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(Bon cette chronique c'était en fait un test pour me familiariser avec l'écriture à la 1ère personne du singulier. Mais pour sincèrement tout vous dire, j'y arrive pas et je déteste le rendu, donc désolé, mais la chronique va passer à la 3eme personne du singulier, croyez moi, ça sera beaucoup plus beau. Alleeeez bonne lectoure les couchonnes.
NB : Jade elle est voilée mdr)

Quand le regard de Jade croisa celui de Nabil, celle-ci faillit s'évanouir.
Elle arrêta immédiatement de tirer avec son arme. Oh mon dieu.
Il était donc revenu ? Mais depuis quand ? À cet instant, Jade se trouva très déconcertée, à un point qu'elle dû poser son pistolet "Nerf" et s'asseoir dos au mur.
Son ventre lui faisait étrangement mal, elle avait chaud, ses mains étaient moites et tout ces symptômes s'étaient déclenchés au moment où elle s'était faite avaler par les prunelles sombres de celui qui se tenait derrière ce muret. Putain, pile poil quand tout commençait à aller bien, il fallait qu'il se ramène ! Elle pensait l'avoir oublier définitivement, mais son état actuel lui démontrait que non.
Aminata, en voyant Jade ainsi, s'arrêta aussi de tirer. Elle ferma la fenêtre et vint s'asseoir près d'elle.

- Oh Jade ? Ça va ?
- Hein ? demanda t-elle, l'esprit encore assez confus. Euh, oui ! Enfin, non, non j'vais rentrer chez moi, j'ai un peu mal au ventre...
- Ah ouais ! Belek c'est tes règles !
- Euh... Ouais, ouais, peut-être.

Elle rassembla alors ses affaires, enlaça Aminata et sortit en trombe de l'appartement. Putain, mais qu'est ce qu'elle devait faire pour l'oublier définitivement ? Le tuer, peut-être ? De toute façon, leur relation était vouée à l'échec : Jade aimait Tarik et elle allait se mariée avec lui, point à la ligne.
____

Pendant le reste de la soirée, son téléphone ne cessa de vibrer. Elle savait qui c'était, mais elle ne voulait pas décrocher.

*
Nabil
09:44

Il n'avait aucune idée de ce qui l'avait finalement poussé à venir ici. Peut-être que c'était les réflexions des autres :

"Nabil, il va bien Tarik ?"
"T'es parti voir ton reuf ? Ça va pour lui ?"

Ou peut-être que c'était tout simplement son coeur qui le faisait culpabiliser... Mais qu'est-ce que j'raconte, moi. Nabil n'a pas de coeur, c'est bien connu. Et pourtant, il se tenait là, face à Tarik.

Personne ne parlait, Tarik fixait son frère pendant que celui-ci essayait à tout prix d'éviter son regard. Mais, à un moment, il releva la tête et fut contraint de l'affronter.
Et ce qu'il y vit l'effraya.
Il n'y avait même pas une seule lueur positive dans ses deux yeux. On aurait put y déceler une trace de joie (c'était la 3ème personne qui venait la voir en 6 mois quand même) ou alors une pointe de surprise, mais nan, celui-ci était étouffé par les ténèbres. On pouvait seulement y lire une incroyable dose de haine mélangée à de la colère.
Face à ce regard puissant, Nabil était déjà terrifié à l'idée d'ouvrir la bouche, mais vu que son frère n'allait certainement pas faire le premier pas, il se décida à commencer.

- Ça va, Ta...
- Ferme ta gueule.

Ok, super la première technique d'approche.
Tarik plaça ses deux mains sur le table.

- Pourquoi t'es là ? demanda t-il aussitôt.
- Ben, j'voulais te voir, kho.
- Tu t'fous de ma gueule ? demanda t-il, en esquissant un rictus ironique.

Quand les mains de Tarik frappèrent violemment la table, son interlocuteur sursauta.

- Tu t'fous de ma gueule ? Ça fait 6 mois que j'crève ici et toi c'est que maintenant que tu viens ? Après tu m'sors des "Ben j'voulais te voir, kho". J'suis même pas ton kho déjà, sale morveux ! Moi ça fait 6 mois que j'suis là, que j'attend des nouvelles de mon reuf, que j'me dis "Vas-y, s'il vient pas te voir, c'est qu'il a des raisons, Tarik.." Tout ça pour qu'on me dise "Ah ben nan ton frère il est en vacances en Thaïlande" ! TRANQUILLE !

Et lui, il restait là, les yeux baissés sur ses mains à écouter toutes les reproches que son grand frère lui faisait, tel un bébé qui se faisait gronder par sa maman.

- T'ES QU'UN PUTAIN D'ÉGOÏSTE ! T'AS MÊME PAS PENSER UNE SEULE FOIS À MOI QUI ÉTAIT EN TRAIN DE POURRIR ICI, P'TIT ENCULÉ. Nan ! Toi t'étais tranquille avec tes kehs en Thaïlande ! MÊME PAS UN SEUL PAQUET DE PÂTES ! déclara t-il en montrant son index. Tu m'as même pas envoyé un paquet de pâtes, t'rend compte ?

Nabil restait muet, il avait raison, pourquoi se tuer à répliquer ?

- Putain, même Sadjo il est venu me voir !
- Sadjo ?

Tarik ricana.

- Tu vois ? Même toi tu l'connais pas ! Le gars j'le connaissait que de vue et pourtant, c'est la première personne qui est venue me voir ! Même Jade est venue, wesh !

C'est à cet instant que le corps tout entier de Nabil se crispa. Quoi ? Jade était venue ? Son connard de frère avait osé faire venir sa petite princesse dans cet endroit miteux ? Il avait osé la faire respirer le même air que tout ces criminels ? Il avait osé lui faire fouler le même sol que tout ces pédophiles ? Il avait osé lui faire regarder le même environnement que tout ces meurtriers ? Il était hors de lui, furieux, il voulait tout péter, mais il n'avait pas le droit de le montrer.

- Oh ? T'as quoi ?
- Rien, répondit-il en serrant les dents.
- Quoi ? Rien ? Espèce de p'tit enculé que t'es, j'te reproche des trucs et toi tu ressens rien ? Tu t'en bas les couilles ou quoi ?

Putain, mais qu'il ferme sa gueule. Il comprend rien, et il peut pas comprendre alors autant qu'il arrête de poser des questions.

- Mais putain, Tarik, tu crois j'suis qui, en fait ? Tu sais même pas comment j'étais dévasté le jour où t'es tombé, j'étais là, j'voulais parler à personne, j'voulais tout niquer et t'ose me dire que j'm'en bas les couilles ? C'était la merde dans ma tête, putain mais imagine moi ! Mon reuf, mon pilier, la seule personne pour qui je compte dans cette putain de chienne de vie m'abandonne ? Mais c'était la fin ! J'savais plus quoi faire, sa mère ! J'voulais qu'une chose à ce moment : c'était oublier, oublier que j'étais seul, oublier que quand j'rentrerais, y'aura personne à la maison, oublier que t'avais pris 13 mois ! J'suis un bébé moi, Tarik, tu l'sais ! Je sais pas me gérer tout seul ! Alors qu'est s'que j'ai fais ? Ben j'ai commencé à m'piquer ! J'osais pas venir te voir, j'voulais pas que tu voie le Sheitan que j'étais devenu, j'avais honte ! Et si j'avais pas un but, une personne pour qui j'me disais tous les matins "Vas-y, Nabil, déconne pas, elle voudra jamais de toi comme ça", ben j'srais toujours resté dans ma merde ! Alors excuse moi, monsieur Tarik Andrieu zehma, de ne pas être venu te voir plus tôt, j'avais des problèmes tu vois.

Alors qu'il s'attendait à recevoir une réponse immédiate de son interlocuteur, celui-ci l'observa un moment.

- C'est qui la gadji pour qui t'as arrêté ?

Nabil regarda son frère un instant. Et s'il lui disait tout ? Voilà, ça serait finit. Plus de secrets, plus de poids lourds, plus de mensonge. Hein, et s'il lui disait tout ?

- Personne, vas-y, Salam.

Et c'est comme ça que Nabil partit et laissa Tarik seul, en tête-à-tête avec son âme.
____

Il ouvrit sa portière, le visage crispé, les poings serrés et s'assied sur le siège conducteur.
Nabil croisa ses bras et resta un instant comme ça, le moteur toujours éteint, sourcils froncés, à observer devant lui un point invisible.
Elle était venue le voir ? Ah ouais ? Ben ok, on va voir.
Et il prit son téléphone.

••••

أمينة
@GhettoYouth_

À suivre...

[PNL] Jade - Le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant