Chapitre onze

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Je ne vois plus rien, ma vision est brouillée par mes larmes. J'entends Nate porter des coups à James. Je suis désormais dans la chambre et je me réfugie sous ses draps en humant son odeur pour me rassurer, mais en vain. J'ai le sida ? Oh mon Dieu, je vous en supplie faites que non. Le bruit des coups cessèrent au bout de longues minutes. J'entends la porte claquer et celle de la chambre s'ouvrir. Je suis couchée sur le côté de sorte à serrer le coussin dans mes bras. Nate pose sa main si réconfortante sur mon épaule et me fait légèrement basculer en arrière pour voir mon visage, qui soit disant passant doit être horrible vu les tonnes de larmes que j'ai versées en si peu de jours. Il ne dit rien et il me soulève pour me prendre dans ses bras et je pleure encore. Je n'arrête pas, je n'y arrive pas. Je suis bien trop mal.

-Je l'ai ? Je sanglote dans son cou.

Il soupire avant de me répondre.

-Je ne sais pas, les premiers symptômes peuvent se manifester au bout de quelques semaines ou pas du tout, ça dépend de ton corps. Je vais aller te chercher un test, ne bouge pas.

Il me dépose sur le lit et s'éclipse rapidement après avoir posé un léger baiser sur mon front.

Que vais-je devenir mon dieu...

J'ai très peur. Quelques minutes plus tard Nate revint avec un test dans un petit sachet blanc.

-Il faut que je te pique pour qu'il ait une goutte de ton sang et il fera la recherche.

C'est un petit engin transparent avec pleins de choses écrites dessus.

-Tu peux m'aider ? Il me demande, l'air préoccupé.

-Oui. Je répond du mieux que je peux entre deux larmes.

Il lit attentivement la notice fournie avec et il se concentre bien pour me piquer au bon endroit. Une fois le sang prélevé, il pose le test et il me regarde dans les yeux.

-Il faut attendre.

Je hoche la tête puis je m'assois sur le lit, je ne cesse de regarder cette chose qui vas me dire si j'ai la vie fichue ou non.

-Combien de temps ? Je demande, soudainement intéressée, je sais que je vais craquer bien avant que je n'ai la réponse.

-15 à 30 minutes. Il regarde sur le petit papier avant de me répondre.

Je hoche de nouveau la tête et j'essaie du mieux que je peux de retenir la flopée de larmes qui menace de couler.

-Nate ?

-Oui ?

-Et si jamais je l'ai ? Je baisse la voix, en demandant, la gorge serrée, ne voulant pas me laisser parler.

-On n'en sait rien, alors arrête. Il me coupe agressivement, il semble énervé ces temps-ci.

Je pose ma mains sur son épaule et il tourne la tête vers moi, en laissant son regard se perdre dans le miens.

-Ne m'en veut pas, s'il te plaît. Je le supplie.

****

Le silence règne dans la pièce depuis 25 minutes.

-Tu peux regarder ce fichu test, tu sais ? Il m'informe une énième fois, comme si je ne l'écoutais pas depuis tout à l'heure.

-Non, je ne veux pas, je veux attendre, soufflais-je exaspérée. Tu sais, ce matin, j'ai eu des nausées, et des maux de tête.

Il fronce les sourcils semblant se préoccuper mais il ne répond rien.

30 minutes. 30 minutes que ce test cherche si je suis une nouvelle victime de cette saloperie. Quand je décide de l'attraper Nate m'arrête en stoppant mon bras.

-Avant tout, je veux que tu saches que je suis désolé. Il semble sincèrement triste.

-Pour ? Je demande ne comprenant plus grand-chose de nos discussions, enfin de ce qu'il en reste.

-T'avoir amené ici et de te faire souffrir... Il me fixe intensément, ne me lâchant pas pour autant la main.

Je baisse les yeux et il lâche enfin mon bras. J'attrape donc le test et je ne le regarde pas. Non, j'ai bien trop peur. Où est passé le peu d'assurance que j'avais ? Ethan me forcerait à le regarder alors c'est ce que je fais.

« Non-séropositive. »

Ma déesse intérieur se lève directement, jetant son journal à terre, en essuyant la larme qui lui coulait sur le visage.

-Alors ? Nate me presse.

Je lui saute dans les bras, laissant me émotions prendre le dessus. Il comprend vite et il serre sa poigne autour de ma taille.

-J'ai eu si peur, souffle-t-il contre mon cou.

-Moi aussi.

Je me recule au bout de quelques minutes et je soupire un bon coup. Il n'aura pas réussi à m'avoir. Mon ventre gargouille et je ne peux m'empêcher de rire, emportée par le soulagement.

-Je vais te préparer un truc repose-toi. Cette matinée a été trop forte en émotions pour toi. Il conclue en se levant du lit.

J'étale donc mon corps et je rentre dans les draps. J'ai froid. Je repense à toutes les merdes qui m'arrivent et je n'arrive pas à comprendre pourquoi je ne suis pas en colère contre Nate. C'est de sa faute, mais je n'arrive pas à lui en vouloir. Je n'y peux rien, je ne peux pas me contrôler. On peut se disputer tous les jours, je sais qu'on reviendra l'un vers l'autre l'instant d'après. La douce odeur de nourriture comble la pièce quelques temps plus tard.

-Tiens, il me surprend en entrant rapidement dans la chambre.

Je m'assois en m'adossant à la tête de lit, qui est sois disant passant assez confortable . Il pose un plateau sur mes cuisses et je regarde ce qu'il m'a préparé.

-Des poivrons avec un steak ? Sérieusement ? Tu manges les poivrons comme ça toi ? Je demande étonnée.

Son rire angélique se déploie dans tout l'espace qui nous entoure.

-Mais oui, c'est très bon, goûte, tu vas voir.

Je pique dans le tas avec ma fourchette et je l'apporte à ma bouche. C'est délicieux !

Il semble fier de m'avoir fait goûter ses fameux poivrons quand un sourire traverse mon visage.

-Alors ?

Je ne lui répond pas et je continue de manger avec empressement. Qu'est-ce que j'ai faim. J'en redemande même après avoir fini mon assiette.

****

-Merci d'être resté avec moi. Je déclare, un sourire béat pendant à mes lèvres.

Nate me sourit encore une fois. Il doit partir pour la soirée. Je ne veux pas savoir ce qu'il va manigancer. Mais il ne m'a pas caché que d'habitude, ils venaient ici, mais vu que je suis là, il veut que personne ne vienne, alors ils vont ailleurs. On dirait que c'est juste un ami que j'ai invité chez moi pour la journée et qui doit partir, car il doit aller regarder un match de foot avec ses amis.

Si seulement...

Je vais rester seule ce soir. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

-À quoi est-ce que tu penses ? Il fronce les sourcils, me sortant de mes pensées.

-À toi. Je bouge mes sourcils de haut en bas pour le narguer, car il sait que je ne lui en dirais pas plus.

-Ah oui ?

-Hum hum.

Je me mords la lèvre inférieure. C'est un tic que j'ai sans vraiment m'en apercevoir, quand je suis d'humeur joueuse.

-Arrête ça.

-De quoi ? Ça ? Je me remords la lèvre tout en lui souriant de toutes mes dents.

Il secoue la tête de gauche à droite et il m'attrape les hanches avant de poser fougueusement ses lèvres sur les miennes. Il tire doucement sur ma lèvre inférieure, et je colle mon corps contre le siens. Qu'est-ce que j'aime être si près de lui.
Nos lèvres se séparèrent quand on doit reprendre notre respiration.

-Qu'est-ce que tu me fais Anna ?

-C'est à moi de te poser la question...

Il fronce encore une fois les sourcils et il plonge ses doux yeux dans les miens. Le mal contre le bien.

****

Je me suis prélassée durant toute la soirée dans le lit en lisant un magnifique bouquin. J'ai beau être enfermée ici, je ne perds pas pour autant mon amour pour la littérature.

Il a une bibliothèque riche en livre, de toutes sortes. Son absence se fait durement remarquer mais ce sentiment de vide se tait lorsque je tombe de fatigue. 

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Hola tout le monde! Je suis extrêmement désolééééééée pour ces trois jours sans chapitre mais j'ai repris les cours et c'est le bordel pour ne pas vous mentir ahah. Alors j'écrivais un peu tout les jours sans vraiment trouver le temps de faire un grand chapitre et ce temps je l'ai trouvée aujourd'hui alors j'espère sincèrement que ce chapitre vous aura plus! :) Oh et j'ai une question, es ce que vous aimeriez que j'écrive des scènes "lémon"? N'ayez pas honte de me dire :)  Sur ce je vous fais de gros bisous et à bientôt pour un nouveau chapitre!

Alexia xx

Innocence -TomeI-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant