Chapitre 12

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Quand je me réveille, la chaleur d'Evan a disparue. Un vide se propage dans ma poitrine à la vitesse de lumière. Ma peau le réclame désespérément. Mais pourquoi ? Son odeur entêtante s'est rependue sur mes draps et mon oreiller alors je plonge la tête la première dedans. Je dois avoir l'air d'une psychopathe à chercher n' importe quelle trace de lui mais je m'en fiche personne n'est là pour me regarder perdre les pédales. Je renouvelle ma question : pourquoi mon traître de corps me réclame à chaque maudite seconde Evan et toujours Evan, comme un drogué en manque ? Stop ! Ne pas parler de drogué ! Mon cauchemar m'a largement suffit. Apercevoir les yeux jaunâtres de mon père me terrifie bien plus qu'avant.

Turner a encore réussie son coup : je lâche prise dans ses bras, j'abandonne absolument tous ce que ma mère m'a appris sur les hommes ; qu'il ne faut pas tomber amoureuse, ou en tout cas ne surtout pas lui avouer. Je dis adieu à tous ces principes pour, qu'une fois seule et sans reperd, monsieur me laisse.

Mais putain Alison reprend toi ! Tu es une fille qui a la tête sur les épaules ! Je n'ai jamais crue en l'amour véritable ni au prince charmant qui viens sauver sa princesse du méchant dragon sans pitié coûte que coûte. En l'occurrence c'est Evan le reptile sans pitié, sauf que non cette créature a un cœur qui ne demande que de l'amour et de la confiance pour s'ouvrir. Donc oui certes il est très bien caché mais il y a bien un organe qui bat sous cette montagne de muscle et d'arrogance. Mais je ne suis pas non plus une demoiselle en détresse. J'ai ma part de responsabilité dans toute cette histoire, si ce n'est pas la plus grosse... J'arrive enfin à me traîner hors de mon lit pour aller jusqu' à la douche.

L'odeur de ce salaud est absolument partout sur moi : sur mes lèvres, mes joues, l'espace si sensible que je ne connaissais même pas entre mon cou et mon oreille... Bref partout.

Je frotte ma peau jusqu'à me faire mal pour essayer de me débarrasser de son odeur. Mais rien à faire.

C'est décidé je tire un trait définitif sur ce serpent aux yeux verts. J'ai plus que dérapé, j'en suis bien consciente mais c'est fini! J'aime Antoine, lui ne m'a jamais abandonné, il a toujours été fidèle, il n'a même jamais eu un regard pour une autre fille, rien. Tout pour moi, je lui appartiens et il m'appartient. Tous les deux nous sommes les doigts d'une même main et ce ne sont pas une poignée de kilomètres ou un bad boy qui vont y changer quelque chose.

Evan a été là pour moi quand je n'étais pas bien mais ça suffit ! Je suis une jeune fille responsable, enfin, je l'espère et je ne veux pas tout laisser tomber pour une paire de joli yeux aussi magnifique et mystérieux soit-il.

En sortant de la cabine de douche je remarque que les cicatrices sur mon genoux suite à mon pétage de plomb quand Evan m'a embrassé pour la première fois n'ont toujours pas disparue.

Il faut que j'arrête à tous pris cette manie de vouloir me faire mal et de m'en prendre à moi même quand quelque chose ne va pas. Cette mauvaise habitude m'a valu un grand nombre de cicatrices plus affreuses les unes que les autres. Mais comment expliquer cette sensation ?

La douleur des coups me procure une étrange satisfaction qui se repend dans tous mon être. Je ne dirais pas que je suis immunisé contre la souffrance mais comment dire ? J'y ai été simplement habitué tout au long de ces années. Je n'aime pas jouer les enfants martyrs. Des enfants ont vécus bien pires que moi. Je ne pense pas que je suis à plaindre. Certes mon père n'a jamais voulu assumer son rôle. Le rôle du père est de protéger son enfant et lui évité tous les dangers qui peuvent lui tomber dessus. Moi je n'ai pas eu cette chance. J'ai eu une créature monstrueuse comme "père" qui m'a toujours insulté de tous les noms et m'a rabâché des milliers de fois, alcoolisé, qu'il n'a jamais voulu de moi, que j'étais un accident non désiré, et ça dès mon plus jeune âge. Il m'obligeait à voler. Il a fait de moi une menteuse, une enfant qui ne peux avoir confiance en personne et qui se méfie de tout en permanence.

Bad ?  Et alors !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant