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Elle rentra chez elle encore plus démoralisée que quelques heures précédentes. Ben voilà, Jade, à force de jouer avec le feu, ben on s'brule, cocotte. Elle pensait que c'était elle qui maitrisait la situation, que, le moment venu, elle n'aurait qu'à faire le meilleur choix entre Tarik et Nabil. "Mais la vie, c'est pas un supermarché, Jade. Tu peux pas choisir deux cahiers puis ensuite en poser un, une fois près de la caisse, parce qu'il ne te plait plus, putain ! (Oe je sais la rentrée ca me monte à la tête bordel) Tu peux t'en prendre qu'à toi même ! C'est de ta faute ! Pourquoi t'as pas sagement attendu la sortie de Tarik ? Pourquoi il a fallut que t'aille fricoter avec son frère ? Si tu n'avais pas fait tout ça, à l'heure d'aujourd'hui vous seriez peut-être mariés." Mais, au fond, ça ne servait à rien de se voiler la face : Jade était tombée amoureuse du frère de son futur mari pendant que celui-ci était en zonz. "Autrement dit t'es une pute, une grosse pute." Elle avait beau essayer de se prouver le contraire, c'était ce qu'elle ressentait : elle se sentait sale, fausse et hypocrite. Pourtant elle n'avait jamais voulu se trouver dans cette situation  ! Comme si elle avait demandé au ciel de tomber amoureuse de son petit frère ! Nan ! Mais essayez de la comprendre un peu : elle avait enfin réussi à cerner le vrai Nabil ! C'était la seule, avec Tarik, qui avait eu le privilège de pouvoir dialoguer avec l'autre personne qui ce cachait derrière ce personnage froid et sombre. C'était un honneur ! Une fierté !  Mais maintenant, elle avait tout gâché.

Elle prit un certain moment à réaliser ce qui venait de se passer et quand tout s'éclaircit dans son esprit, elle fit la seule chose qu'elle savait faire dans ces situations : elle explosa en sanglots. Jamais auparavant elle n'avait autant pleuré à cause d'un homme. C'était un fait : même si elle aimait Nabil, il fallait dorénavant l'oublier. C'était de sa faute : elle lui avait brisé le coeur et la fierté de celui-ci ne le ferait pas revenir d'aussitôt.

*
Nabil

Seule dans le monde de la nuit, l'audi A5 coupé sport de notre ami fendait à tout vitesse l'univers mystérieux de la nuit en deux. Il était largement au dessus de la vitesse autorisé mais il s'en foutait.
S'il devait se faire arrêter : Arrêtez moi !
S'il devait se faire embarquer : Embarquez moi !
S'il devait se tuer sur la route : Eh bien, tuez moi !
Il était redevenu le Nabil d'autrefois : sans sentiments, sans attaches dans ce monde où les gens ne révèlent pas ce qu'il pensent vraiment, dans ce monde où le vrai est indistinct du faux.
Au fond de lui, il se sentait mal d'avoir trahi son frère pour une fille. Pour une pute, même. Il n'assumait plus le fait d'avoir fait tant de choses dans son dos, de lui avoir tant menti, de lui avoir planté autant de couteaux : il fallait qu'il le saches.

Il roula comme ça jusqu'à se perdre, sans éprouver la moindre peur sur le fait qu'il pouvait ne jamais retrouver son chemin.
____

Quand il rentra chez lui, il fut étonné de voir l'appartement vide. Il prit son téléphone et envoya un message à son frère, indiquant qu'il avait à lui parler et qu'il devait revenir vite.
____

La demie-heure d'après, il était là.
Nabil se trouvait sur le canapé, les yeux rivés sur une télévision qui n'était pas allumée. Quand Tarik posa les yeux sur notre ami, toutes les ondes négatives que possédaient ceux-ci semblèrent le transpercer.
Et c'est à cet instant qu'il sut.
Il sut, à travers son regard, que Tarik était déjà au courant de tout.
L'ensemble de son être tremblait de haine et de rage. Jamais auparavant il ne l'avait vu aussi énervé, aussi prêt à exploser. Jamais auparavant il ne l'avait vu aussi... Déçu. Car malgré toutes ces ondes négatives, Nabil le savait : Tarik restait un humain, il avait des sentiments et, à ce moment comme tout être normal, il était déçu.

- Elle te l'a dit ? demanda enfin Nabil afin de briser ce silence de glace.

Tarik posa sa sacoche sur une commode qui se trouvait dans l'entrée et vint s'asseoir près de lui sur le canapé. Il soupira bruyamment en cachant son visage avec ses deux mains. C'était une situation assez bizarre : il était littéralement en train d'exploser de l'intérieur mais il n'effectuait aucune interaction colérique à l'égard de son frère.
Apres être resté quelques instants dans cette position, il demanda finalement :

- Pourquoi t'as fait ça ?

Que répondre ? Cette question sincèrement et clairement inutile en tous points. Comme s'il avait demandé à tomber amoureux de l'autre, là.

- Tu crois que j'ai fais exprès ?

Tarik passa une main dans ses cheveux afin de remettre en place les mèches folles qui lui tombaient sur le visage.

- Je sais pas, Nabil, je sais pas, souffla t-il. En vrai, je sais pas, j'suis perdu, je sais plus rien, putain, je sais pas.

Il savait qu'à cet instant, Tarik n'avait ni la force, ni le courage de s'énerver contre lui : il était désespéré et tout ça à cause d'une meuf, ou plutôt d'un catin qui n'en valait même pas la peine (enfin, c'est ce qu'il essayait de se convaincre).

- Tarik, wAllah, j'ai jamais voulu que ça se passe comme ça. T'es mon frère, mon bras droit, mon gars sûr, quand t'es tombé j'étais mal, wAllah j'étais au fond. Et elle, je sais même pas comment, elle était là ! Elle m'a aidé et moi, comme un con, j'ai commencé à la kiffer alors que j'savais que c'était ta meuf ! Et qu'y avais et qu'y aurait aucune possibilité, mais wAllah j'y pouvais rien, j'ai pas fait exprès !

Son grand frère n'objecta même pas : il se contentait de regarder un point invisible devant lui, l'esprit bien loin à cet instant.

- Tout à l'heure, commença t-il. Elle m'a appelé pour qu'on s'capte. J'me suis dit "halla" ! Ça faisait quelques jours que j'avais une idée en tête et ce rendez vous était le prétexte parfait pour la concrétiser. J'voulais lui faire une demande en mariage tah sah, tahu ?

Il s'arrêta le temps de fouiller dans la poche de son jean et lança une petite boîte sur la table basse.

- J'voulais faire un truc hnine, genre on va graille et j'lui donne la bague ! Elle aurait rleh, ricanât-il. Et puis direct quand elle est rentrée dans la gova, j'ai compris que y'avais hajja et que la bague ça s'ra pas pour maintenant. Mais sah, à aucun moment j'me suis dit que ça pourrait être ça. Pour tout dire, j'avais jamais envisagé cette hypothèse, Nabil.
- Tarik...
- Ta gueule, je parle, reprit-il. En plus, le truc c'est qu'elle allait même pas me dire qu'elle te kiffait. Elle, s'qu'elle voulait c'était qu'on arrête tout, ou je sais pas quoi, là, bref, un moment j'ai commencé à m'zehef. Et c'est quand elle m'a lâché un "Je t'aime Nabil" que j'ai tout capté.

Elle avais vraiment dit ça ? Il n'en croyait pas ses yeux : c'était tellement stupide comme erreur.

[Dans les prochains épisodes...]

- Benti ! T'as trouvé ta robe pour le mariage ?
- Quel mariage ?
- Ben celui de *** !

Et c'est à cet instant que sa bouche se transforma en arme et que sa phrase devint une balle qui se logea en plein dans le coeur de Jade.

(ptdrrrrrr lol zehma j'fais des épisodes non en vrai c'est que toujours jveux finir sur une note choquante vous voyez mais la j'ai écris 1245 mots et j'en suis qu'à la moitié donc jv faire une deuxième partie ça s'ra plus facile, je suis morte avk la rentrée bisous les couquinounette. ✌🏽️)

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أمينة
@GhettoYouth_

À suivre...

[PNL] Jade - Le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant