treize

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Et dès que je ferme les yeux je revois son bras enroulé sur sa taille, exactement de la même façon qu'avec la mienne quelques semaines plus tôt. Dès que je ferme les yeux je revois Lisa, nue, remonter le drap sur elle, à la fois mal à l'aise mais abordant un certain sourire. Dès que je ferme les yeux je revois Antoine, torse nu, et plus encore. Je revois son regard posé sur moi. Mi-surpris, mi-désolé. Mi-satisfait, mi-frustré.
Je me revois sortir de cette chambre sombre et de me passer la main sur le visage, j'avais presque envie de me frapper, de me frapper moi alors que c'était à eux que j'en voulais. Paul arriva vers moi, et je savais qu'il savait. C'était sûr qu'il savait pour Antoine et moi. Si il y avait bien eu quelque chose. Je commençais à me demander si je n'avais pas inventer toute cette histoire entre nous. Il me rendait folle. Antoine arriva ensuite, presque en courant, il avait enfilé un bas de jogging mais été toujours torse nu. Je vois encore le regard qu'il m'a lancé. C'était le genre de regard qui ne veut absolument rien dire, celui qu'on vous lance quand on ne veut pas admettre qu'on a tort. Luca se sentait de trop. Dès qu'il vit Antoine, il ricana puis me lança un regard et comprit que ce n'était pas vraiment le bon moment. Il devait sûrement se demander où il était tombé. Une fille qui se fait droguer puis qui fait une scène car elle a trouvé Antoine et Lisa dans le même lit. Oui, en effet, c'était plutôt pathétique. Je fronçais les sourcils, laissant un espace entre Antoine et moi. Paul nous séparait. Lisa apparu, elle portait un peignoir trop grand pour elle. Je me demandais si elle était toujours nue. Je souffle un bon coup et préfère partir. J'entends Antoine m'appelait et Lisa me suivre.
- Hé attend, Mélodie ! Elle parvint à m'attraper le bras. Ok, je sais c'est assez surprenant mais ce n'est pas la peine de me faire la gueule comme ça, je t'ai déjà surprise avec des gars et j'en ai rigolé !
Je la regardai droit dans les yeux, elle aussi avait les yeux rouges. J'en viens à me demander si elle aussi n'a pas été droguée. Je l'espérai soudain presque, cela voudrait dire qu'elle n'était pas consciente de ce qu'elle faisait. Mais je sais que ce n'est pas le cas. Je ne devrais pas lui en vouloir, après tout, elle ne sait rien pour Antoine et moi mais c'est ma meilleure amie. Ma meilleure amie beaucoup plus jolie, plus apprêtée, plus grande que moi. Je revois toutes mes soirées passer à entendre les garçons me raconter à quel point ils la trouvent belle puis à rouspéter après avoir appris qu'elle n'était pas libre. C'est tellement frustrant de voir qu'encore une fois, elle a tout ce qu'elle souhaite. Même Antoine.
- Quand est-ce que tu vas arrêter ?
Elle me dévisage. Je ne lui laisse pas le temps de me demander quoi que  ce soit.
- Quand est-ce que tu arrêteras de faire comme si rien n'avait jamais d'importance.  De faire comme si rien n'était de ta faute. Si Dylan t'a trompé, tu l'as cherché. Je l'ai jamais aimé mais je comprends presque pourquoi il ta quitté. Tu cherches tout le temps la merde Lisa.
Je sais que mes mots ont dépassés mes pensées. Mais j'avais l'impression qu'on me plantait un coup dans le dos. Deux fois de suite, dans la même heure.
- C'est quoi ton problème Mélodie ? m'agressa-t-elle.
- C'est toi, Maël. Antoine. Vous.
Lisa restait impassible. Elle avait beaucoup trop de fierté pour s'excuser et j'étais beaucoup trop triste et en colère pour restait en face d'elle. Je savais bien que je finirai par m'excuser, comme toujours.
Je montai les escaliers à toutes vitesses, passait devant Paul, Luca et Antoine. Ils avaient entendus. Je rentrai à toute vitesse dans ma chambre et retint pour la première fois de ma vie des larmes. Je ne pouvais pas pleurer, pas maintenant. Antoine rentra dans ma chambre sans frapper, ni même m'avertir de sa présence. Je restai dos à lui. Que pouvais-je bien lui dire. Hier il me disait qu'il avait besoin de moi. Que j'étais la seule qui pouvait le rendre spécial. Des putains de mensonges.
- Mélo-
- Tu sais quoi ? commençai-je doucement. Je veux que tu me lâches. Que tu m'oublies. Tu n'est pas spécial Antoine, ni même exceptionnel. Tu es toxique. Tu aimes quand les gens vont mal et tu aimes être la cause de leur mal-être. J'ai douter de l'amour par ta faute et j'ai fini par me perdre. Laisse moi te dire Antoine Griezmann. je me retournai enfin vers lui. Tu n'es qu'une simple personne parmi tant d'autre sur terre.
Parfois ce qu'il fait le plus mal c'est de se rendre compte que nous n'étions pas spécial.
Et j'ouvre les yeux.

good job // griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant