Chapitre sept

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Ses bras entourent mon petit corps. Je sens son souffle dans mon cou. Il s'est endormi et j'ai envie de le voir, mais je ne peux pas à cause de son étreinte.

Tu te retrouve dans les bras de celui qui t'a arraché à ta vie.

C'est vrai... Qu'est-ce que je fais ? L'étrange culpabilité commence à me ronger petit à petit. Je chasse cette horrible sensation pour me concentrer sur le moment présent.

Il ne connaît même pas ton prénom.

Je remue la tête pour oublier cette voix quand je le sens bouger derrière moi. Il desserre son emprise et je peux donc me retourner vers lui.
Un sourire erre sur son visage ce qui me fit sourire aussi.

Traînée.

-Il faut que je te dise quelque chose Anna.

Tiens, comment connaît-il mon prénom ? Je fronce légèrement les sourcils. Il comprend donc mon incompréhension.

-Ne te pose pas trop de questions, s'il te plaît.

C'est retenu.

-Tu voulais me dire ?

Son sourire se diminue et au fur et à mesure, il reprend son expression impassible de tous les jours.

-Demain on doit participer à quelque chose, et tu dois nous accompagner. Sa voix se fait petite, peut-être par peur de ma réaction.

Je me redresse immédiatement; Quoi ?

-Je rêve où tu es bien en train de me demander de participer à un de vos coups foireux ?

Il fronce les sourcils et il s'assoit aussi.

-Ils ne sont pas si foireux que ça vu qu'on ne s'est pas encore fait prendre.

Mais quel con.

-Qu'est-ce que tu crois ? Hein ? Que tu vas toujours t'en sortir ? Un jour, tu te feras prendre, crois-moi. Tu n'es pas le plus fort.

Je sors du lit en furie et je claque la porte. Il est hors de question que je participe à une telle chose.

Tu pourras peut-être essayer de t'enfuir, me souffle doucement ma conscience comme si Nate pouvait l'entendre.

C'est vrai ça. Mais je n'aurais pas la force de m'éloigner de lui désormais, ce drôle de lien qui me relie à lui me retiens prisonnière de mon sort.

En tout cas, moi, je ne resterais pas avec toi, tu me fais honte Annabella.

Nate me surprend en entrant dans la salle d'eau seulement vêtu de son jean.

-Je ne t'ai pas dit que tu participerais, mais j'aurais besoin de toi. Si je te prends avec nous, c'est que j'ai un minimum de confiance en toi, bordel Anna !

Mon prénom sonne si bien dans sa bouche.

-Et si vous faites prendre ? Comment je ferais moi ? Je demande d'une forte voix.

-Tu pourras repartir.

Il a dit ça comme ça, comme si c'était simple. Bon, d'accord, c'est simple, mais pourquoi me garde-t-il ici à ce moment-là ?

Je ne le comprends pas. Il est si difficile de voir ce qu'il ressent.
Je baisse les yeux. J'ai honte de moi. De ce que je suis devenue en si peu de temps. Il m'a totalement transformée et je n'arrive pas à savoir si c'est en bien ou en mal.

-Peux-tu sortir s'il te plaît ? J'ai besoin de me doucher. Je demande, en croisant mes bras sur ma poitrine.

Il me regarde de haut en bas avant de s'avancer vers moi. Je ne bouge pas, je laisses mes yeux se porter sur le sol, pour ne pas rencontrer son visage mais il pose ses longs doigts sous mon menton et il relève ma tête.

-Tu as honte ?

Je ne sais pas quoi lui répondre, je suis une femme au caractère confiant mais depuis que je le connais je perds mes moyens.

-J'en ai la triste impression.

-Ne sois pas honteuse avec moi. Je t'en prie, tu es une femme magnifique Anna.

-Merci, je souffle doucement ne trouvant pas la force de parler.

-D'accord, je te laisse. Si tu as besoin de quoi que soit je suis là.

Je hoche la tête et il sort en refermant bien la porte derrière lui.
Je rentre dans la cabine de douche et je savoure pendant plusieurs minutes les biens faits de l'eau chaude. Pourquoi faut-il que je sois...que je sois quoi ? Amoureuse ?

Non. Impossible.

Je ris doucement. Je ne peux pas être amoureuse de lui. Non, non et non. Je refuse de croire ça, car je sais qu'il s'en fout. Il se fout de tout et surtout de moi.
Je me lave et quand j'ai fini, j'enroule une serviette autour de moi juste à ma taille. J'ouvre la porte sans faire de bruits et je regarde de gauche à droite pour être sûr de ne pas croiser Nate seulement vêtue de cette fine serviette.

Je sors sur la pointe des pieds, un fort courant d'air frais me glace sur place. Cette climatisation n'arrange que les personnes habillées, ne sortants pas de la douche.
Je cours donc vers la chambre de Nate en priant Dieu qu'il ne s'y trouve pas et Dieu exécute ma prière. Merci ! Je me vêtis d'un boxer à Nate et d'une longue chemise en lins blancs qui m'arrive aux genoux. Cela ne m'étonne pas, Nate me dépasse bien de 20 cm du haut de mes 1 mètres 62. Il va me falloir de nouveaux sous-vêtements. Je veux rentrer chez moi. Je n'en peux plus. C'est perpétuellement la même chose. Je me lève, je mange, je me prends la tête avec Nate et je vais dormir. Ça en est déstabilisant à force.

****

Il est 23 : 45 quand j'ai finis de manger, seule. Je n'ai pas revu Nate depuis tout à l'heure. Je décide donc d'aller me coucher. Je n'ai que ça à faire et puis je suis épuisée de cette journée. Je rentre dans ma chambre toujours éclairée de cette fine lumière. Ravie d'aller dormir, un sourire se dessine sur mon visage, mais celui-ci repartit aussi vite qu'il est arrivé, car Nate est là, assis sur mon lit avec seulement un jogging me laissant voir sa magnifique morphologie. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

Innocence -TomeI-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant