Chapitre 10 : Franchise sélective

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Quand Kuroko se réveilla le lendemain, il se demanda tout d'abord où il se trouvait, ne reconnaissant pas ses alentours. Il s'assit sur son lit, se frotta les yeux, puis réalisa qu'il se trouvait chez Akashi. La scène à laquelle il avait assisté pendant la nuit lui revint aussi en mémoire, et pendant un moment, il se demanda si ce n'était pas juste un rêve, puis décida que non, ça avait eu l'air trop réel.

Le bleuté sortit de son lit, ainsi que de la chambre. La porte de celle d'Akashi était toujours ouverte, comme son père l'avait laissée. Kuroko put voir que le rouge était toujours dans son lit, en train de dormir paisiblement. Le bleuté se demanda alors quelle heure il pouvait bien être, vu qu'il savait que son capitaine avait l'habitude de se lever tôt. Un bref retour dans sa chambre et un coup d'œil à son téléphone lui indiquèrent qu'il n'était en effet que huit heures du matin, un peu tôt tout de même pour un week-end.

Silencieusement, Kuroko se glissa dans la chambre du rouge et s'approcha du lit. Un rare sourire illumina les traits du bleuté lorsqu'il vit Akashi, endormi ainsi. Son visage relaxé, débarrassé des tracas du quotidien, lui donnait un air innocent que Kuroko trouvait excessivement mignon. Il leva une main et la posa délicatement sur la joue d'Akashi, découvrant sa douceur. Il fut parcouru d'un petit frisson et retira sa main.

Kuroko décida de laisser Akashi dormir, sortit de la chambre et descendit les escaliers dans le but de chercher de quoi se nourrir dans la cuisine. Avant qu'il ne l'atteigne, cependant, il croisa Masaomi Akashi. Tous deux se figèrent en plein milieu du couloir. L'adulte parut d'abord surpris, puis il sembla comprendre en observant la tenue de Kuroko – un pyjama – tandis que dans les yeux de l'adolescent s'allumait une lueur de détermination.

« Akashi-san, dit-il en guise de salutation. Puis-je vous parler une seconde ? »

Masaomi ne lui répondit pas et le dépassa sans lui accorder plus d'attention. Cela irrita profondément Kuroko. Ne pouvait-il même pas être poli ?

« Akashi-san, insista Kuroko en le suivant. Je dois vous parler. »

L'adulte se tourna vers lui avec un air agacé, mais le bleuté aurait pu jurer avoir vu de la peur dans ses yeux. Peur de quoi ? Que l'un des amis de son fils puisse lui rappeler qu'il en avait un ?

« Que veux-tu ? finit-il par répondre.

- Juste quelques minutes de votre temps. Je veux juste vous parler, vous n'aurez rien à répondre si vous n'en avez pas l'envie.

- Très bien. Je t'écoute », dit Masaomi en adoptant une posture qui suintait l'ennui profond.

Kuroko prit une grande inspiration, et laissa sortir tout ce qu'il avait sur le cœur.

« Si je puis me permettre, Akashi-san, commença-t-il, je pense que votre attitude est on ne peut plus égoïste, hypocrite, et cruelle. Qu'est-ce que le fait d'ignorer votre fils vous apporte ? Est-ce que vous savez que vous faites souffrir Akashi-kun en agissant comme ça ? Personnellement, je ne pense pas que feindre l'indifférence vous rendra plus heureux. Le résultat sera le même : Akashi-kun mourra, et tout ce que vous aurez, ce sera des regrets. Vous regretterez de ne pas avoir passé plus de temps avec lui tant que vous en aviez encore le temps, et cela vous fera encore plus de peine. Je vous ai vu cette nuit. Vous éprouvez encore de l'amour et de l'affection pour Akashi-kun, alors je vous en prie, arrêtez cette torture qui vous fait du mal à tous les deux, et occupez-vous de votre fils. »

Durant son monologue, Kuroko put voir le visage de son interlocuteur se décomposer. Son expression passa d'outrée à coupable, puis à peinée. Le bleuté avait un peu exagéré, sans doute, mais le résultat fut celui escompté. Il y eut un long silence, pendant lequel l'adulte tâcha de reprendre contenance, mais il ne pouvait cacher que les paroles de l'adolescent l'avaient touché. Il ouvrit la bouche pour répondre quelque chose, puis finalement la referma et partit s'enfermer dans son bureau.

Instants éphémères (Une fanfic Akakuro)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant