cette forme se révéla être une armée.

- Sergent ! Une armée en approche !

- Ciel, je vais remonter l'information au général dans le plus bref délai. Retourne à ton poste sentinelle.

Après une course effrénée le sergent arriva enfin dans le bureau du renommé général Tauzin.

- Général , Général ! La montagne ! Une armée ! ALERTE !

- Enfin reprenez-vous bon Dieu ! Expliquez-moi clairement ce qu'il se passe.

- Ils sont là ! Les monstres, ces créatures sanguinaires et bestiales ! Cette fois-ci on est cuit !

- Mais non. Nous allons les repousser comme nous avons l'habitude de le faire.

- Je ne crois pas que cela va être aussi facile que d'habitude, dit-il en pointant de son doigt la fenêtre située juste en face de lui.

Perplexe, le général se dirigea vers cette dernière. C'était la première fois qu'il voyait un ost de cette ampleur. Une poussière immense s'élevait dans la plaine. Il sortit sa longue vue pour mieux analyser la situation. Un large sourire se dessina alors sur son visage.

- Que se passe-t-il général ? Pourquoi souriez-vous ?

- Va ouvrir les portes, la fine fleur de notre armée arrive dans notre ville.

- Bien mon général !

Les portes étaient d'immenses planches de chêne fixées les unes aux autres par des plaques de fer de la largeur d'un homme et de la hauteur d'un arbre. Toute la ville était réunie devant la tour. Les portes grincèrent en s'ouvrant avec une grande lenteur. Celles-ci s'ouvrirent sur un rideau de fumée opaque ou se dégageaient des formes confuses. L'entrechoquement des armures métalliques arriva de façon crescendo aux oreilles des spectateurs attendant que le rideau de fumée se lève enfin. L'avant-garde de l'ost perça enfin le rideau opaque et une grande clameur emplie la ville.

- Vive l'armée du roi ! Tuez-nous ces affreux monstres qui se terrent encore dans notre forêt !

- Vive Naraiah !

- À mort les créatures magiques !

La foule était en liesse, pour les habitants de la ville l'arrivée de l'armée du roi signifiait la fin des nuits où la peur d'une attaque emplissait la ville. Mais une personne dans la ville ne partageait pas cette joie. Cette personne avait pris le parti de la magie et était ici pour rendre compte à l'armée de Suzaya. Elle regardait ces hommes en armes rentrer dans la ville depuis la gouttière d'une maison, agile tel un chat. Il devait bien être vingt mille au moins. Dix mille fantassins, cinq mille cavaliers et cinq mille archers estima l'oeil expérimenté de la mystérieuse personne.

"Quelle bande d'idiots, ils se les représentent comme des monstres alors que pour la plupart d'entre eux ils n'ont jamais vu une seule des créatures qu'ils haïssent plus que tout. Les seuls monstres que je vois ici ce sont eux. Il faut que je rentre faire mon rapport avant de me faire prendre."

L'armée avait fini de franchir les portes, mais seul une infime partie de cette dernière pourra loger dans la ville. La plus grande partie de l'ost devra se contenter du champ à l'ombre de l'épaisse muraille de la ville.

La nuit vient recouvrir la ville de son épais manteau. Les sentinelles luttant contre le sommeil, n'ont qu'un seul rêve en tête : la relève.
C'est à ce moment-là qu'une ombre de la taille d'un homme en profita pour se glisser en dehors de l'enceinte de la ville, et parti aux pas de course vers la forêt.

- Sentinelle ce n'est pas le moment de s'endormir.

- Oui mon sergent rien à signaler pour le moment.

- Bien. Au moindre mouvement suspect appelle-moi.

- À vos ordres mon sergent.

Au lever du soleil plusieurs éclaireurs partirent en direction de la forêt, dans l'espoir de rapporter des informations sur l'ennemi.

Dans la plus haute tour de la ville, le général de Jøthur et celui de l'armée du roi discutaient des nouvelles concernant la capitale et l'armée magique.

- Mon cher Tauzin, je pense que vous avez appris la terrible nouvelle. Celle au sujet du coup d'État du fils de Naraiah.

- Oui, effectivement je suis au courant. Je suis attristé de savoir que le propre fils de notre bien-aimé roi ait pu faire cela. Est-il mort ?

- Personne ne sait ce qu'il devenu. Après le coup d'état un grand chaos s'est emparé de la ville. Mais ses collaborateurs ont été arrêté. Je vous ai d'ailleurs emmené deux d'entre eux ici même.

- Bien. Que dois-je fais d'eux ? Les torturer ?

- S'ils ne collaborent pas faites le nécessaire. Dans le cas contraire, rendez leur la liberté. Le roi s'est se montrer clément. Quant à vous, des nouvelles de l'armée piégée dans la forêt ?

- Aucune ils restent en dehors de notre champ de vision. Je ne sais pas si nos éclaireurs reviendront, on dit que la forêt est hantée.

- Tout cela n'est que superstition. Ils reviendront avec des informations capitales.

- Sauf votre respect, vous êtes du sud messire. Vous ne connaissez pas les légendes qui entourent cette forêt. On raconte que les arbres eux-mêmes sont vivants, que leurs racines peuvent vous attraper. Et qu'il pleut le sang des pauvres âmes qui se sont fait dévorer au coeur de la forêt.

- Seriez-vous devenu superstitieux Tauzin ? Tout cela est bon pour les paysans de basse extraction.

- Non, bien sûr que non. Je ne crois absolument pas à ces rumeurs grotesques.

- Je préfère ça. Nous marcherons en direction de la forêt dès que nos éclaireurs reviendront, j'espère dans les plus brefs délais.

Au sud dans la forêt, des cris s'élevèrent dans les cieux et une pluie rouge sang vient s'abattre au coeur de la forêt.

ElyoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant