good job // griezmann

quinze

B E T W E E N  T H E  B A R S - E L L I O T  S M I T H

Le désir. Difficile d'expliquer ce mot. Le désir. Il y aurait trois sens. Le premier est très terre à terre, c'est l'envie, le fait d'avoir envie de quelque chose. C'est terre à terre mais vrai. Le second : chose désirée. Le dernier serait une attirance, un "appétit sexuel". Toutes ces définitions ne me conviennent pas, comment peut on définir un mot qu'aucun de nous ne comprend réellement. D'où viens réellement le désir. Du plus profond de notre être ? Ce qu'on a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voici le désir. disait Planton. Mais cela veut-il dire que lorsque qu'on appartient à quelqu'un on ne le désir plus ? Est-ce qu'Antoine voudra encore de moi quand il m'aura complément ? Le désir n'est qu'une source de satisfaction pour nous même. En fin de compte on ne cesse jamais de s'utiliser.

- A quoi tu penses ? me demande Antoine, affalé sur mon canapé, mangeant un peu de la purée restante.

Je me rends compte que je lui fais dos, et que surtout je n'ai pas répondu à sa phrase. Attendait-il une réponse ? Avec Antoine je ne sais jamais si il faut lui répondre ou pas. Si il attend que je parle ou non. Avec Antoine je perds tous mes moyens. Un jour il me dit qu'il a besoin de moi et puis me dit que ce n'est que pour s'amuser. Ensuite il me rabâche qu'il veut être avec moi pour ensuite coucher avec ma meilleure amie. C'est un cercle vicieux. Je réalise soudain que je suis tombée réellement amoureuse de la mauvaise personne. Une personne qu'on ne peut pas suivre, comprendre ou même analyser. Il est si gentil, si incompréhensible. Si charmant et si détestable. Ma mère m'avait prévenue. "Un jour peut-être tu tomberas sur cet homme, complètement irrésistible et tu en tomberas folle amoureuse. Il sera mauvais mais tu l'aimeras. Ne restes pas avec lui, même si je sais à quel point c'est dure."

Quand ma mère m'avait donné ce conseil je n'avais que dix ans, je ne comprenais pas comment une fille pouvait tomber amoureuse d'un mauvais garçon. Pour moi, les histoires d'amours se passaient comme dans les films Disney, les garçons étaient toujours bien habillé, le sourire parfait et les sentiments clairs et romantiques. Maintenant je me demande si ma mère a vécu un amour comme celui là ( si on appelle ça un amour ?).

- A Élias. mentis-je en fixant une des citations se trouvant sur mon mur. Il adore les citations.

Plus les jours passe plus mon mur se remplis de mots écris au marqueur noir. Parfois je mets des petits cœurs.

Quand Julien est arrivé chez moi, la première chose qu'il m'a dit a été que mon mur est original et que l'originalité est importante. Sur le coup j'ai trouvé ça très cliché. Cherchait-il à m'impressionner en me disant ces compliments sur ma nouvelle décoration alors qu'il détestait ? Mais j'ai décidé de réellement le prendre comme un compliment. Julien est un gentil garçon.

- J'aime celle-ci. me dit Antoine en pointant son doigt vers le coin du mur. "Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait." lut-il. 

Un silence suivit. C'était étrange. Antoine était arrivé à l'improviste, ruinant mon rencart avec un homme merveilleux. Il avait prétendu être mon petit ami puis avait pleuré, légèrement. Et m'a dit qu'il avait choisis de m'aimer. Intérieurement, je bouillonne, n'étais-je pas tout ce que j'avais toujours désiré ? D'un autre coté, je lui en veut de gâcher mes moments de bonheur. Car oui, j'étais heureuse ce soir. Julien me souriait et n'arrêtait pas de me regarder comme jamais quelqu'un ne m'a regardé. Il me regardait comme celle que j'étais réellement. Il ne cherchait pas ma faille, ni même plus de qualité. Non. Il me souriait pour celle que j'étais devant lui. Je n'avais pas l'impression de devoir prouver quelque chose, de devoir me vendre. Tout était si naturel. Mais à la fois, un coin de mon cerveau ne pouvait pas ( et ne peut toujours pas ) s'enlever Antoine de mes pensées.