Collaboration

Chapitre XIII

Les yeux clairs du criminel se posèrent sur le Commissaire d'un air impérieux et moqueur ;

- Tient, je ne m'attendais pas à te voir si tôt, mon beau.

- Ce n'est pas moi.

- Mais encore ?

Le commissaire dépassa soudainement la distance de sécurité et empoigna les barreaux de la cellule avec violence. Il éructa, le souffle court et les cheveux mal coiffé.

- Ce n'est pas moi... Je ne suis pas un assassin !

- Calme toi, je comprend rien à ce que tu racontes.

Le commissaire regarda le criminel dans les yeux d'un air perdu.

- Je ne suis pas... C'est pas moi le Fanatique.

- Tu m'en diras tant...

- JE T'AI DIT QUE CE N'ETAIT PAS MOI !

L'homme aux cheveux fous lui souri d'un air presque tendre ;

- Qu'est-ce qui me le prouve ? Parce que ce n'est pas tellement évident que cela ; tu es colérique, violent, obsédé par moi.... Tu as même tenté de m'étrangler. Si c'est pas de l'obsession ça...

Il souri un peu plus et se rapprocha du brun sans le quitter des yeux, ses yeux brillants semblables à ceux d'un félin face à sa proie. Il se délectait du spectacle que lui donnait le commissaire ; perdu, débraillé lui qui pourtant était toujours un modèle de perfection. Tout le vernis sous lequel se cachait le brun se fissurait peu a peu et le Tueur adorait être en première loge pour voir peu a peu tomber cet homme. Homme qu'il hait, qu'il admire, qu'il exècre et qu'il adore. Qu'il aime. Il posa doucement ses mains sur celles du commissaire tout en murmurant sur un ton de confidence ;

- Peut être as-tu tué pour moi ?

Le commissaire le regarda dans les yeux en tremblant. Le criminel caressa du bout des doigts les mains crispées :

- Cela fait deux ans que tu penses à moi... Jour et nuit, je suis dans ta tête. Tout le temps. Sans te laisser une seconde de répit. Constamment, mon ombre plane sur toi. Je t'obsède...

Il passa un bras entre les barreaux et effleura doucement la joue du commissaire ;

- As-tu tué pour moi ?

Les yeux noirs du commissaire tremblèrent, incertains. Le monde parfait et cartésien qu'il s'était construit se détruisait peu à peu. Il tanguait. Il serra les barreaux à s'en faire mal et secoua la tête ;

- Je...Qu'est-ce que tu m'as fait ?

- Rien.

- Si... Tu as forcément fais quelque chose. Ce n'est pas normal ! Tu t'en rends comptes ?! Ce n'est pas normal !

Le criminel se rapprocha encore un peu des barreaux de la cellule et demanda ;

- Qu'est-ce qui n'est pas normal ?

- Mais...mais...Tout ! Cette...cette relation n'est pas normal ! Je t'ai battu, je t'ai envoyé derrière les barreaux. J'ai...j'ai gagné ! Je t'ai battu ! Alors pourquoi...Pourquoi j'ai l'impression d'être le perdant ?

Le brun planta son regard ardent dans les yeux satisfait du criminel. Ce dernier susurra ;

- Parce que tu as perdu. Dés le moment ou tu m'as laissé prendre trop d'importance pour toi.