Innocence -TomeI-

Chapitre quatre

Personne ne m'a réveillé cette fois-ci. Mais quand j'ouvre les yeux, Nate est là, devant moi, assis sur une chaise en bois. Je papillonne des cils pour vérifier que je ne rêve pas. Qu'es-ce qu'il me veut encore ? Je m'assois et je couvre mon corps de la fine couverture. Je le regarde sans broncher, et j'attends qu'il me dise ce qu'il fait là.

-Je t'ai réveillé ? Il demande d'une douce voix, que ça change.

-Qu'es-ce que ça peut bien te faire ? Je répond froidement, d'une traite n'ayant pas envie de lui parler.

Il me jette un regard devenu soudainement devenu froid. J'ai bien faillit croire qu'il avait un cœur. C'est comme dans les films, il y a les méchants, mais qui dans le fond sont gentil et il y a les méchants qui sont bel et bien méchants. Lui, je ne sais pas dans quelle catégorie le mettre.

- Tu n'as pas mangé tout à l'heure alors je t'ai amené ta part.

Je regarde sur ses genoux où se trouve un plateau avec une bouteille d'eau, un verre, et une assiette remplit. Ça me va. Il me tend le plateau que je prend immédiatement, en essayant de calmer mon ventre qui cri famine.

-Tu n'avais pas faim ?

Je secoue la tête de gauche à droite. Il se lève rapidement.

-Bon. Je te laisse manger alors. Il conclue enfin cet échange plus que gênant et il me regarde une dernière vers moi avant de se retourner.

Il ne serait pas mon ravisseur, ni cambrioleur et que je l'aurais rencontré dans d'autres conditions, il aurait pu me plaire. Il part en direction de la porte en faisant claquer ses chaussures sur le sol.

-Attends ! Je cri soudainement en l'arrêtant.

Il se retourne comme s'il n'attendait que ça.

-J'aimerai bien savoir l'heure, si ce n'est pas trop demander. J'essaie de garder mon ton ferme même si je ne suis pas du tout habituée à parler de la sorte.

Il baisse les yeux comme déçue de ma question. Au bout d'un moment, il soulève la manche gauche de sa veste dévoilant la moitié de son bras qui est complètement tatoué et il retire sa montre. Il me la lance et je l'attrape de justesse au-dessus de ma tête.

-Garde-la.

Je n'ai le temps de parler qu'il est déjà sorti de la pièce. Je soupire et je regarde l'heure à l'aide de la fine lumière de la lampe. C'est une très belle montre, elle doit valoir une fortune.
Pas de problèmes, il a dû se la payer avec l'argent qu'il a volé, me calme ma conscience.

L'énorme cadran m'indique qu'il est un peu plus d'une heure du matin. Bordel, ça fait maintenant plus de six heures que j'ai été enlevée. L'odeur de la viande me monte aux narines me rappelant à quel point j'ai faim. Je prend donc mes couverts et je mange mon repas encore chaud. Ça me procure un bien fou. Je n'avais pas mangé depuis ce midi. Ce repas remplit donc mon estomac noué par la peur. Je dois me calmer et ne pas paniquer si je veux rester en vie. Dès que j'ai fini de manger, je pose le plateau sur la chaise qu'occupait Nate et qui est à présent vide. J'ai chaud. J'étouffe. Une lueur d'espoir s'éveille en moi, peut-être qu'il n'a pas verrouillé derrière lui. Je me lève et j'avance doucement jusqu'à la grande porte métallique. J'appuie sur la poignée et la porte s'ouvre. Un rictus change mon visage et une légère brise fraîche me fait du bien instantanément. Les lumières sont encore allumées, mais il n'y a aucune fenêtre.

Il doit y avoir la climatisation pour qu'il fasse aussi bon, ou alors on est sous-terre. Je me promène dans ses longs et effrayants couloirs à la recherche d'une sortie ou bien même d'une autre personne qui serait en mesure de m'aider. Tout est peint en gris ou en blanc. Je me crois dans un hôpital psychiatrique où l'on m'aurait enfermé après un malheureux cauchemar qui m'aurait rendue folle.