Chapitre V

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Mardi 24 Novembre 2015, 7h40

Le Commissaire attendait le Tueur de pied ferme, les bras croisés et l'air austère. Son humeur était toujours exécrable et la stagiaire n'avait pas osé l'approcher, préférant se réfugier derrière Mathieu lorsque le brun était passé prés d'eux. Même Eléonore, d'ordinaire combative, n'avait pas tenté le diable et lui avait simplement dit bonjour avant de se remettre à travailler avec acharnement. Ainsi, seul le criminel eut un grand sourire joyeux lorsqu'il aperçut le Commissaire ;

-Salut, je t'ai manqué, mon coeur ?

-La ferme.

Nullement vexé, le jeune homme ricana et pencha la tête ;

-Tu as mal dormi ? Tu veux un bisou ?

-Je veux surtout bouclé cette affaire et ne plus voir ta sale tête.

Il posa le dossier sur la table d'un geste sec et s'assit face au criminel qui le regarda d'un air hébété. Ce dernier mit quelques secondes avant de comprendre et de dire ;

-Quand on auras eut ce gars, tu viendras plus me voir ?

-Bien sur que non. Et ce sera tant mieux.

L'homme aux cheveux fous eut un air agacé et serra les dents ;

-Tu vas à nouveau me laisser croupir dans cette PUTAIN DE PRISON DE MERDE ?!

-Tu t'attendais a quoi, connard ?

Les yeux fous et les mains tremblantes, le jeune homme se pencha vers le Commissaire et dit d'un air dément ;

-Tu as de la chance que j'ai les mains attachées, parce que putain je me ferais une joie de massacrer ta belle petite gueule.

Le Commissaire frissonna légèrement et posa par reflexe une main sur son flanc. Voyant cela, le Tueur se remit a sourire d'un air de prédateur tout en susurrant ;

-ça fait mal, hein ? Crois moi, la prochaine fois que je te planterais je me raterais pas. Je viserai le cur. Et tu crèvera comme une merde.

-Tu risques d'avoir du mal à réaliser ton rêve. Tu es sous les barreaux.

-Un détail, commissaire. Ce n'est qu'un détail.

Le sourire carnassier du criminel fit germer un horrible doute dans l'esprit du Commissaire. Une boule acide se logea dans sa poitrine et il fronça les sourcils. Cette sensation viscérale, il l'avait déjà eut il y a deux ans. C'était la Peur. Celle qui fait frémir aux moindres bruissements et qui fait rester aux aguets. Le Tueur pouvait-il s'en prendre a lui même enfermé ? Avait-il des complices ? Ou bien...Pouvait-il s'évader ? Non. Impossible qu'il le puisse. Mais le Doute était là. Et plus que pour lui, le Commissaire eut peur pour Cora. Cible de choix pour les prédateurs. Non. Il ne devait pas penser à ça.

Il secoua la tête et darda un regard noir sur le Tueur ;

-On verra ça une fois qu'on aura eu le Fanatique.

-Très bien. Tu proposes donc une trêve ?

Le mot sonnait étrangement dans la bouche du criminel. Le brun n'aimait pas cela mais il n'avait pas le choix.

-Oui.

Le criminel tendit alors les mains vers lui, sous le regard perplexe du plus âgé. Il s'expliqua ;

-Chez moi, quand on fait un deal, on se sert la main. Question de confiance, toussa toussa...

-Je ne sers pas la main des meurtriers.

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