onze

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Je dois me rendre à l'évidence. Je suis belle et bien amoureuse d'Antoine. Je m'en suis rendue compte le soir de la victoire, quand nous étions tous les deux, assis sur ce fauteuil trop neuf, en cuire, quand il m'a avoué qu'il ne pouvait pas partir loin de moi. Comment puis-je être amoureuse d'une personne pour laquelle je ressens une sorte de haine en même temps. Les gens disent qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. J'ai toujours détesté cette expression, je la trouve fausse. Véritablement fausse. Je me demande si je ne me mens pas à moi-même en me disant que je suis amoureuse d'Antoine, après tout, mon esprit est rempli de mensonges. J'ai peut-être inventé notre aventure. Peut-être que tout est faux. Peut-être que nous avons juste coucher ensemble. Peut-être qu'il a raison. Que les sentiments que nous croyons ressentir sont imaginaires.

- Bon sang ! Ils n'arrivent pas à mettre un putain de but ! s'énerve Maël à mes côtés.

Je me retourne vers lui, intriguée. Il n'aime pas le foot, il n'a jamais aimé ça. Pourquoi agit-il de cette manière là d'un seul coup. Mes collègues semblent photographier le match, sûrement pour leur prochain article, et moi je pense à mes sentiments pour ce joueur, qui croit que les sentiments sont fictionnels alors que j'ai cet artiste à mes côtés qui lui m'a avoué ses sentiments. Qu'est-ce que je fais de travers ? Pourquoi dois-je toujours aller vers la complication, c'est comme si je ne prenais jamais le chemin le plus rapide. Je prends celui pleins d'embûches en tous genres et affreusement long. Parfois j'aimerai vraiment voir un psy, je pense que ça m'aiderait à voir plus clair dans mon esprit. Je pense de mille façons. Je pense trop vite et je n'arrive pas à m'arrêter.

- Ça ne va pas Dorémi ? me demande soudain Maël, en laissant sa main glisser sur ma cuisse.

- Heu...J'ai l'impression que les gars ne sont pas biens. Ils ont l'air fatigués.

Maël se contente d'acquiescer, il ne comprend rien au foot de toutes manières.

Je me passe la main dans les cheveux et l'arbitre siffle la mi-temps. Je me lève d'un mouvement brusque, Maël se lève à son tour, plus calmement, il est prêt à me suivre quand je l'arrête.

- Je...c'est professionnel Maël, je ne suis pas sûr que les coachs apprécieraient que tu sois là.

Je ne lui laisse pas le temps de prononcer un seul mot et pars vers les vestiaires.

Je n'ai rien de particulier à faire, je ne pensais même pas interviewer les joueurs, à quoi bon ? Richard et Mathis sont venus pour la finale et s'occupe de tout. Même si je suis un peu frustrée de n'avoir rien fait durant ces deux derniers jours, je suis dans un sens soulagé de ne plus avoir de reproches de mon patron, qui d'ailleurs sent fortement la cigarette et l'alcool à des kilomètres.

Voilà maintenant que je fuis Maël. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? J'ai toujours attendu que ce garçon s'intéresse à moi et maintenant qu'il le fait, je ne suis plus intéressé ? Je nage en plein délire. Nous n'avons pas discuté du baiser, ni de sa déclaration. Nous passons du temps ensemble. Comme deux amis. Après ma discussion avec Antoine, l'autre soir, je l'ai rejoins en prétendant à un mal de tête. Aujourd'hui, il m'a rejoins pour le match. Lisa est là aussi, dans une autre tribune et sans Dylan ( ils se sont encore séparés).

Alors que je fais les cents pas devant la porte des vestiaires, celle-ci s'ouvre violemment. C'est un membre du staff qui me fait face, il semble fatigué. Je lui souris et il me rend ce sourire puis il m'analyse doucement comme s'il ne m'avait jamais vu et son regard s'illumine. Doucement il me prend le bras et m'entraîne à l'intérieur des vestiaires. Avant que je ne puisse comprendre ce qu'il se passe, je découvre l'équipe au complet devant moi, se demandant tous ce que je viens faire ici. Ce que je me demandes moi-même aussi !

good job // griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant